Le Conseil scientifique souhaitait voir les établissements scolaires fermés jusqu’en septembre


Le Conseil scientifique Covid-19 du gouvernement a émis une note le 24 avril, dans laquelle il explique prendre « acte » de la décision « politique » de rouvrir les écoles, en contradiction avec ses propres recommandations.

« Le Conseil scientifique a pris acte de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai, prenant en compte les enjeux sanitaires, mais aussi sociétaux et économiques », peut-on lire dans une note du Conseil scientifique datée du 24 avril.

Or, dans un autre avis portant sur les mesures nécessaires au déconfinement rédigé le 20 avril, mais rendu public ce 25 avril, le Conseil se disait favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre. « Le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre », détaillait cette note.

Rien de « choquant » dans cette dissonance, selon un membre du Conseil

Il n’y a pas là matière à polémique pour l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre de cette instance : « Pour moi, ce n’est pas choquant qu’on puisse être sur certains points en porte-à-faux […] Je comprends tout à fait que le gouvernement ait des arbitrages à faire qui puissent être différents de nos positions qui, elles, sont strictement limitées au champ sanitaire. Et c’est très important que les rôles restent séparés », a-t-il déclaré sur Europe 1.

« Avec cette note du Conseil scientifique [du 24 avril], nous avons la base pour l’élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire », a estimé sur Twitter le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, au sujet du dernier document.

Le détail des mesures prises par l’exécutif pour le déconfinement, dont le retour à l’école, sera donné le 28 avril par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, sur la base notamment des avis du Conseil scientifique. Le ministre de l’Education nationale a quant à lui évoqué plusieurs pistes, comme un retour à l’école étalé sur trois semaines par niveau de classe, avec des groupes de 15 élèves maximum.

Distanciation : casse-tête en perspective dans les établissements

Dans sa note du 24 avril, le Conseil détaille un ensemble de précautions à prendre pour adapter les règles de distanciation sociale au milieu scolaire. Le masque anti-projections industriel ou artisanal, préconisent-ils, doit être obligatoire dans les collèges et les lycées pour les élèves.

« Pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire » pour les élèves comme pour le personnel, estime le Conseil. Lorsqu’ils ne peuvent pas porter de masque, notamment pendant les repas, « les élèves et le personnel des établissements scolaires devront s’organiser pour respecter la règle de distanciation sociale », recommande encore le groupe scientifique.

Les établissements, nettoyés plusieurs fois par jour, devraient faire en sorte que les élèves d’une classe ne croisent pas ceux d’une autre classe, mais aussi éviter les rassemblements d’enfants et de parents à l’entrée. Et, « si c’est possible », que les élèves déjeunent tous en classe, à leurs bureaux qui devront être notamment écartés d’un mètre en classe. En matière de transports publics, « une multiplication de l’offre » devrait « permettre de réduire la densité des élèves » pour se rendre dans les établissements. À domicile, les parents seraient invités à prendre la température des enfants chaque jour avant l’école.

Le Conseil scientifique considère en revanche qu’un dépistage massif des élèves et de l’ensemble du personnel « n’est pas envisageable », car il concernerait plus de 14 millions de personnes et devrait être renouvelé régulièrement (tous les 5-7 jours) pour être efficace.

La décision controversée de rouvrir les crèches, écoles, collèges et lycées a été annoncée par le président de la République, le 13 avril au cours de sa dernière allocution télévisée. Emmanuel Macron avait avancé l’argument d’élèves « privés d’école sans avoir accès au numérique et ne [pouvant] être aidés de la même manière par les parents ».

Mais aussitôt annoncée, la nouvelle n’a pas été du goût de syndicats d’enseignants et de responsables politiques, dont Jean-Luc Mélenchon à gauche, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan à droite, qui a estimé que cette reprise « met[tait] en danger les Français ».

Lire aussi : Déconfinement : ça sent la panique

Source : RT France


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1 réponse

  1. Max Planc dit :

    Une fois de plus scientifiques et politiques ne sont pas d’accord.
    Depuis le début de la crise tout n’est que dissonance entre eux et l’on voudrait nous faire croire que les français se sentent en sécurité, c’est une blague !

    Après 2 mois de confinement et vu la cacophonie qui règne au sein de la classe dirigeante je crois que le peuple français va prendre lui même une décision qui restera dans les anales : la maitrise de son destin en retrouvant sa liberté d’agir et en optant pour la désobéissance civique.

    “Alea jacta est” comme a dit Jules César.

    Max

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