Un bloc de construction en champignon aussi solide que le béton et capable d’absorber le CO2


Face au béton traditionnel réputé pour être très polluant et énergivore, des alternatives apparaissent.

Crédits : PxHere

En Israël, un étudiant a par exemple mis au point un bloc de construction à base de mycélium. Celui-ci est aussi solide et isolant que le béton, tout en étant capable d’absorber le CO2.

Une véritable alternative au béton classique

Dans le langage courant, le mycélium est également nommé « blanc de champignon ». Il s’agit de l’appareil végétatif des champignons. Durant ces dernières années, celui-ci a fait parler de lui, notamment en 2022 avec une étude qui évoquait une possible communication entre champignons. En 2019, une entreprise française a par ailleurs conçu un cendrier « mange-tout » à base de mycélium, capable de décomposer les mégots de cigarette. Par ailleurs, ces fibres fongiques sont déjà utilisées dans diverses industries : plastique, cuir, textile et alimentaire. Et si ce même mycélium pouvait devenir un matériau de construction ?

Lors de la cinquantième conférence de la Société israélienne d’écologie et de sciences de l’environnement à Tel Aviv (Israël), Achiya Livne, un étudiant qui représentait l’Université Ben-Gourion, a présenté un nouveau matériau qui pourrait s’imposer comme une alternative au béton traditionnel. Il dit avoir utilisé le mycélium afin de développer une isolation durable pour le secteur de la construction. Achiya Livne explique que le secteur du bâtiment est responsable de 40 % de la consommation d’énergie dans le monde. Il faut dire que chaque année, l’humanité produit environ 33 milliards de tonnes de béton, une production qui n’est d’ailleurs pas prête de faiblir.

Exemple de mycélium. Crédits : Kirill Ignatyev / Flickr

Éviter la production d’une matière première

Dans le cadre de ses travaux publiés en septembre 2022 dans la revue ACS Publications, l’étudiant israélien a démontré que le mycélium était facile à cultiver et surtout très solide. Par ailleurs, rappelons que le réseau fibreux de mycélium permet habituellement de décomposer les matières organiques dans le sol. Pour mettre au point son innovation, Achiya Livne a dans un premier temps utilisé le mycélium comme liant pour des déchets agricoles avant que lui vienne l’idée de fabriquer un bloc d’isolant capable d’absorber du CO2 tout en remplaçant le béton. Outre le mycélium, le matériau contient de la paille de colza.

L’association de ces deux matériaux naturels permet d’éviter la production d’une matière première, comme c’est le cas pour le béton classique. Il n’est donc aucunement question d’épuiser des ressources non renouvelables ou encore de générer des déchets destructeurs de l’environnement. Après les premiers tests, Achiya Livne s’est montré formel : son bloc à base de mycélium peut se substituer aux pratiques de construction et d’isolation actuelles.

Lire aussi : Les champignons mangeurs de plastique pourraient-ils résoudre le problème du plastique de l’humanité ?

Source : Sciencepost


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