« Comme un épisode de Black Mirror » : une start-up licencie 400 employés en 2 minutes via Zoom


Une visioconférence expresse pour un coup très dur : la start-up Bird, qui offre des services de trottinettes partagées, s’est séparée de 406 employés au cours d’une vidéoconférence via Zoom. Le licenciement a été annoncé en à peine deux minutes, déplorent les employés pétrifiés.

L’an dernier, Bird était encore qualifiée de « licorne », ces start-ups atteignant les étoiles en un temps record. Basée à Santa Monica, l’entreprise de trottinettes partagées avait été désignée par LinkedIn comme l’une des start-ups les plus en vue aux USA. Ce dernier vendredi de mars, en pleine pandémie de coronavirus, tout s’est effondré pour une grande partie de ses employés.

Qui veut d’une trottinette partagée en pleine pandémie ?

Tout a commencé par une sobre invitation sur Zoom, mode de communication peu utilisé par l’entreprise jusque-là, et qui a mis la puce à l’oreille à certains invités qui étaient contraints au télétravail depuis deux semaines en raison du confinement. D’aucuns ont eu quelque appréhension, sachant que l’entreprise qui justifiait la baisse de son chiffres début 2020 par un genre d’hibernation saisonnière du service qu’elle offre, était de surcroît particulièrement touchée par la crise sanitaire. En effet, en pleine pandémie, note Dot.LA, qui veut encore toucher à une trottinette partagée, si tant est qu’il veuille encore sortir de chez lui, d’ailleurs ?

Quelques employés inquiets par l’intitulé « Covid-19 Update » du mail se sont donc mis à éplucher les agendas partagés de leurs collègues pour anticiper la nouvelle et voir qui serait de la fameuse invitation à la vidéoconférence inexpliquée. En comparant les départements et le nombre d’invités, la certitude d’un plan de restructuration s’est précisée dans les esprits.

Le couperet est finalement tombé durant l’appel vidéo via Zoom. Bird a annoncé se séparer des 406 employés conviés à la « réunion ». L’entreprise a vaguement justifié ne pas pouvoir, vu les circonstances et l’importance du nombre d’employés licenciés, leur annoncer individuellement en face à face.

« Malheureusement, votre fonction est impactée »

Si les travailleurs comprennent que la start-up, comme bien d’autres entreprises dans le monde, se voit forcée d’épurer ses effectifs, la méthode est malgré tout très mal passée, d’autant que l’appel n’a duré que deux minutes. Après un long blanc sans rien de l’autre côté de l’écran, les employés ont vu apparaître un fond gris sur lequel était inscrit « Covid-19 ». Ensuite, une voix probablement automatique a annoncé : « Ce n’est pas une manière optimale de faire passer un tel message. Le Covid-19 a eu un impact colossal sur notre entreprise, forçant notre direction à faire des choix extrêmement difficiles et douloureux. L’un d’eux est d’éliminer un certain nombre de postes. Malheureusement, votre fonction est impactée par cette décision. »

« J’ai eu le sentiment de faire partie d’un épisode de la série Black Mirror », confie un employé de 23 ans. « Cette voix lugubre qui a retenti pour nous annoncer la perte de notre emploi… » Une chose est sûre, il ne s’agissait pas de la voix de Travis VanderZander, ancien manager d’Uber de 41 ans qui a fondé Bird, ni d’un autre membre du comité de direction. « C’est une méthode complètement lâche. Travis n’a même pas voulu nous l’annoncer lui-même. Cela ressemblait à un message préenregistré avec une voix artificielle et menaçante », a accusé un autre employé « remercié ». La start-up, qui vient donc de se séparer de près de 40 % de ses effectifs, a regretté sa communication et reconnu qu’elle aurait dû effectuer des centaines d’appels individuels, mais dément qu’il s’agissait d’une voix de synthétiseur vocal.

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Source : 7sur7.be


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