Désolé M. le Président Macron, mais les jeux vidéo ne rendent pas violent


Emmanuel Macron attribue un lien entre la pratique des jeux vidéo et les scènes de violence observées ces derniers jours.

Emmanuel Macron © Wikimedia Commons / www.kremlin.ru

  • Emmanuel Macron a lié les violences de ces derniers jours en France à la pratique des jeux vidéo
  • Au cours des nombreuses études scientifiques menées sur le sujet, aucun lien formel entre le gaming et la violence n’a pu être établi
  • De manière surprenante, le président ravive une polémique toute droit sortie des années 90

« On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués ». Cette phrase d’Emmanuel Macron prononcée vendredi dernier en réactions aux émeutes a beaucoup fait réagir. Elle a d’autant plus surpris que le président français avait plutôt tenté de séduire les gameurs au cours des derniers mois, notamment en communiquant abondamment avec des vidéastes de renom, et en soutenant l’e-sport.

Des études unanimes

Précisions que l’argumentation du chef de l’État part des réseaux sociaux, et notamment de Snapchat et TikTok où l’on observe selon lui « une forme de mimétisme de la violence ». Dès lors, les jeunes sortent du réel et revivent dans la rue leurs parties de gaming.

Disons le d’emblée, Emmanuel Macron a parfaitement le droit de tenir ces propos, au même titre que n’importe quel citoyen peut commenter l’actualité, mais sa déclaration ne repose en rien sur des faits scientifiques. Sur Presse-citron, nous sommes déjà revenus sur le sujet à plusieurs reprises, et aucune étude n’a pu établir de lien formel entre la pratiques des jeux vidéo et la commission de violences.

On peut notamment citer Joanne Orlando, chercheuse à l’Université occidentale de Sydney, qui s’est penchée sur la littérature scientifique pour voir s’il existait un lien entre les pratiques de jeu excessives et les troubles tels que la dépression et l’agressivité.

Elle confirme bien que ce n’est pas le cas, même si une étude londonienne a bien pu établir une corrélation. Toutefois, les gameurs souffraient déjà de problèmes de santé mentale, et dans ce cas, ils étaient plus sensibles à la violence dans les jeux.

En 2021, la chercheuse, Agne Suziedelyte, de la City University of London, a mené une étude auprès de jeunes garçons âgés de 8 à 18 ans. En appliquant des méthodes statistiques, elle a souhaité savoir s’il pouvait exister un lien de causalité entre la pratique des jeux vidéo violents et la violence dans la vraie vie.

Elle n’a pu trouver aucune preuve validant cette hypothèse au terme de son travail même si « les parents ont signalé que les enfants étaient plus susceptibles de détruire des objets après avoir joué à des jeux vidéo violents ».

Et la scientifique d’expliquer :

Pris ensemble, ces résultats suggèrent que les jeux vidéo violents peuvent agiter les enfants, mais que cette agitation ne se traduit pas par de la violence contre d’autres personnes – qui est le type de violence qui nous préoccupe le plus.

Elle prévient donc les politiques : « Les restrictions sur la vente de jeux vidéo aux mineurs ont peu de chances de réduire la violence. »

Des controverses récurrentes

Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron est loin d’être le premier homme politique à pointer du doigt la violence de certains titres. C’était notamment souvent le cas durant les années 90 et au début des années 2000. Les jeux GTA ont notamment été énormément critiqués et sont l’objet de polémiques récurrentes.

D’ailleurs, lors des différentes fusillades et drames survenant aux États-Unis, les hobbies des tueurs sont souvent passés au crible et on ne manque jamais de signaler lorsque ces derniers sont des joueurs assidus. On pensait ces polémiques derrière nous, mais il va falloir s’y faire, les préjugés sur le gaming ont encore de beaux jours devant eux.

Lire aussi : La pratique de jeux vidéo est associée à une prise de décision plus précise et à une activité cérébrale plus intense

Source : Presse-citron


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1 réponse

  1. Vayre dit :

    Alors la, je ne suis pas du tout de l’avis de cet article. Macron a beau etre un c**, un enfant qui joue des heures a tuer a forcément un rapport a la violence different de celui qui joue dehors ou a des jeux classiques.
    Si vous avez besoin de scientifiques pour vour donner des infos qui sont de l’ordre du bon sens, c’est bien dommage.

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