La Turquie connaît une forte réduction de la liberté d’expression, plus de 83 journalistes sont emprisonnés, des blogueurs sont inculpés


La nouvelle loi turque a un impact massif sur la censure.

Le « Rapport de surveillance des médias » de l’Association des journalistes de Turquie a révélé que le niveau de censure des médias augmente rapidement en Turquie. En effet, 83 journalistes sont actuellement détenus dans des prisons et 245 journalistes sont en procès.

Le rapport indique que la nouvelle loi sur les droits numériques introduite par le gouvernement turc l’année dernière a permis à l’État de censurer plus facilement les journalistes et de supprimer la liberté d’expression.

Les plateformes en ligne, en particulier, sont celles qui subissent le plus de censure depuis que la loi est entrée en vigueur. « Les représentants de l’AKP et du MHP, qui sont majoritaires au sein du Conseil suprême de la radio et de la télévision, la RTUK, utilisent les règlements existants comme un outil de punition arbitraire », indique le rapport.

L’AKP, le MHP, le Parti du mouvement nationaliste et le Parti de la justice et du développement sont une coalition au pouvoir en Turquie. La RTUK est l’agence désignée par l’État qui est responsable du contrôle et de la réglementation du contenu publié sur les chaînes de radio et de télévision. L’agence a déjà infligé près de 100 sanctions à des médias indépendants rien qu’entre juillet et septembre.

Les médias indépendants et les plateformes de médias en ligne sont apparemment les plus touchés par la nouvelle loi. « Les plates-formes de médias numériques commencent à être touchées autant que les médias grand public. En effet, on a pu constater que la chronique d’un seul journaliste est plus partagée sur les plateformes de médias sociaux que le tirage total d’un journal grand public sur une période de trois mois. »

Mais cela ne s’arrête pas là. Le gouvernement turc ne considère pas les journalistes des médias en ligne comme des journalistes. Ils se voient également refuser les cartes de presse officielles offertes aux journalistes travaillant dans les médias traditionnels. « Les journalistes en ligne sont classés dans le secteur des employés de bureau, pas dans le secteur du journalisme. »

En considérant les journalistes Internet comme des employés de bureau, la loi leur interdit de couvrir toute nouvelle des institutions gouvernementales. Les journalistes du Web risquent également d’être arrêtés s’ils couvrent des manifestations de rue.

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Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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