Des scientifiques utilisent CRISPR pour effacer les souvenirs effrayants des rats


Cette pratique pourrait être utilisée pour traiter les troubles de la mémoire tels que le syndrome de stress post-traumatique et la toxicomanie.

Ah, des souvenirs ! Ils peuvent être certains de nos meilleurs atouts ou nos tourmenteurs les plus douloureux. Les bons souvenirs nous donnent une sensation de chaleur et d’espoir pour des temps meilleurs, mais les mauvais souvenirs peuvent causer de graves traumatismes.

Mais que se passerait-il si vous pouviez supprimer tous les souvenirs désagréables ? Prendriez-vous cette option, ou croyez-vous que même les mauvais souvenirs font partie de qui vous êtes ? Eh bien, la possibilité de supprimer les mauvais souvenirs devient de plus en plus plausible, et elle pourrait bientôt devenir une réalité.

Effacer des souvenirs

Des chercheurs de l’université de Pékin ont utilisé l’outils d’édition génomique CRISPR pour “effacer” les souvenirs des rats. Plus précisément, ils ont supprimé les souvenirs effrayants de leurs sujets de test.

Yi Ming, l’un des co-auteurs de l’article, a déclaré à Ecns.cn que la nouvelle technique pouvait être utilisée pour traiter les souvenirs pathologiques et les états liés à la mémoire tels que le SSPT, la toxicomanie, la douleur chronique et le stress chronique. Ming a reconnu que les souvenirs négatifs pouvaient être essentiels à la survie, mais que lorsqu’on leur accorde trop d’attention, ils provoquent des troubles psychologiques et physiques.

Une pratique délicate

L’étude a été publiée dans Science Advances et soulève des questions éthiques délicates. À bien des égards, nos souvenirs nous façonnent. Par conséquent, la perte de certains d’entre eux, même les plus douloureux, pourrait nous changer fondamentalement.

Une autre question est de savoir comment les chercheurs décideraient quels souvenirs effacer et lesquels conserver. Le processus n’indique pas clairement comment ces souvenirs sont ciblés. Les chercheurs pourraient-ils vraiment obtenir le bon souvenir à couper, ou pourraient-ils supprimer un sujet d’un autre souvenir, peut-être un souvenir désiré ?

Bien qu’à première vue, cette pratique semble avoir un certain mérite, notamment dans le traitement des troubles psychologiques, elle doit être entreprise avec prudence.

L’étude ne précise pas comment les souvenirs sont ciblés et quelles mesures de sécurité sont prises pour garantir que les souvenirs essentiels à la survie et à l’identité d’une personne ne soient pas accidentellement consultés et effacés. Cela indique qu’il reste beaucoup de travail à faire avant que le traitement CRISPR ne devienne une pratique viable.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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