Bill Gates dit que 9 mois est le meilleur scénario pour le développement d’un vaccin COVID-19

Bill Gates a fait part de ses réflexions sur la tâche simple – mais décourageante – de développer un vaccin COVID-19 viable à une échelle sans précédent.

Le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, a écrit un billet de blog pour clarifier ses réflexions sur la viabilité du développement de vaccins – dans lequel il donne une estimation de 9 mois pour le développement de vaccins pour le COVID-19 – et la fin éventuelle de l’ère de la pandémie COVID-19.

Bill Gates partage ses réflexions sur le calendrier des vaccins, la fin du COVID-19

Bill Gates expose sa réponse binaire à la question de savoir quand la pandémie de COVID-19 prendra fin, une éventualité historique qui met en jeu soit un traitement médicamenteux quasi-parfait, soit la vaccination de presque tous les humains sur Terre contre le nouveau coronavirus.

Dans son billet de blog, il déplore qu’un traitement direct contre le COVID-19 ne soit pas pour bientôt. « Nous aurions besoin d’un traitement miracle », avec une efficacité d’au moins 95 % pour stopper la progression de l’épidémie, a écrit M. Gates. « La plupart des médicaments candidats à l’heure actuelle sont loin d’être aussi puissants. Ils pourraient sauver beaucoup de vies, mais ils ne sont pas suffisants pour nous ramener à la normale. »

Tous nos espoirs reposent donc, selon M. Gates, sur un vaccin.

M. Gates souligne la nécessité de créer une large immunité chez toute l’espèce avant que nous puissions espérer un « retour à la normale ». Pour y parvenir, nous aurons besoin d’un vaccin sûr et efficace. Et pas seulement un échantillon – pour inoculer l’ensemble de la race humaine, nous devrons disperser des milliards de doses aux quatre coins du monde, et cela devra se faire en un clin d’œil.

M. Gates admet volontiers la nature intimidante de cette tâche et ajoute que sa fondation – COVID-19 Therapeutics Accelerator – est le plus grand bailleur de fonds du développement et des essais de vaccins au niveau mondial, a déclaré M. Gates. Mais il ajoute, sur le ton trompeur et calme de l’ultimatum de la nature : « Je sais que ce sera fait. Il n’y a tout simplement pas d’alternative. »

Il a ajouté que bien qu’il soit d’accord avec la possibilité d’un calendrier de 18 mois pour le vaccin COVID-19, estimée par le Dr Anthony Fauci – directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) – M. Gates pense que « cela pourrait être aussi peu que 9 mois ou aussi long que deux ans ».

Bien sûr, rien ne garantit que cela se fera aussi vite – il existe un système pour développer des vaccins. Mais avec un soutien financier mondial, M. Gates pense que nous pouvons accélérer certains processus comme nous ne pouvions le faire auparavant.

Tous les vaccins doivent passer par un processus de contrôle de leur sécurité et de leur efficacité. Source : Gates Notes / New England Journal of Medicine

La recherche du vaccin COVID-19 sera non conventionnelle

Dans le passé, les mesures nécessaires pour trouver un vaccin viable étaient prises pour répondre à des questions essentielles et à des facteurs inconnus. C’est une façon de gérer le risque financier qu’implique la création d’un vaccin coûteux. Il existe de nombreux candidats en échec, ce qui explique généralement pourquoi de nombreuses entreprises n’investissent pas immédiatement dans le développement d’un vaccin – en prévision de celui qui fonctionne.

Cependant, avec COVID-19, le financement du développement n’est pas le problème. Les gouvernements du monde entier, ainsi que plusieurs organisations (comme celle de M. Gates, et une autre qu’il désigne sous le nom de Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) se sont engagés à faire du coût final du vaccin leur priorité numéro un. Ce large soutien permet aux scientifiques de travailler sur plusieurs étapes du développement du vaccin à la fois, ce qui permet de gagner un temps précieux dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

MISE À JOUR 30 avril, 19h00 EDT : Sécurité, efficacité et développement du vaccin

L’estimation haute pour développer le vaccin COVID-19 – 18 mois – est très longue, mais M. Gates réitère que ce serait encore le plus rapide. « Le développement [des vaccins] prend généralement environ cinq ans », a écrit M. Gates. Cela s’explique par le fait que les vaccins viables nécessitent d’abord des tests sur les animaux. Une fois que nous avons vu que les animaux peuvent le prendre, alors les essais sur l’homme peuvent commencer, a écrit M. Gates.

Sur la voie d’un vaccin viable, M. Gates souligne que la sécurité et l’efficacité sont les deux objectifs les plus importants. La sécurité est telle que nous la connaissons : certains effets secondaires mineurs (comme une douleur au point d’injection ou une légère fièvre) sont acceptables, mais l’inoculation à toute la race humaine d’un produit qui la rend malade serait le moyen le plus rapide d’éviter le meilleur scénario de M. Gates.

L’efficacité est également une question de bon sens : nous voulons un vaccin qui fonctionne parfaitement, 100 % du temps, mais beaucoup ne le font pas. M. Gates a cité le vaccin contre la grippe de cette année, qui n’est efficace qu’à environ 45 %.

MISE À JOUR 30 avril, 19h30 HAE : Les trois phases d’essai du vaccin

Pour tester à la fois l’efficacité et l’innocuité, chaque vaccin doit passer trois phases d’essais intensifs :

La première phase concerne l’innocuité. Un petit groupe de volontaires sains reçoit le vaccin candidat. Les médecins varient le dosage afin d’induire la réponse immunitaire la plus forte possible à la dose efficace la plus faible, tout en atténuant les effets secondaires.

Une fois la formule fixée, le vaccin passe à la phase deux, qui consiste à tester l’efficacité du vaccin chez les personnes qui le reçoivent. Mais c’est sur une échelle de centaines, au lieu d’un petit collectif, d’âge et de santé variables.

Si la troisième phase est la plus importante, c’est aussi celle qui prend le plus de temps. En testant le vaccin sur des milliers de personnes, les effets sont observés dans ce que l’on appelle les « conditions naturelles de la maladie », c’est-à-dire que les bénéficiaires cibles du vaccin sont probablement des personnes déjà à risque d’être infectées par la maladie active. Après l’administration du vaccin candidat, il ne reste plus qu’à attendre et à voir si les personnes nouvellement vaccinées vont mieux ou non.

Une fois qu’un vaccin a franchi les trois phases, les usines se mettent en route pour le fabriquer en masse, et il est soumis à l’OMS et à plusieurs agences gouvernementales pour approbation finale. Le graphique ci-dessus montre une analyse comparative du vaccin le plus rapidement développé par rapport à l’estimation du Dr Fauci concernant le calendrier de production du vaccin.

Alors qu’un grand nombre de candidats vaccins sont testés, le monde attend avec impatience, espérant persévérer face à cette pandémie de COVID-19 sans précédent.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche