Les restes d’un V2 développé par les nazis déterrés en Angleterre


Les restes d’une fusée V2 tirée par l’Allemagne nazie sur Londres pendant la Seconde Guerre mondiale ont été déterrés dans un champ au sud-est de l’Angleterre par une équipe d’archéologues.

Crédits : Bundesarchiv, Bild

Le missile s’était écrasé avant d’atteindre sa cible.

Missiles V1 et V2

Les « bombes volantes » V1 et les fusées V2 figuraient parmi les dernières « Wunderwaffen » (« armes miracles ») déployées par l’Allemagne Nazie dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. Selon le Musée de l’air et de l’espace du Smithsonian Institute, Hitler avait ordonné le déploiement de ces missiles contre Londres suite aux bombardements dévastateurs des Alliés sur les villes allemandes en 1943 et 1944. Son ministre de la propagande, Joseph Goebbels, les avait alors surnommés « Vergeltungswaffe » ou « armes de vengeance ». Le premier V1 s’est abattu sur Londres le 13 juin 1944, un peu moins de trois mois avant le premier V2.

Si les pilotes de la Royal Air Force ont rapidement appris à abattre ou détourner les V1, qui volaient à l’époque à peu près à la vitesse d’un avion de chasse, les fusées V2 étaient quant à elles beaucoup plus redoutées. Ces missiles, les premières armes supersoniques, étaient en effet « silencieux », dans le sens où ils volaient trop haut (jusqu’à environ 80 km d’altitude). Ils se déplaçaient également trop vite pour être interceptés, atteignant des vitesses allant jusqu’à 5 600 km/h.

Au fur et à mesure que la campagne V2 progressait, les lancements pouvaient être repérés par les opérateurs radar alliés qui guidaient ensuite les escadrons de chasse vers leurs emplacements. Pour éviter ces attaques d’avions alliés, les Allemands ont alors commencé à lancer des V2 la nuit alors que la plupart des chasseurs ne pouvaient pas voler. En conséquence, plusieurs de ces fusées n’ont pu atteindre la capitale britannique à cause d’un ciblage moins précis). Elles s’écrasaient alors généralement dans le Kent, dans le sud du pays.

Un V2, quatre secondes après le décollage depuis le banc d’essai VII, été 1943. Crédits : Bundesarchiv, Bild

Un nouveau V2 découvert (ou ce qu’il en reste)

Au cours de ces dix dernières années, une équipe de trois archéologues s’est chargée d’enquêter sur les points de chute de ces fameux V2 lancés dans la capitale britannique. Récemment, les chercheurs sont tombés sur l’un d’entre eux près de Maidstone.

Ils ont pu récupérer plus de 800 kg de débris métalliques (certaines à plus de quatre mètres de profondeur), y compris de gros fragments de la chambre de combustion de la fusée. Celle-ci aurait explosé vers minuit, le 14 février 1945. Le site, qui est maintenant une terre agricole ouverte, était à l’époque un verger. L’impact n’avait fait aucun blessé.

Crédits : Colin Welch

Crédits : Colin Welch

Selon LiveScience, l’équipe, qui a passé quatre jours fin septembre pour creuser le cratère, va désormais consacrer jusqu’à dix-huit mois à la conservation de ces objets avant de rédiger un rapport archéologique.

Néanmoins, nous savons déjà que certains des restes métalliques du V2 présentent un code à trois lettres. Ces codes faisaient référence à l’usine où ces pièces étaient fabriquées. Jusqu’à présent, les historiens pensaient que tous les V2 avaient été construits sous la direction du scientifique allemand Wernher von Braun dans des tunnels souterrains près de Nordhausen, au pied des montagnes allemandes du Harz. Or, il semblerait que l’usine de Nordhausen n’ait été qu’une chaîne de montage. Ces nouveaux codes à trois lettres montrent en effet que les nazis fabriquaient certaines pièces en Tchécoslovaquie occupée, selon les archéologues.

Enfin, rappelons que l’armée américaine avait réussi à récupérer plusieurs V2 à divers stades d’assemblage. Ils ont ensuite été « retravaillés » aux États-Unis. En 1946, l’une de ces fusées lancées depuis le Nouveau-Mexique a même pris la première photographie de la Terre depuis l’espace a environ 105 km d’altitude.

Lire aussi : Une cache d’artefacts nazis découverte derrière le mur d’une maison

Source : SciencePost


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