Au revoir, Arecibo ! Une série de catastrophes met fin à l’observatoire légendaire


La fermeture du radiotélescope d’Arecibo peut être considérée comme une terrible perte pour la science. La rupture de deux câbles de support a suffi à rendre l’observatoire impossible à réparer.

L’emblématique radiotélescope d’Arecibo, construit à Porto Rico en 1963, sera mis hors service.

Cette décision difficile a été prise après l’effondrement de deux câbles de support en août et novembre, qui ont endommagé irrémédiablement sa plaque. Ainsi, le populaire télescope, avec lequel les astronomes ont d’abord envoyé un message aux civilisations extraterrestres en 1974 et ont découvert en 1992 la première planète extrasolaire, ne fonctionnera plus jamais.

De nombreux scientifiques ont été bouleversés par cette nouvelle, même si certains s’attendaient à ce que cela se produise. Le télescope est déjà très ancien. C’est ainsi que la situation actuelle est apparue.

Qu’est-ce que le radiotélescope d’Arecibo ?

Comme l’explique l’astronome Phil Plate, le télescope se compose de deux structures principales. L’une est une plaque de 305 mètres, qui est composée de 40 000 plaques individuelles, chacune mesurant 1 mètre sur 3. La plaque est délibérément construite dans une vallée, soutenue par des câbles d’acier tendus sur les collines naturelles environnantes. Les ondes radio réfléchies par la plaque sont dirigées vers une plate-forme triangulaire suspendue au-dessus d’elle, pesant 900 tonnes.

Comment en est-on arrivé là ?

Le radiotélescope a été rénové pour la dernière fois en 1997. Ensuite, plusieurs câbles auxiliaires sont tendues pour plus de sécurité. Chacune de ces cordes supplémentaires a une épaisseur de 8 centimètres et pèse 7 tonnes. Ainsi, lorsque l’un d’entre eux s’est effondré en août, il a creusé un trou de 30 mètres dans la plaque. L’incident s’est passé sans aucune victime, car la Fondation nationale des sciences a commencé à dessiner des plans pour d’autres réparations.

Les plans ont été rapidement réalisés, mais le 6 novembre, l’un des câbles principaux s’est détaché. Cela a surpris tout le monde. Chaque câble principal, comme les câbles auxiliaires, a 8 centimètres d’épaisseur, pèse 7 tonnes et est faite de 160 fils d’acier entrelacés. Avant même l’incident, on avait remarqué que 12 des fils étaient cassés, mais comme les autres étaient sains, personne ne pensait que quelque chose menaçait le télescope.

Cependant, les analyses effectuées après le deuxième incident ont montré que l’usure des cordes était beaucoup plus grave que ce que l’on pensait auparavant. Comme je l’ai déjà mentionné, le radiotélescope d’Arecibo est vieux, et au cours de ses presque soixante ans de service, il a souffert à de nombreuses reprises d’ouragans et de tremblements de terre.

Avec deux câbles effondrés, la plaque du télescope est gravement endommagée et pourrait s’effondrer à tout moment, mettant en danger des vies humaines ou endommageant d’autres équipements sensibles de l’observatoire. De plus, on considère que le remplacement des câbles ou la mise sous tension de nouveaux câbles présente des risques sérieux pour les travailleurs et peut entraîner une désintégration incontrôlée de la plaque.

Il a donc été décidé de prendre des mesures pour son démantèlement contrôlé. Il n’a pas encore été décidé quelles seront ces mesures, mais les équipes devront être prudentes – il y a d’autres bâtiments d’importance historique dans les environs qui doivent être préservés.

Une chose est sûre : la perte du radiotélescope d’Arecibo est une tragédie pour la science. Des dizaines d’astronomes et d’ingénieurs ont fait carrière avec le télescope, et il a déjà occupé une place importante dans la culture humaine, en étant inclus dans l’intrigue de films célèbres – comme « Contact » de 1997, basé sur le livre du même nom de Carl Sagan.

Entre autres choses, l’Ouest se retrouve sans son plus grand radiotélescope. Le seul radiotélescope similaire actuellement en service a été achevé en Chine en 2016.

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Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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