La danse invisible de la Terre et de Vénus forme un superbe motif dans l’espace

Aussi loin que notre mémoire collective s’étend, nous avons été hypnotisés par la danse des planètes à travers nos cieux.

Aujourd’hui encore, malgré toutes nos connaissances et notre technologie, leurs mouvements de base peuvent encore nous surprendre et nous captiver.

La valse entre la Terre et Vénus autour du Soleil fait exactement cela depuis des siècles – et c’est certainement un modèle stupéfiant.

(Matthew Henderson)

Ce gif viral, posté par Matthew Henderson sur Tumblr, trace le point médian entre les deux planètes à travers le temps – Vénus en orange et la Terre en bleu – en suivant leurs chemins habituels autour du Soleil.

Comme l’explique Henderson dans la légende, “huit années terrestres sont à peu près égales à 13 années sur Vénus, ce qui signifie que les deux planètes tracent approximativement ce modèle avec une symétrie de 5 fois leur orbite autour du Soleil”.

La belle animation est basée sur des données du géoscientifique Steven Dutch de l’Université du Wisconsin, qui a créé un graphique interactif en 2012, montrant comment les points orbitaux les plus proches de Vénus par rapport à la Terre, sur huit ans, tracent les points d’un pentagramme “remarquable, mais pas parfait” dans le ciel.

“Les orbites sont approximées sous forme de cercles, donc cette animation ne peut pas être utilisée pour des prédictions précises”, a déclaré Dutch.

Toutes les planètes ont des orbites elliptiques, ce qui fait de ces diagrammes des représentations simplifiées de la réalité. Mais ils ne sont pas radicalement éloignés, surtout dans le cas de Vénus. Vénus a l’orbite circulaire la plus circulaire de toutes les planètes de notre système solaire.

Dans une mesure de l’excentricité – combien une orbite s’écarte d’un cercle – Vénus obtient 0,007, alors que Mercure, avec l’orbite planétaire la plus elliptique de notre système solaire, a une excentricité de 0,21. Cette mesure est le rapport entre le point orbital le plus éloigné et le plus proche d’une planète du Soleil et donne une idée de l’allongement de l’ellipse.

L’excentricité de la Terre est de 0,0167, et le Soleil n’est pas au centre de cette ellipse – il est plus près d’une extrémité.

Un autre facteur qui fausserait légèrement la symétrie parfaite représentée dans les diagrammes est que l’orbite de Vénus est à un angle de 3 degrés par rapport à celle de la Terre.

Il faut aussi noter que dans l’animation gif, le rapport d’orbite 8/13 entre les deux planètes est aussi légèrement décalé. Tous les huit ans sur Terre, Vénus expérimente 13,004 ans, ce qui signifie que le motif entier tourne avec le temps, comme dans l’application originale néerlandaise.

Mais cette symétrie idyllique de cinq fois est également observée lorsque la Terre est placée au centre du diagramme (une perspective géocentrique), connu comme le pentagramme de Vénus. De tels modèles fascinent les astronomes professionnels et amateurs depuis des siècles – voici à quoi ressemble le mouvement géocentrique de Mars, tel qu’il a été dessiné par Johannes Kepler en 1609.

(Johannes Kepler/Astronomia Nova)

Les étranges boucles ne représentent pas Mars en train d’effectuer une sorte de spirale orbitale fantaisiste, mais plutôt la façon dont les mouvements nous apparaissent par rapport à ceux de la Terre et de Mars.

Le changement apparent de direction se produit de notre point de vue lorsque nous dépassons une planète ou qu’elle nous dépasse, alors que les deux planètes voyagent toujours dans la même direction autour de leur orbite à des vitesses différentes.

C’est ce qu’on appelle le mouvement rétrograde apparent, qui a longtemps été utilisé comme fourrage pour des superstitions comme l’astrologie, le problème absurde du “Mercure en rétrograde” étant maintenant devenu un mème à part entière.

Bien sûr, la technologie moderne nous permet maintenant de visualiser ces configurations orbitales sur des périodes beaucoup plus longues, comme les exemples jolis et chaotiques que vous pouvez voir ici. Mais la seule chose que ces mouvements planétaires liés à la gravité reflètent, c’est que les modèles sont une partie fondamentale de la nature. Et belle à regarder, aussi.

Lire aussi : Les experts viennent de trouver 83 trous noirs supermassifs aux confins de l’Univers

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche