La Chambre des représentants de l’Indiana approuve un texte de loi qui proscrit la pose de puces sous-cutanées à des tiers comme condition de recrutement par des entreprises


Le texte a fait l’objet d’approbation il y a peu par la Chambre des représentants de l’État de l’Indiana à 96 voix contre 0.

Il s’agit d’encadrer la pose de puces sous-cutanées – une pratique qui a déjà cours aux USA et dans d’autres pays du monde. De façon brossée, la House Bill 1143 proscrit la pose de puces sous-cutanées à des tiers comme condition de recrutement par des entreprises.

« Le texte de loi interdit à un employeur d’exiger d’un candidat à l’emploi ou d’un employé qu’un dispositif soit implanté ou autrement incorporé dans le corps du candidat ou de l’employé comme condition d’emploi, comme condition d’accès à un poste particulier ou comme condition pour recevoir une rémunération ou des avantages supplémentaires », précise la note d’information de la Chambre des représentants de l’Indiana.

L’Indiana devient ainsi le sixième État à se lancer sur la voie de l’implémentation d’une telle loi. À titre d’exemple, la Californie le précède dans cet exercice avec une loi adoptée pour bloquer les dérives liées à l’usage de ces puces. Ces initiatives s’appuient sur un précédent. En 2006, une entreprise américaine spécialisée dans la vidéo surveillance (CityWatcher.com), a exigé de ses employés de détenir une puce sous la peau à l’occasion d’un test ; il s’agissait de filtrer et sécuriser l’accès à ses centres de données, des zones très sensibles compte tenu de son activité. La Food And Drug Administration FDA) n’y avait vu aucun danger pour la santé et avait accrédité ces puces sous-cutanées dans les hôpitaux.

Les puces sous-cutanées : comment ça marche ?

Elles servent dans la plupart des cas à transformer les tiers qui se les font poser en terminaux de communication NFC. Il s’agit de bornes de communication en champ proche (CCP ou NFC en anglais) de la taille d’un grain de riz qui sont injectées entre le pouce et l’index. Pour rappel, la technologie CCP permet des communications de proximité (quelques centimètres) entre un lecteur et n’importe quel terminal mobile (tag CCP), ou entre les terminaux eux-mêmes, et ce, à un débit de 424 kbits à la seconde. Concrètement, l’humain (devenu tag CCP) peut communiquer avec un terminal par le biais d’un champ magnétique.

Seulement, dans un rapport (paru en 2006) sur l’utilisation de la RFID pour l’identification humaine, le Department of Homeland Security (DHS) américain prévient : « la RFID offre peu de bénéfices en comparaison de ses effets sur la vie privée et l’intégrité des données. Elle aurait même plutôt tendance à accroître les risques en matière de sécurité et de protection des données personnelles, sans avantage commensurable pour les performances ou la sécurité nationale (…) Pour ces raisons, nous déconseillons l’utilisation de la RFID pour l’identification et la traçabilité des êtres humains. »

Verichip – l’un des leaders du marché des implants sous-cutanés – a lui-même reconnu qu’il ne faut pas trop accorder de confiance à ces puces. Dans une enquête (parue en 2006) pour Wired, la journaliste Annalee Newitz raconte comment un développeur est parvenu à cloner une puce Verichip qu’elle s’était faite implanter dans le bras. C’est dire que ce dernier était en mesure de « passer pour elle » à différents endroits.

Des volontaires pour la pose en dépit des signaux d’alerte ?

Si l’on a cité le cas étasunien, il faut dire que c’est la Suède qui a le plus fait parler d’elle en ce qui concerne ces implants. Dans le pays scandinave, c’est l’entreprise Biohax International qui, tout en faisant office de géant dans la filière, serait débordé par la demande. D’après des chiffres publiés par l’éditeur en ligne Business Insider au mois de mai 2017, on dénombrait 3000 personnes qui se sont fait poser ces puces de façon volontaire. Dans une publication plus récente du NPR – le principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des États-Unis – ce chiffre était à mettre à jour d’un bon millier.

Lire aussi : Des entreprises britanniques implantent des puces électroniques chez leurs employés

Sources : Developpez par Patrick RuizChambre des représentants de l’Indiana


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *