La crypte archéologique de la cathédrale Notre-Dame rouvre pour la première fois depuis l’incendie


La « crypte archéologique » de Notre-Dame de Paris aide la cathédrale iconique à renaître de ses cendres, après l’incendie dévastateur de 2019.

Cet espace épique s’étend sur environ 2 200 m². Située sous la cour, c’est la plus grande crypte d’Europe et une partie cachée de l’histoire de Notre-Dame.

Une exposition célébrant deux figures emblématiques de la capitale française y est présentée, avec des dessins et des photographies d’époque ainsi que du matériel vidéo. Cette exposition est considérée comme le moyen idéal de jeter un pont entre le passé et l’avenir, tandis que la “Ville Lumière” attend un retour à part entière du lieu de culte catholique.

La pandémie a fait reculer l’exposition d’un an. S’adressant à Elaine Sciolino pour le Smithsonian Magazine, la commissaire en chef Sylvie Robin qualifie l’ouverture de “moment très émouvant de renouveau et d’espoir”.

Ruines à l’intérieur de la crypte de Notre Dame. Photo par Ana Paula Hirama

Reliée à l’île de la Cité, une île fluviale historique du centre-ville, la crypte “comprend les découvertes archéologiques faites lors des fouilles entre 1965 et 1970”. Celles-ci ont été réalisées afin de “préparer la construction d’un parking sur la place ouverte devant l’entrée principale de la cathédrale”, écrit le magazine.

Vestiges d’une cave médiévale dans la crypte archéologique sous le parvis de Notre-Dame de Paris. Il s’agit de ruines fondées lors de fouilles sous le parvis. Photo de Jebulon

Ironiquement, les voitures ne sont pas autorisées à s’approcher trop près de la zone, par crainte de la pollution. Ce n’est pas que Paris soit très animé ces jours-ci. En surface, les dégâts infligés à la structure médiévale sont visibles. La science a écrit en mars que l’incendie, que l’on pense avoir été causé par un défaut électrique, “a balayé son grenier, fait fondre son toit, et a envoyé sa flèche plonger comme une flèche au cœur de l’espace sacré”.

Contes de la crypte. Photo par Ana Paula Hirama

L’homme qui a conçu cette flèche est l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. C’est à lui que l’exposition rend hommage, aux côtés de Victor Hugo – l’auteur qui a captivé l’imagination du public avec “Le Bossu de Notre-Dame”.

Hugo a écrit son récit d’intrigue gothique en 1831. Il voulait que les Français aiment à nouveau leur architecture ornée, après la violence de la Révolution. La flèche d’Eugène Viollet-le-Duc est un autre développement du XIXe siècle. Viollet-le-Duc et son collègue Jean-Baptiste Lassus ont été chargés de restaurer Notre-Dame en 1845.

Extérieur de la crypte archéologique de Notre Dame de Paris. Photo © BrokenSphere / Wikimedia Commons

Comme la flèche était en plomb, elle est devenue un cauchemar une fois la cathédrale incendiée. Des nuages de poussière toxique ont été produits, s’enroulant dans la crypte. Et ce n’était pas le seul désagrément. Robin raconte au Smithsonian Magazine : “Les moisissures et les micro-organismes se sont répandus, car nous avons dû couper le système de ventilation.” Une opération de nettoyage minutieuse s’en est suivie.

La tragédie n’a pas pris les autorités complètement par surprise. Science a écrit : “Selon un protocole élaboré pour une telle catastrophe, les pompiers savaient quelles œuvres d’art sauver et dans quel ordre.” Éteindre un incendie dans un chef-d’œuvre médiéval est assez différent d’un brasier domestique typique. “Ils savaient qu’il fallait maintenir la pression de l’eau à un faible niveau”, ajoute Science, “et éviter de pulvériser les vitraux pour que l’eau froide ne brise pas le verre chaud”.

Les débuts de Notre-Dame remontent à 1163. La nouvelle attraction emmène les visiteurs au cœur de l’histoire de Paris… au sens propre du terme. “Ce qui reste des remparts et des thermes peut être vu au milieu de l’espace”, écrit Associated Press. “L’exposition… entoure les vieilles pierres.”

Sciolino ajoute, via le Smithsonian Magazine, que “les restes d’un port d’accostage de l’ancienne cité gallo-romaine de Lutèce” y ont été trouvés. Lutèce devint ensuite Paris. Sont également mentionnés “des tronçons d’une route médiévale” et, sur une note moins magique, “des traces du système d’égouts du XIXe siècle”.

L’exposition se poursuit jusqu’à la fin de l’année 2022. Notre-Dame devrait être à nouveau fière en 2024, lorsque Paris accueillera les Jeux olympiques. Selon les rapports, l’intention est d’honorer le passé de la cathédrale à la lettre. Les questions de sécurité sont sans aucun doute une priorité, mais l’identité gothique du monument est recréée de façon impeccable.

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Source : The Vintage News – Traduit par Anguille sous roche


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