Le Vietnam importe le pire de la censure chinoise sur Internet


Le Vietnam surveille les discours en ligne.

L’un des problèmes posés par le contrôle et la censure étendus et envahissants d’Internet en Chine est son efficacité, qui “inspire” ainsi de nombreux autres pays dans le monde à essayer de le copier ou de le mettre en œuvre d’une manière ou d’une autre, pour servir leur situation et leurs objectifs particuliers.

Cela semble s’être manifesté au Vietnam, dont les autorités seraient investies dans la promotion du nationalisme en ligne, mais aussi dans la surveillance attentive des médias sociaux dans l’espoir de contrôler les contenus et les récits.

En 2016, le Vietnam a mis au travail 10 000 personnes constituant l’unité cybernétique Force 47 qui est censée maintenir un environnement en ligne “sain” et, depuis fin 2018, le pays dispose d’une unité dont la tâche est de surveiller Internet, passant au crible jusqu’à 100 millions de nouvelles chaque jour à la recherche de “désinformation”.

Comme en Chine, un contrôle strict des médias sociaux est nécessaire pour empêcher des actions telles que les manifestations.

“Tant que l’action collective est empêchée, les médias sociaux peuvent servir de soupape de détente pour l’opinion publique ou même laisser une certaine marge de manœuvre pour l’activisme en ligne”, écrit Dien Nguyen An Luong, chercheur invité à l’institut ISEAS de Singapour.

Il mentionne plusieurs cas de protestations qui ont suscité l’indignation en ligne et qui ont finalement eu des conséquences dans le monde réel.

Un exemple est l’énorme querelle diplomatique entre le Vietnam et le Cambodge d’un côté et Singapour de l’autre, après que le premier ministre de ce dernier ait fait des commentaires sur le rôle du Vietnam dans la chute du régime de Pol Pot et que les Khmers rouges aient été dénoncés sur les médias sociaux comme étant offensants.

Ces exemples montrent que les autorités vietnamiennes sont devenues très sensibles et conciliantes à l’égard des opinions nationalistes et des réactions de rejet exprimées en ligne.

Mais étant donné que cela se produit à un moment où le remaniement des dirigeants est prévu, les autorités semblent vouloir suivre le sentiment populaire autant que diriger, en contrôlant l’espace en ligne, apparemment dans la même veine que ce qui se passe en Chine.

Lire aussi : La Chine intensifie ses techniques de censure

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *