L’acier était utilisé en Europe il y a 2 900 ans


Selon une étude récente, l’acier était déjà utilisé en Europe il y a plus de 2 900 ans.

L’étude, menée par des chercheurs de l’université de Fribourg, jette un nouvel éclairage sur les débuts de la production d’acier en Europe. Cette découverte a des implications importantes pour notre compréhension des anciennes civilisations européennes et de leurs avancées technologiques.

Les archéologues ont découvert des preuves suggérant que l’acier était produit et utilisé en Europe bien plus tôt qu’on ne le pensait. Les scientifiques pensent avoir découvert des preuves concluantes qui suggèrent que l’acier n’est pas arrivé en Europe au Moyen Âge en provenance d’Asie, mais qu’il était déjà produit et utilisé en Europe il y a plus de 2 900 ans.

L’acier en Europe il y a 2 900 ans

Une étude récente menée par une équipe interdisciplinaire dirigée par l’archéologue Ralph Araque Gonzalez de la faculté des sciences humaines de Fribourg a découvert que des outils en acier étaient utilisés en Europe il y a près de 2 900 ans. L’équipe a utilisé des analyses géochimiques pour étudier des stèles en pierre de la péninsule ibérique datant de l’âge du bronze final.

L’étude a révélé que les gravures sur les stèles étaient trop complexes pour avoir été réalisées avec autre chose que de l’acier trempé. L’équipe a étayé ses conclusions par des analyses métallographiques d’un ciseau en fer provenant de la même région et de la même période, qui ont montré la teneur en carbone nécessaire pour être un acier correct. L’équipe a également mené des expériences avec des ciseaux fabriqués à partir de divers matériaux et a constaté que seuls les ciseaux en acier trempé étaient capables de graver la pierre.

Réfuter les idées reçues sur l’acier en Europe

L’étude réfute l’hypothèse selon laquelle un acier de qualité convenable ne pouvait être produit au début de l’âge du fer ou à la fin de l’âge du bronze, et qu’il ne s’est répandu en Europe que sous l’Empire romain. Selon Araque Gonzalez, les résultats suggèrent que la production et la trempe de l’acier étaient probablement des développements indigènes de petites communautés décentralisées en Ibérie et non pas dus à l’influence de processus ultérieurs. Cette découverte a des implications importantes pour l’évaluation archéologique de la métallurgie du fer et des sculptures en quartzite dans d’autres régions du monde. L’étude, intitulée “Stone-working and the earliest steel in Iberia : Scientific analyses and experimental replications of final bronze age stelae and tools”, a été publiée dans le Journal of Archaeological Science.

Analyse des stèles

L’Ibérie de l’âge du bronze tardif, qui s’étend de 1300 à 800 avant J.-C. environ, présente un dossier archéologique fragmenté dans de nombreuses régions de la péninsule ibérique. Les vestiges de l’habitat sont rares et les sépultures détectables sont presque inexistantes, mais des traces d’accumulation de métaux et d’activités minières sont présentes. Les stèles uniques de l’ouest de la péninsule ibérique, qui représentent des figures anthropomorphes, des animaux et des objets, revêtent une grande importance pour l’étude de cette époque.

Une étude récente menée par Araque Gonzalez et ses collègues s’est penchée sur la composition géologique de ces stèles afin de mieux comprendre les matériaux et les outils utilisés. Ce domaine a été largement ignoré jusqu’à présent. Leurs conclusions ont révélé que si l’on supposait que les stèles étaient faites de quartzite, un nombre important d’entre elles étaient faites de grès quartzeux silicaté. Cette roche est aussi dure que le quartzite et ne peut être travaillée qu’avec des outils en acier trempé, et non en bronze ou en pierre.

Lire aussi : Des outils vieux d’un demi-million d’années découverts en Pologne

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *