Une journaliste citoyenne qui a documenté des faits suspects à Wuhan est inculpée
Zhang pourrait passer 4 à 5 ans en prison.
Une journaliste citoyenne qui avait signalé des faits suspects à Wuhan au début de la saga du coronavirus a été poursuivie par le gouvernement. Elle fait partie des rares personnes qui ont refait surface après avoir fait face à de telles accusations, beaucoup ont disparu sans laisser de traces.
En Chine, la liberté d’expression et la liberté des médias ne sont pas une chose. Les médias d’État ne sont pas une source d’information fiable. C’est pourquoi, dans les premiers jours de la pandémie, le monde a dû s’en remettre à des journalistes citoyens pour obtenir des informations crédibles et de première main sur ce qu’ils voyaient. Cependant, ces journalistes ont rapidement commencé à être arrêtés et à disparaître au sein de l’obscur système judiciaire du pays.
Zhang Zhan est l’une de ceux qui ont émergé et qui ont été formellement inculpés. Elle a été arrêtée en mai et accusée du crime de « se quereller et provoquer des troubles ».
L’acte d’accusation montre que le bureau du procureur de Shanghai prétend qu’elle a posté « une grande quantité de fausses informations ».
L’information à laquelle le procureur fait référence est la couverture par écrit et par vidéo que Zhan a publiée sur YouTube, WeChat et Twitter.
« Zhang a également accepté des interviews de médias étrangers comme Epoch Times et Radio Free Asia pour faire de la publicité malveillante à la situation à Wuhan, touchant un large public et causant un impact négatif », a écrit le bureau du procureur dans l’acte d’accusation.
L’acte d’accusation, publié le 13 novembre, mais daté du 15 septembre, propose une peine de 4 à 5 ans de prison.
Au moins trois autres journalistes citoyens ont disparu depuis février, dès que leur couverture de la situation à Wuhan a commencé à devenir virale. Li Zehua a disparu en février, mais a refait surface en avril. Il a été arrêté pour trouble à l’ordre public, mais les autorités ne l’ont pas poursuivi.
Chen Quishi et Fag Bin ont disparu à peu près au même moment et on ignore où ils se trouvent. Certains rapports affirment que Chen est assigné à résidence, mais cette affirmation n’a pas encore été vérifiée. Un ami n’a pas pu le joindre pour confirmer l’histoire de l’assignation à résidence.
Les journalistes citoyens en Chine, où la liberté d’expression n’est pas respectée par le gouvernement, sont presque inexistants. Cependant, les rapports faisant état d’une étrange maladie respiratoire liée à un laboratoire de Wuhan et la réticence du gouvernement à partager l’information ont encouragé certains comme Zhan à se rendre à Wuhan pour évaluer la situation.
Elle a documenté la situation par des vidéos et des écrits. Certaines de ces vidéos montraient la police la confrontant à ce qu’elle faisait.
« En tant que chrétienne engagée, Zhang pensait qu’il était de sa responsabilité de dire aux gens ce qui se passait réellement à Wuhan. Elle a visité les tombes de ceux qui sont morts du coronavirus et s’est même rendue dans les crématoriums locaux pour vérifier si les statistiques officielles sur les décès étaient exactes. Elle a pris d’énormes risques en faisant ces choses », a déclaré son amie Li.
Sa condamnation est maintenant imminente. Cependant, il est peu probable que le procès soit public.
« L’affaire Zhang a eu un énorme impact international, ce qui rend encore moins probable que les autorités ouvrent le procès au public afin d’éviter les critiques… Tant que Zhang n’aura plus de voix, elle ne sera pas considérée comme une menace pour eux », a déclaré Wang Jianhong, un militant des droits de l’homme basé au Royaume-Uni, qui a lancé une campagne en ligne pour la libération de Zhang.
Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche
