SpaceX estime qu’il parviendra à une couverture mondiale de l’internet par satellite Starlink d’ici septembre


Environ 1 800 satellites sur les 12 000 prévus ont déjà été déployés.

SpaceX sera en mesure de transmettre l’internet par satellite Starlink au monde entier d’ici septembre environ, a déclaré mardi 22 juin Gwynne Shotwell, ingénieur dans le domaine de l’aérospatiale et COO de SpaceX.

À l’occasion d’une vidéoconférence avec Macquarie Group, rapportée par Reuters, elle a indiqué « Nous avons déployé avec succès environ 1 800 satellites, et une fois que tous ces satellites auront atteint leur orbite opérationnelle, nous aurons une couverture mondiale continue, donc cela devrait être vers le mois de septembre. Mais ensuite, nous avons un travail réglementaire pour aller dans chaque pays et obtenir l’approbation pour fournir des services de télécommunications », a-t-elle continué.

À terme, SpaceX espère déployer environ 42 000 satellites Starlink en orbite terrestre basse d’ici la mi-2027. Starlink exploite la version bêta dans 11 pays, a précisé Gwynne Shotwell, notamment aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans certaines parties de l’Europe, entre autres l’Angleterre et la France. Pour cette dernière, si vous êtes intéressé par l’offre Starlink, elle vous coûtera 99 euros par mois. S’ajoutent à la facture 499 euros pour recevoir le matériel indispensable au bon fonctionnement de l’ensemble et 59 euros pour la livraison. Elon Musk propose tout d’abord une offre en « édition limitée » : seulement quelques utilisateurs vont pouvoir souscrire dans un premier temps. Au fur et à mesure des lancements spatiaux, de plus en plus de Français pourront profiter de cette offre.

SpaceX a reçu plus de 500 000 précommandes pour son service Internet par satellite Starlink et n’anticipe aucun problème technique pour répondre à la demande, a déclaré en mai le fondateur Elon Musk.

« À ce jour, plus d’un demi-million de personnes ont passé une commande ou fait un dépôt pour bénéficier de Starlink », a confirmé l’ingénieur des opérations de SpaceX Siva Bharadvaj lors de la diffusion Web de lancement de sa 26ème mission Starlink.

Si l’annonce de SpaceX de plus d’un demi-million de commandes indique une demande croissante pour son service, on ne sait pas combien d’entre elles deviendront des utilisateurs mensuels ou se trouveront dans des zones desservies par Starlink. Bien que le service soit conçu pour atteindre n’importe quel endroit sur Terre, la « [seule] limite est la forte densité d’utilisateurs dans les zones urbaines », a tweeté Musk, ajoutant que « très probablement, tous les 500 000 initiaux recevront un service. Le défi sera plus important lorsque nous allons entrer dans la gamme de plusieurs millions d’utilisateurs ».

La concurrence

Amazon et son projet Kuiper

En avril 2019, Amazon a annoncé travailler sur un nouveau projet nommé Kuiper pour fournir l’accès à internet haut débit dans le monde. Selon ses déclarations, « le projet Kuiper est une nouvelle initiative visant à lancer une constellation de satellites en orbite terrestre basse qui offrira une connectivité haut débit à faible temps de latence aux communautés non desservies et sous-desservies du monde ».

À travers ce projet, Amazon envisage donc de se présenter comme un acteur non des moindres parmi les fournisseurs d’accès à internet haut débit par satellite. Pour ce faire, l’entreprise entend mettre en orbite terrestre une constellation de 3 236 satellites afin de permettre à des millions de personnes d’accéder à internet haut débit dans le monde entier. Cette constellation sera composée de trois couches de satellites : 784 satellites sur une orbite de 590 km, 1 156 satellites sur une orbite de 630 km et 1 296 satellites sur une orbite de 610 km.

En juillet de la même année, Amazon a demandé aux autorités américaines l’autorisation de procéder au lancement de ses 3 236 satellites Internet dans le cadre de son projet Kuiper. Il aura fallu attendre un an pour qu’Amazon reçoive l’approbation des autorités américaines ; la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur américain du secteur des télécommunications, a donné son aval le 30 juin 2020.

« Nous faisons une quantité incroyable d’inventions pour fournir un haut débit rapide et fiable à un prix qui a du sens pour les clients », a déclaré Rajeev Badyal, Vice President of Technology au sein du Project Kuiper. « Les systèmes à large bande basés sur LEO comme le projet Kuiper présentent un grand nombre de défis, et nous avons réuni une équipe d’ingénieurs et de scientifiques de classe mondiale qui se sont engagés à concrétiser notre vision du projet Kuiper et à faire de l’espace un environnement sûr et durable pour tous. Combinez cela avec la profonde expertise d’Amazon en matière de réseautage et d’infrastructure et sa capacité à financer une telle entreprise, et je suis optimiste quant à l’impact que nous pouvons avoir pour ces communautés non desservies et mal desservies. »

L’offre du Britannique OneWeb

OneWeb est une société de communication mondiale fournissant des services Internet à large bande par satellite à une population géographiquement mondiale. De par ses activités, OneWeb se place en comme un concurrent direct de SpaceX et d’Amazon (pour ses activités spatiales). Tout comme SpaceX Starlink, OneWeb construit un réseau de satellites en orbite basse qui peut fournir un haut débit avec des latences bien plus faibles que les satellites géostationnaires traditionnels. En mars 2020, OneWeb a déposé le bilan et procédé au licenciement de la majorité de son personnel.

Quelques mois plus tard, en juillet 2020, OneWeb a accepté de vendre l’entreprise à un consortium comprenant le gouvernement britannique et Bharti Global Limited pour un milliard de dollars. Dans une annonce le même mois, l’entreprise a déclaré avoir obtenu « toutes les autorisations réglementaires nécessaires » pour sortir de la faillite. OneWeb est revenu à ses activités sous un nouveau régime de propriété et a affirmé qu’il commencera à lancer d’autres satellites à large bande dès le mois suivant. Neil Masterson, un ancien directeur des opérations de Thomson Reuters Corp où il a passé 20 ans, a été nommé comme nouveau PDG.

« Je me réjouis de pouvoir aider l’équipe de OneWeb à concrétiser et à commercialiser sa vision d’un accès à Internet dans le monde entier », a-t-il expliqué dans un communiqué. « OneWeb a un objectif social fort pour améliorer l’accès du monde à l’information, que je partage. Il possède un grand talent, une opportunité commerciale convaincante, et est soutenu par des propriétaires et des investisseurs engagés et bien informés ». Ce dernier remplace le directeur général sortant Adrián Steckel, qui continuera d’être un conseiller auprès du conseil d’administration.

La nouvelle holding prend possession de tous les actifs de l’opérateur, y compris les 74 satellites qu’il a en orbite et toute l’infrastructure au sol pour les soutenir. Cela signifie que l’entreprise, dont le siège est à Londres, peut désormais se lancer dans la construction de sa mégaconstellation à large bande. La société a aussi annoncé dans un billet de blogue que son usine de fabrication en coentreprise avec Airbus a repris ses activités en Floride, et continuera à produire de nouveaux engins spatiaux pour de futurs lancements.

Le fait qu’autant de satellites soient en passe de rejoindre l’orbite a poussé la communauté internationale à agir. Cette semaine, l’agence spatiale européenne (ESA) a ainsi présenté un nouveau système de notation pour lutter contre le fléau des débris spatiaux baptisé Space Sustainability Rating (SSR).

Lire aussi : Il y aura bientôt du wifi Starlink dans les avions

Sources : Developpez – déclarations Gwynne Shotwell


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2 réponses

  1. Bruno dit :

    “Cette semaine, l’agence spatiale européenne (ESA) a ainsi présenté un nouveau système de notation pour lutter contre le fléau des débris spatiaux baptisé Space Sustainability Rating (SSR).” :))

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