France : le gouvernement envisagerait d’autoriser l’utilisation d’algorithmes pour détecter l’extrémisme en ligne


Malgré les inquiétudes de certains avocats des droits de l’homme.

Le gouvernement français envisagerait de durcir les lois antiterroristes, en autorisant l’utilisation d’algorithmes pour détecter les activités extrémistes en ligne. En raison d’une série d’attaques terroristes récentes, souvent commises par des personnes inconnues des services de sécurité, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que les attaquants étaient désormais « des individus isolés, de plus en plus jeunes, inconnus des services de renseignements, et souvent sans aucun lien avec des groupes islamistes établis ».

« C’est un problème croissant pour la France car les attaquants s’auto-radicalisent très rapidement, en quelques jours ou semaines. Ces agresseurs n’utilisent plus les SMS ou les téléphones portables pour communiquer, mais se connectent en ligne ou utilisent les réseaux sociaux », a-t-il ajouté.

Rappelons que la semaine dernière, une attaque au couteau a été perpétrée par un homme inconnu des services de renseignement. L’agression a eu lieu dans l’entrée sécurisée du commissariat de Rambouillet, à 56 km de la capitale.

La femme de 49 ans, une assistante administrative qui revenait d’une pause déjeuner, a reçu deux coups de couteau à la gorge et a succombé à ses blessures peu après. L’agresseur a été mortellement blessé lorsqu’un officier a ouvert le feu sur lui. La femme assassinée était la mère de deux enfants âgés de 13 et 18 ans. L’assaillant, âgé de 36 ans, est arrivé en France illégalement en 2009, mais avait depuis obtenu des papiers de résidence, a déclaré une source policière, ajoutant qu’il était inconnu des services de sécurité. Le préfet de la région a déclaré qu’une enquête sur le terrorisme avait été ouverte.

Le président, Emmanuel Macron, a tweeté que la France ne céderait pas dans face à « la lutte contre le terrorisme islamiste ».

« Il ne suffit pas de lutter contre l’extrémisme violent ; il faut le prévenir », prévient l’UNESCO. « Cela nécessite de faire appel à des formes de « puissance douce » à même de prévenir une menace provoquée par des interprétations faussées de la culture, par la haine et par l’ignorance. L’extrémisme radical n’est pas inné. Il est créé, alimenté. Le processus de radicalisation doit être désamorcé, en premier lieu… », ajoute l’organisation.

Selon Darmanin, les algorithmes permettraient à l’État de détecter si une personne effectue des recherches répétées en ligne sur un sujet tel que les décapitations par exemple. Il a fait valoir que Google et d’autres sites commerciaux en ligne utilisaient déjà des algorithmes et que l’État devrait pouvoir en faire autant, avec une supervision indépendante, malgré les inquiétudes de certains avocats des droits de l’homme qui craignent un manque de transparence.

Précédemment, le gouvernement Macron a alloué près de 3 millions d’euros à la surveillance de la pensée des internautes sur les réseaux sociaux. Le système informatique qui sera utilisé est intégré au Service d’Information du Gouvernement (SIG) qui dépend du Premier ministre. Son rôle officiel sera de mesurer le ressenti des Français sur les actions gouvernementales via une surveillance de la pensée sur les réseaux sociaux.

« Les neuf dernières attaques sur le sol français ont été commises par des individus inconnus des services de sécurité, qui ne figuraient pas sur une liste de surveillance et n’étaient pas soupçonnés d’être radicalisés », a déclaré Darmanin à la radio France Inter. Cela signifie que de nouvelles méthodes sont nécessaires, a-t-il dit, ajoutant que sur 35 attaques empêchées par l’État depuis 2017, deux ont été stoppées par le travail de renseignement en ligne.

Depuis 2017, les agences de sécurité françaises peuvent utiliser des algorithmes pour surveiller les applications de messagerie. Le nouveau projet de loi rendrait cette utilisation expérimentale permanente et étendrait l’utilisation des algorithmes aux sites web et aux recherches sur le web. La législation rend permanentes plusieurs mesures temporaires utilisées depuis l’état d’urgence en France après les attaques terroristes islamistes de 2015. Elle donnerait aux agences de sécurité plus de pouvoir pour surveiller et limiter les mouvements des individus à haut risque après leur sortie de prison, pendant deux ans au lieu d’un.

Lire aussi : France : la Quadrature du Net accuse le Conseil d’État d’avoir validé durablement la surveillance de masse

Source : Developpez


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1 réponse

  1. Bruno dit :

    En France I.A signifie Industries Agricoles (AI : Agro-Industry)

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