Un photographe révèle le côté sombre de l’extraction du lithium en Amérique du Sud


Il raconte également les sombres histoires de notre avenir électrique.

Vue aérienne des bassins d’évaporation du nouveau complexe public d’extraction de lithium, dans la zone sud du salar d’Uyuni, en Bolivie, le 10 juillet 2019.

Le lithium est un composant crucial des appareils électriques et électroniques de nos jours. Le photographe aérien allemand Tom Hegen a capturé les couleurs vives observées lors du processus d’extraction mené dans les salines du nord du Chili, a rapporté Euronews la semaine dernière.

La demande de lithium, le métal le plus léger du monde, a récemment augmenté après que des entreprises et des pays ont décidé de se tourner vers des modes de transport électriques dans un avenir proche. Le lithium offre un excellent mélange de densité énergétique et de rapport poids/charge, ce qui en fait un composant idéal des batteries électriques.

Si cette démarche vise à réduire les émissions de carbone et les dommages causés à l’environnement au cours du processus de production du pétrole et du gaz, l’extraction du lithium n’est pas non plus respectueuse de l’environnement.

L’extraction du lithium

La batterie lithium-ion présente de nombreux avantages. Le métal est également disponible en abondance, mais seulement dans certaines régions du monde. L’une d’entre elles est le lieu appelé Triangle du lithium, qui se trouve sous les frontières géographiques de l’Argentine, de la Bolivie et du Chili.

Pour extraire le lithium, les mineurs percent des trous dans ces étendues de sel, puis pompent le lithium sous la forme d’une saumure salée, qu’ils laissent s’évaporer dans des lacs et des étangs artificiels. Tom Hegen, un photographe qui s’intéresse à l’extraction, au raffinement et à la consommation des ressources, a affrété un petit avion et survolé les salines de Salar de Atacama, dans le nord du Chili, pour capturer le processus d’extraction du lithium sur le site.

Les couleurs vives représentent les différentes étapes du processus d’extraction, la saumure étant d’un blanc rosé qui vire ensuite au turquoise lorsque l’eau s’évapore. À la concentration la plus élevée, le bassin est jaune vif.

Le lithium pas si vert

L’extraction est peut-être jolie à regarder, mais la réalité sur le terrain ne l’est pas. Dans le paradoxe des véhicules électriques propres, nous avons expliqué l’année dernière comment le processus est gourmand en eau et utilise 500 000 gallons (deux millions de litres) d’eau pour chaque tonne de lithium produite.

Cette pratique serait probablement acceptable dans une région où l’eau est abondante, mais dans les salines du Chili, elle prive d’eau les communautés locales ainsi que la flore et la faune locales. Pire encore, ces bassins artificiels lixivient également le lithium, ce qui contamine les sources d’eau auxquelles ces communautés ont accès.

La demande croissante de lithium a permis à des pays comme l’Australie et la Chine, qui ont accès à de grandes réserves, d’engranger des revenus grâce à son exportation, tout en poussant les gouvernements du Zimbabwe et du Portugal, qui disposent de réserves plus modestes, à emprunter des voies similaires, rapporte Euronews.

Au Portugal, les permis d’exploitation minière ont été contre l’accord du public parmi les promesses de création d’emplois pour la population locale. Les experts préviennent toutefois que même les réserves abondantes de lithium ne pourront pas répondre à la future demande de transport électrique. S’appuyer sur une seule technologie pourrait sonner le glas du transport électrique dans une dizaine d’années.

Lire aussi : Une nouvelle méthode pour extraire le lithium de l’eau grâce à des nanoparticules magnétiques

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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