Un butin étonnant : La police récupère 4 600 trésors archéologiques auprès d’un gang international


Partout dans le monde, des syndicats organisés se livrent à la vente de trésors archéologiques mal acquis.

Ces organisations ne sont généralement pas considérées comme des marchands d’antiquités volées, du moins pas telles qu’elles sont représentées dans la culture populaire. Voler des sites archéologiques précieux peut être un signe de notre temps, une entreprise du XXIe siècle dont certains groupes ont compris qu’elle était extrêmement lucrative.

Un de ces groupes, qui pillait des sites archéologiques de grande importance en Bulgarie, a récemment été démantelé au cours d’une opération d’infiltration conçue et exécutée par des fonctionnaires bulgares, allemands et britanniques.

La Bulgarie était le pays où le vol avait eu lieu, l’Allemagne était le pays d’où les marchandises avaient été expédiées, et au Royaume-Uni, des acheteurs involontaires ont acheté ce qu’ils pensaient être des objets légitimes à des revendeurs britanniques, mais il s’est avéré qu’ils avaient de faux documents de vérification.

L’opération d’infiltration, dont le nom de code est « Medicus », a permis de démanteler le réseau qui voyait des objets comme des céramiques, des pièces de monnaie, des lampes, des pointes de flèches et des sculptures funéraires en verre de la période romaine vendus illégalement par des canaux conçus par le réseau du crime organisé. Les autres objets saisis par l’équipe datent de l’âge du bronze, de l’âge du fer, de la période ottomane et du Moyen-Âge.

Quelques-uns des artefacts récupérés. Photo par EUROPOL

L’opération a débuté en octobre 2019 et s’est concrétisée par des arrestations dans les trois pays au début du mois de juillet. Les autorités bulgares ont commencé à enquêter sur l’affaire en mars 2018, lorsque leurs collègues britanniques leur ont fait savoir qu’il y avait un problème avec certaines marchandises vendues aux enchères au Royaume-Uni.

Environ 4 600 antiquités ont été retrouvées par l’équipe composée d’individus d’Europol, de la Direction générale de la lutte contre le crime organisé, d’une division des Affaires intérieures bulgares, de la Police métropolitaine britannique et de la Police criminelle d’État allemande. Les marchandises valent des millions, ont déclaré les responsables dans un communiqué de presse.

Le bâtiment d’Europol à La Haye, Pays-Bas. Photo par OSeveno

Le vol d’objets historiques de valeur est devenu plus courant, selon les fonctionnaires, car il n’existe aucune trace officielle de ces objets sur les sites où ils sont volés. Ce coup monté, par exemple, s’est concentré sur les vols commis dans les camps militaires romains du nord de la Bulgarie, qui sont extrêmement importants mais qui ne sont pas inventoriés par un musée ou une institution archéologique.

À l’inverse, si un réseau criminel vole dans une galerie d’art, il existe des documents vérifiables qui rendent leurs marchandises difficiles à vendre. Par exemple, il est peu probable que même le réseau criminel le plus sophistiqué tente un vol au Louvre à Paris, car tous les tableaux et autres œuvres d’art sont facilement identifiables et ont une provenance vérifiable, ou une preuve d’histoire.

Cependant, les sites archéologiques avec leurs trésors, comme ceux de Bulgarie, sont en quelque sorte des « cibles faciles » pour ceux qui ont des intentions criminelles. S’ils n’ont pas encore été fouillés par des archéologues et d’autres experts, et si leurs trésors n’ont pas encore été enregistrés officiellement, ils peuvent facilement être volés et sortis clandestinement du pays d’origine sans que personne ne s’en aperçoive.

Ces artefacts seront restitués à la Bulgarie une fois que les poursuites engagées contre les criminels seront terminées. Mais l’affaire soulève une question épineuse : qu’en est-il de tous les trésors déjà vendus par des maisons de vente aux enchères et des marchands au Royaume-Uni ? Que deviennent ces derniers, si quelqu’un a acheté un objet en croyant qu’il a été acquis légalement et que sa provenance était réelle ?

Ces trésors archéologiques retournent-ils à leur place, et l’acheteur sans méfiance se retrouve tout simplement à court d’argent ? La réponse morale est très certainement « oui », mais peut-être que tous les collectionneurs ne seront pas heureux de voir leur précieuse antiquité saisie comme preuve, puis remise à sa place légitime. Cela reste à voir.

Lire aussi : Des archéologues découvrent un jeu de société romain vieux de 1 700 ans en Norvège

Source : The Vintage News – Traduit par Anguille sous roche


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