Le radiodiffuseur public de Hong Kong RTHK a ordonné de ne jamais faire référence à Taïwan en tant que pays


L’empiètement de la Chine se poursuit.

Le radiodiffuseur public de Hong Kong, RTHK, a reçu l’ordre de ne plus faire référence à Taïwan comme à un pays indépendant doté d’un président.

Cela pourrait indiquer que Pékin cherche à consolider son emprise sur Hong Kong, une région autonome qui a traditionnellement bénéficié de plus de libertés et d’une plus grande marge de manœuvre politique et sociale que le reste du pays.

Par exemple, Hong Kong est (encore) exempt du système de censure Internet “Grand Firewall”, mais manifestement pas du principe et de la politique “One China” de Pékin, selon lesquels, pour les autorités du pays, il n’existe qu’une seule Chine, comprenant le continent et Taïwan.

Taïwan, en revanche, se considère comme un État indépendant. Un mémo envoyé à RTHK sous le titre “Use of terminology in relation to Taiwan” (utilisation de la terminologie relative à Taïwan) rappelle au personnel du radiodiffuseur qu’il s’agit du service public de Hong Kong et d’un département gouvernemental, et qu’il est donc tenu de respecter strictement les politiques relatives à la terminologie concernant le statut de Taïwan.

La note précise que Taïwan fait partie de la Chine et ne peut être désignée comme un pays ; son dirigeant ne peut être appelé président, mais, par exemple, “plus haut dirigeant” ; quant au terme “gouvernement de Taïwan”, il doit être évité et remplacé par “autorités de Taïwan”.

“En aucun cas, Taïwan ne doit être désigné comme un État souverain ou perçu comme tel”, précise la note interne. L’ordre s’applique aux chaînes de télévision, aux stations de radio et aux sites Internet exploités par RTHK.

Cette décision intervient après que le secrétaire au commerce et au développement économique de Hong Kong, Edward Yau, a été informé la semaine dernière par un législateur que la RTHK pourrait violer le principe d’une seule Chine dans ses reportages. L’année dernière, M. Yau a lui-même accusé le radiodiffuseur d’agir de la sorte alors qu’il tentait de faire dire à Bruce Aylward, fonctionnaire de l’Organisation mondiale de la santé, si l’agence des Nations unies autoriserait Taïwan à devenir membre.

Cela s’est produit dans le cadre de la désormais ancienne émission Pulse. La controverse a été résolue en juin dernier par un organisme de réglementation qui a exonéré Pulse de toute responsabilité pour tout acte répréhensible, mais l’émission a été annulée un mois plus tard.

Bien qu’il s’agisse d’un radiodiffuseur public, RTHK est censé avoir une politique éditoriale indépendante, mais des rapports indiquent qu’il est souvent critiqué par des personnalités pro-Pékin pour son parti pris présumé contre le gouvernement et la police.

Lire aussi : Le Japon « creuse sa propre tombe » et sa « survie » est en jeu : La Chine met en garde contre la position de Taiwan

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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