Des volcans massifs pourraient avoir privé Vénus de son habitabilité


Une activité volcanique massive sur une période prolongée a probablement transformé Vénus, qui était une planète hospitalière, en ce monde infernal qu’elle est aujourd’hui.

Deux planètes voisines, Vénus et Mars, présentent un intérêt particulier pour les chercheurs. En effet, des preuves suggèrent que ces deux mondes, à un moment donné de leur histoire, étaient similaires à la Terre. En fait, certaines preuves suggèrent que Vénus était même probablement hospitalière dans un passé très lointain.

Si tel était le cas, que s’est-il passé sur Vénus pour la changer si radicalement ? Les scientifiques ont une idée. Des centaines, voire des milliers d’années d’activité volcanique et d’éruptions massives de matière pourraient avoir transformé Vénus d’un endroit tempéré et humide en une serre acide.

Des éruptions volcaniques massives

Des chercheurs de la NASA ont examiné les “grandes provinces ignées” qui ont provoqué des extinctions massives sur notre propre planète il y a des millions d’années. Pendant les périodes de volcanisme à grande échelle qui durent des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d’années, de grandes provinces ignées se forment. Les éruptions peuvent déposer de la roche volcanique en surface dans des quantités astronomiques. La roche en fusion pourrait recouvrir la totalité du Texas, avec une profondeur de 800 mètres à son point le plus élevé. Aujourd’hui, la température à la surface de Vénus est d’environ 462°C, et son atmosphère a une pression 90 fois supérieure à celle de la Terre. L’histoire ancienne de Vénus pourrait avoir été façonnée par des éruptions volcaniques massives à un moment donné de son passé. Plusieurs éruptions de ce type en l’espace d’un million d’années ont pu faire passer la planète d’un état humide et tempéré à un état chaud et sec. Au total, 80 % de la surface de Vénus est couverte de champs de roches volcaniques solidifiées.

La Terre et ses extinctions

“Bien que nous ne soyons pas encore sûrs de la fréquence des événements qui ont créé ces champs, nous devrions être en mesure de la réduire en étudiant l’histoire de la Terre”, a révélé le Dr Michael J. Way. Au cours des 540 millions d’années qui se sont écoulées depuis l’apparition de la vie multicellulaire, la Terre a connu au moins cinq grandes extinctions massives, chacune ayant entraîné la disparition de plus de 50 % de la vie animale. Cette étude, ainsi que d’autres avant elle, a révélé que les éruptions qui produisent de grandes provinces ignées sont généralement responsables des événements d’extinction. Pour des raisons que Way et d’autres scientifiques tentent encore de découvrir, les perturbations climatiques causées par ces événements n’ont pas été suffisantes pour provoquer un effet de serre excessif sur la Terre. Vénus, en revanche, n’a pas eu la même chance que notre bille bleue.

À la fin des années 2020, la NASA lancera deux de ses prochaines missions vers Vénus – Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble Gases, Chemistry, and Imaging (DAVINCI) et Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography, And Spectroscopy (VERITAS). Ces deux missions étudieront Vénus dans des détails sans précédent en ce qui concerne son origine, son histoire et son état actuel.

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Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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