Une mission d’échantillonnage d’astéroïdes en révèle davantage sur les origines mystérieuses de la Terre


La mission Hayabusa 2 du Japon a ramené l’échantillon sur Terre en décembre 2020.

Une impression d’artiste de Hayabusa 2. Wikimedia Commons

La mission japonaise Hayabusa2 a ramené sur Terre un morceau de l’astéroïde Ryugu il y a maintenant presque deux ans, et cet échantillon continue de révéler de précieuses informations sur l’histoire des débuts du système solaire.

Une étude menée par un groupe de scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris, de l’Université Paris Cité et du CNRS vient de révéler la composition isotopique du zinc et du cuivre de l’astéroïde Ryugu, révèle un communiqué de presse.

Les nouvelles découvertes jettent un nouvel éclairage sur la composition chimique de l’astéroïde Ryugu, qui a été ciblé précisément parce qu’il peut révéler beaucoup de choses sur les débuts du système solaire.

Analyse d’un astéroïde ancien

Les signatures isotopiques révèlent que “la composition de Ryugu est similaire à celle des chondrites carbonées de type Ivuna et que les matériaux de type Ryugu provenant du système solaire externe représentent environ 5 à 6 % de la masse de la Terre”, explique le communiqué de presse.

Les scientifiques, qui ont publié leurs résultats dans la revue Nature Astronomy, ont analysé les 5 grammes de matière de l’astéroïde Ryugu ramenés sur Terre par la mission Hayabusa 2 de l’agence spatiale japonaise (JAXA).

La première analyse de l’échantillon a été réalisée par une équipe internationale, dont des chercheurs de l’Institut de physique du globe de Paris, de l’Université Paris Cité et du CNRS. Cette analyse a montré que la composition de l’astéroïde Ryugu est proche de celle des chondrites carbonées (CI) de type Ivuna, qui sont considérées comme les météorites les plus chimiquement primitives, car elles ressemblent le plus à la composition du Soleil par rapport aux autres types d’astéroïdes.

Dans leur étude, l’équipe internationale de scientifiques a montré que les rapports isotopiques du cuivre et du zinc dans les échantillons de Ryugu “étaient identiques à ceux des chondrites CI mais différents de tous les autres types de météorites”. Ces résultats, explique le communiqué de presse, “représentent la meilleure estimation de la composition solaire à ce jour pour le cuivre et le zinc”.

L’analyse des chercheurs a également montré que les matériaux de type Ryugu représentent environ 5% de la masse de la Terre, offrant une fenêtre fascinante sur les débuts de l’évolution de notre planète.

La JAXA a choisi l’astéroïde Ryugu comme cible car sa forte teneur en carbone en faisait un candidat sérieux pour une roche spatiale qui pourrait révéler une grande quantité d’informations sur l’origine de la vie dans notre système solaire. Des analyses antérieures de Ryugu montrent qu’il faisait à l’origine partie d’un astéroïde parent formé dans la nébuleuse solaire externe et qu’une grande partie de l’eau de la Terre au cours de son évolution précoce pourrait provenir d’astéroïdes de composition similaire.

La mission Hayabusa 2 jette une nouvelle lumière sur l’évolution de la Terre

La JAXA a lancé Hayabusa 2 en décembre 2014. Le vaisseau spatial de l’agence spatiale est arrivé sur l’astéroïde Ryugu en juin 2018, déployant deux rovers et un petit atterrisseur à la surface de la roche spatiale. En février 2019, Hayabusa 2 a tiré un impacteur sur la surface de l’astéroïde pour créer un cratère artificiel à partir duquel il pourrait récupérer des échantillons de roche.

La sonde Hayabusa 2 a ensuite fait son retour et a ramené sur Terre, en décembre 2020, une capsule contenant ses échantillons de l’astéroïde Ryugu, après un voyage aller-retour de six ans vers le rocher spatial. Dans une séquence d’événements dramatiques, le vaisseau spatial a libéré sa capsule dans l’atmosphère terrestre pour un atterrissage assisté par parachute au-dessus de l’Australie rurale avant de poursuivre son voyage vers un autre astéroïde. La JAXA continuera à rechercher d’autres échantillons d’astéroïdes susceptibles d’aider la communauté scientifique mondiale à en apprendre davantage sur notre système solaire et sur la manière dont sa composition initiale a influencé la manière dont la vie s’est finalement développée sur Terre.

Lire aussi : Une météorite rare tombée sur Terre révèle l’origine de l’eau de la Terre

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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