Les employés qui interagissent avec l’IA deviennent des alcooliques solitaires

Selon une nouvelle étude, les employés pourraient développer une relation de codépendance avec l’alcool et souffrir d’insomnie.

S’il y a une chose que nous avons tous apprise du film romantique de science-fiction de 2013 « Her », c’est que les humains fonctionnent au mieux lorsqu’ils entretiennent des relations interpersonnelles profondes avec d’autres humains, et non avec un système alimenté par l’intelligence artificielle.

Il est indéniable que l’IA est en train de faire des ravages en 2023. Des centaines de startups réfléchissent à la manière dont elles pourraient tirer profit du nouvel espace de l’IA générative. Les grandes entreprises technologiques associent l’IA et les humains pour travailler ensemble, et certaines ont même annoncé qu’elles remplaceraient leur main-d’œuvre humaine par l’IA.

Selon une nouvelle étude, cette intégration des humains et des machines peut être une source d’inquiétude, en particulier chez les personnes souffrant d’anxiété liée à l’attachement. Les chercheurs de l’étude ont constaté que plus les humains interagissent avec leurs collègues IA, plus ils sont susceptibles de ressentir le besoin d’interaction sociale et d’affiliation. L’augmentation des interactions entre l’IA et nous peut également entraîner un sentiment de solitude.

Plus d’interactions avec l’IA = consommation d’alcool et insomnie

Les chercheurs ont remarqué certains comportements adaptatifs et inadaptés chez les sujets qu’ils ont étudiés. En conséquence de la solitude après le travail, l’employé pouvait développer une relation de codépendance avec l’alcool ou souffrir d’insomnie, indique l’étude.

« Au cours des millénaires, les gens ont développé des systèmes internes pour évaluer la qualité de leurs relations avec les autres. Ces systèmes sont restés efficaces sur un lieu de travail qui, tout comme dans les communautés tribales primitives, donne la priorité aux interactions sociales avec les collègues. Pourtant, l’avènement des systèmes d’intelligence artificielle numériques et asociaux et leur intégration dans le travail des employés menacent de bouleverser le fonctionnement de ces systèmes », écrivent les chercheurs dans leur article.

Les résultats sont basés sur quatre groupes d’étude de Malaisie, de Taïwan, des États-Unis et d’Indonésie. L’équipe a appliqué différentes méthodologies de recherche et recruté des participants issus de différents secteurs d’activité.

L’étude est basée sur quatre expériences

Dans la première étude, l’équipe a recueilli des données auprès d’ingénieurs d’une entreprise biomédicale basée à Taïwan. La principale responsabilité des ingénieurs était d’interagir avec l’IA pour tester, concevoir et mettre en œuvre de nouveaux équipements et de nouvelles procédures. Au bout de quatre semaines, les ingénieurs ont fait état d’un sentiment de solitude accru, d’insomnies et d’une augmentation de la consommation d’alcool.

Dans le groupe d’étude indonésien, 126 participants ont été divisés en deux groupes. Le premier groupe a été invité à collaborer le plus possible avec l’IA pendant trois jours, et le second groupe a été invité à s’abstenir de toute interaction avec l’IA. Les résultats sont similaires à ceux de la première étude.

L’étude a également souligné que les interactions avec l’IA conduisaient à des niveaux accrus d’aide aux autres collègues. Toutefois, les chercheurs ont noté ce qui suit : « Bien qu’il s’agisse d’un résultat souhaitable d’un point de vue managérial, ce comportement reste une réaction à ce que les employés considèrent comme une situation de travail socialement déficiente. »

« Ainsi, nous ne suggérons pas que le moyen d’encourager les employés à aider davantage est de les priver d’interactions sociales. À cet égard, il est important de noter que la même expérience qui a conduit à des niveaux plus élevés d’aide a également conduit à des niveaux plus élevés de consommation d’alcool et d’insomnie après le travail », ont-ils ajouté.

L’étude a été publiée dans le Journal of Applied Psychology.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche