Une étude préconise de rebaptiser les “vérifications de faits” en “confirmations”


Le complexe de censure controversé du “fact-checking” (vérification des faits) pourrait être rebaptisé si les chercheurs parviennent à leurs fins.

Une étude publiée ce mois-ci dans la revue Nature s’intéresse à la manière dont la reformulation d’une “vérification de faits” en “confirmation” aide les auteurs de cette activité à accroître l’engagement à l’égard de leur production, ce que l’on appelle les “corrections d’informations”.

En d’autres termes, quel est l’effet d’une formulation différente – confirmation ou réfutation – sur la probabilité que les gens partagent, aiment ou commentent le travail des “vérificateurs de faits”.

Selon l’article, qui reprend des recherches menées dans quatre pays d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Chili et Colombie), l’augmentation de l’engagement avec les “fact-checks recadrés” est statistiquement significative. Les personnes interrogées ont reçu des messages Facebook édités pour exprimer soit une confirmation, soit une réfutation, en tant qu’échantillons auxquels elles devaient réagir.

L’objectif principal de l’étude est de découvrir ce qui motive les utilisateurs en ligne à diffuser des informations qui ont été “vérifiées” – en d’autres termes, comment augmenter le niveau de cet engagement.

Les personnes sélectionnées pour participer aux enquêtes ont eu la possibilité de s’engager – ou non – dans la même conclusion, mais formulée de deux manières, positive ou négative (c’est-à-dire que quelque chose est vrai, affirmant ainsi une “bonne information”, ou que quelque chose est faux, et donc une “désinformation”).

Plus précisément encore, les méthodes que les “fact-checkers” peuvent utiliser pour diffuser les résultats de leur travail sont soit des cadres de confirmation qui “remplacent les fausses informations par des informations exactes”, soit des cadres de réfutation, créés pour “avertir les utilisateurs des médias sociaux des contenus étiquetés comme fausses informations”.

La première option est censée favoriser le partage entre les utilisateurs, tandis que l’autre vise à renforcer la censure.

Selon les auteurs, les résultats de l’étude montrent que les gens préfèrent la version “cadre de confirmation”. En outre, la “confirmation” semble également avoir un effet apaisant sur les utilisateurs, car elle entraîne une réduction des “émotions négatives autodéclarées liées à la polarisation”.

L’objectif de l’étude était de déterminer la meilleure façon d’aider ceux qui conçoivent des interventions politiques “visant à amplifier l’exposition à la vérification des faits et à réduire la polarisation affective”.

La désinformation “liée à la santé” et les discours “nuisibles” sont cités comme présentant un intérêt particulier dans ce contexte.

Les chercheurs se présentent comme des partisans de la “vérification des faits”, qu’ils qualifient de “première ligne de défense” face à la désinformation. La question s’est alors posée de savoir comment diffuser les résultats de ces vérifications le plus efficacement possible.

Les auteurs de l’étude estiment que les résultats ont des “implications politiques significatives” et concluent que “les vérificateurs de faits qui cherchent à étendre leurs postes – comme la portée – bénéficieraient probablement d’une utilisation plus fréquente du cadre de confirmation”.

Lire aussi : Qui vérifie les faits des vérificateurs de faits ?

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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