Australie : la police a utilisé des données de traçage du covid dans des enquêtes criminelles (après avoir promis qu’elle ne le ferait jamais)


Comme prévu.

Depuis que des applications de recherche de contacts ont commencé à être mises en œuvre dans le monde entier pour tenir en échec la pandémie de Covid, les défenseurs de la vie privée et des droits civils ont mis en garde contre le fait que ce type de collecte de données personnelles pouvait facilement donner lieu à des abus.

Et comme le montre l’exemple de l’État australien d’Australie occidentale, de fausses promesses ont été faites selon lesquelles les données collectées par l’application SafeWA ne seraient utilisées que pour le suivi des maladies infectieuses – l’application a été lancée et utilisée près de 250 millions de fois avant d’être définie légalement par un projet de loi.

Le parlement d’Australie occidentale n’a adopté la loi – The Protection of Information (Entry Registration Information Relating to COVID-19 and Other Infectious Diseases) Bill 2021 – qu’après qu’il a été révélé que la police avait accédé aux données de l’application lors d’une enquête sur deux crimes – un meurtre et une affaire de coups de couteau.

L’utilisation de SafeWA est obligatoire et les citoyens l’utilisent pour entrer dans divers lieux de l’État – et c’est de ces entreprises que la police a demandé et reçu les données en question. Mais l’application promet que toutes les données sont cryptées et conservées pendant 28 jours, et indique explicitement que les données de présence sont enregistrées « uniquement à des fins de recherche de contacts ».

Pour ne rien arranger à l’utilisation de ces données par la police, la description de SafeWa indique également que seul le personnel de santé autorisé par l’État pour la recherche de contacts peut accéder aux enregistrements, une fois qu’un cas positif de Covid a été identifié.

Le nouveau projet de loi a été adopté en procédure d’urgence afin, comme le dit le procureur général de l’État John Quigley, de « maintenir la confiance de la communauté dans SafeWA ». La législation précise que les données récoltées ne peuvent être utilisées que pour la recherche de contacts, prescrit la manière dont les données doivent être stockées et supprimées, et menace d’amendes ceux qui ne respectent pas ces règles – comme les lieux qui ont coopéré avec la police dans les deux affaires criminelles.

Le gouvernement d’Australie occidentale a présenté cette législation précipitée comme une « protection supplémentaire des informations » obtenues par le biais des registres de contacts et une « assurance supplémentaire » que les registres sont protégés et seront traités comme promis depuis le début.

L’État a rendu les registres de contacts obligatoires il y a plus de six mois, à la fin de 2020.

Lire aussi : L’autorité australienne de réglementation des médicaments envisage de transmettre à la police les messages Facebook relatifs aux vaccins

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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