Bill Gates sur un vaccin contre le coronavirus : le principal problème est le temps
Bill Gates, fondateur et milliardaire de Microsoft (MSFT), veut que la vie reprenne son cours d’avant l’épidémie mondiale de coronavirus.
La seule façon d’y parvenir réellement est de mettre au point un vaccin – et cela prendra du temps.
« Les gens comme moi et [le Dr Anthony] Fauci disent dix-huit mois », a déclaré M. Gates à BBC Breakfast. « Si tout se passait bien, nous pourrions faire un peu mieux que cela. Mais il y aura un compromis : nous aurons moins de tests de sécurité que d’habitude… nous n’avons tout simplement pas le temps de faire ce que nous faisons normalement. »
L’urgence de développer un vaccin COVID-19 est nécessaire, a souligné M. Gates.
« Si vous voulez attendre et voir si un effet secondaire se manifeste deux ans plus tard, cela prend deux ans », a-t-il déclaré. « Donc, si vous agissez rapidement… c’est un bien public, donc ces compromis seront nécessaires. »
Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates, s’exprime sur scène lors de la conférence 2019 New York Times Dealbook le 6 novembre 2019 à New York City. (Photo : Mike Cohen/Getty Images pour le New York Times)
« Nous faisons tout ce que nous pouvons »
La Fondation Gates, par l’intermédiaire de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) – un partenariat mondial public-privé lancé en 2017 et financé par la Fondation Gates – a jusqu’à présent investi dans huit programmes de vaccination.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons », a déclaré M. Gates. « Nous allons faire des chèques pour ces usines plus vite que les gouvernements ne le peuvent et ils viendront. L’argent ne devrait pas être limité. Il devrait s’agir de toutes les meilleures constructions, à pleine vitesse, limitées par la science. »
L’éminent philanthrope a plaidé en faveur de tests à grande échelle et, auparavant, d’une fermeture à l’échelle nationale pour ralentir la propagation du coronavirus à court terme.
Les cas confirmés de coronavirus sont toujours en augmentation (David Foster/Yahoo Finance)
« La solution ultime, la seule chose qui nous permette vraiment de revenir complètement à la normale et de nous sentir bien assis dans un stade avec beaucoup d’autres personnes, est de créer un vaccin », a déclaré M. Gates la semaine dernière. « Et ne pas se contenter de s’occuper d’un pays, mais de diffuser ce vaccin à la population mondiale afin que nous ayons une vaste immunité et que cette chose, quoi qu’il arrive, ne se répande pas en grand nombre. »
Le calendrier – et l’émergence éventuelle – d’un vaccin contre les coronavirus est surveillé de près et considéré comme un indicateur précoce de la fin de l’épidémie.
« Nous regardons dans le monde entier. Alors qu’ils relâchent les contrôles économiques, le virus réapparaît », a déclaré le président de la Banque fédérale de réserve de Minneapolis, Neel Kashkari, sur l’émission Face the Nation de la CBS. « Nous pourrions avoir ces vagues de flambées, de contrôles, de flambées et de contrôles jusqu’à ce que nous ayons réellement une thérapie ou un vaccin. Je pense que nous devrions tous nous concentrer sur une stratégie de 18 mois pour notre système de santé et notre économie. »
Les cas confirmés de coronavirus sont toujours en augmentation (David Foster/Yahoo Finance)
Melinda Gates a mis en lumière les processus impliqués dans ce calendrier de vaccination de 18 mois.
« D’après ce que nous savons de notre collaboration avec nos partenaires depuis de nombreuses années sur les vaccins, il faut tester les composés… procéder à des essais pré-cliniques, puis à des essais à grande échelle », a expliqué Melinda Gates dans une autre interview avec Business Insider. « Et même si je suis sûre que la FDA accélérera certains de ces essais de vaccins comme elle l’a fait pour Ebola, le temps que les vaccins passent les tests de sécurité et d’efficacité, il faudra alors les fabriquer et les produire à grande échelle. »
« Il y a eu très, très peu de préparation »
Le président américain Donald Trump a qualifié le coronavirus d’« horrible ennemi invisible » et a déclaré que le pays était « en guerre et que nous combattions un ennemi invisible ».
Mais M. Gates a fait remarquer que le grave manque de préparation à une telle « guerre » – malgré ses vastes implications – était une grave erreur des gouvernements du monde entier.
« Contrairement au budget de la défense qui nous prépare aux guerres où nous simulons le problème lorsque nous nous assurons d’être bons, pour ce risque – que je considérais comme encore plus grand que le risque de guerre – il y a eu très, très peu de préparation, très peu de ces jeux de germes », a déclaré M. Gates, qui a mis en garde contre une pandémie en 2015.
Le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, écoute le discours du président américain Donald Trump lors de la séance d’information quotidienne sur la réponse aux coronavirus à la Maison Blanche à Washington, le 1er avril 2020. REUTERS/Tom Brenner
Dans un « jeu de germes », les chercheurs diraient : « D’accord, comment renforcer les capacités de l’USI ? Pouvez-vous fabriquer des ventilateurs ? Comment établir des priorités dans les diagnostics ? » Gates a expliqué, « C’est ce que nous sommes en train de découvrir. »
En tout état de cause, une fois qu’un vaccin sera disponible et que diverses mesures de santé publique auront été prises, le monde sera mieux préparé à la prochaine pandémie.
« Les gens n’ont tout simplement pas organisé leurs gouvernements pour avoir cette fonction », a déclaré M. Gates. « Je pense que maintenant, parce que cela a été si dramatique, … nous serons prêts pour la prochaine pandémie. Et en utilisant les nouveaux outils de la science, c’est très, très faisable. »
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Source : MSN – Traduit par Anguille sous roche
