Le CERN prévoit de consacrer 20 milliards d’euros au successeur du Grand collisionneur de hadrons


Le tunnel circulaire proposé éclipserait le Grand collisionneur de hadrons en taille et en puissance.

Les scientifiques du CERN ont planifié la suite des événements après le Grand collisionneur de hadrons, et il semble que leur choix soit basé sur la philosophie selon laquelle plus grand signifie mieux.

Le conseil du CERN a annoncé aujourd’hui son soutien, après un vote officiel, à une proposition de nouveau collisionneur avec un cercle de 100 km, quatre fois plus grand et six fois plus puissant que le LHC, rapporte Nature.

Un grand collisionneur de hadrons plus grand

La machine proposée, appelée le futur collisionneur circulaire (FCC), permettrait aux scientifiques de rechercher des particules et d’autres nouveaux phénomènes à des énergies encore plus élevées. Il leur permettrait également d’étudier le boson de Higgs avec une plus grande précision, et pourrait offrir des informations précieuses sur la matière noire.

Impression d’artiste de l’accélérateur et du tunnel du FCC, Source : Polar Media/CERN

« C’est sonder la nature sur les distances les plus courtes et chercher les plus petites choses que nous pouvons voir… c’est une véritable mission exploratoire », a déclaré le professeur Jon Butterworth, de l’University College London, lors de son intervention à la réunion du conseil du CERN. « Tout le monde s’accorde à dire que c’est ce que nous devons faire. La question a été : quelle est la meilleure machine pour le faire ? »

Le CERN, la principale organisation européenne de physique des particules, aura besoin d’une aide mondiale pour financer ce projet, qui devrait coûter la somme impressionnante de 21 milliards d’euros.

Un plan en deux étapes

Le plan de l’organisation est décrit dans un document intitulé « European Strategy for Particle Physics Update », qui a été publié aujourd’hui sur son site web.

Tout d’abord, le CERN construirait un collisionneur électron-positon dont les énergies de collision seraient réglées pour maximiser la production de bosons de Higgs afin de permettre aux chercheurs d’étudier leurs propriétés de manière extrêmement détaillée.

L’anneau actuel du LHC (27 km) comparé au nouveau tunnel de 100 km proposé par le FCC, Source : CERN

Plus tard dans le siècle, la première machine sera démontée et remplacée par un broyeur de protons. Cette machine atteindrait des énergies de collision de 100 téraélectronvolts (TeV), contre les 16 TeV du LHC, qui entre également en collision avec des protons et qui a le statut d’icône en tant qu’accélérateur le plus puissant du monde.

Une grande partie de la technologie dont cette deuxième machine aura besoin reste à développer, ce qui rend le prix de 21 milliards d’euros d’autant plus impressionnant.

Si le soutien financier est assuré, la construction pourrait commencer dans une décennie et l’énorme machine prendrait dix ans à se mettre en place, rapporte The Guardian. Cela signifie qu’elle ne serait pas opérationnelle avant les années 2040.

Le LHC est actuellement en cours de modernisation et devrait redémarrer en mai 2021 et fonctionner jusqu’à la fin de 2024. Son fonctionnement final devrait commencer à la fin de 2027.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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