Le Washington Post appelle à réduire la liberté d’expression pour améliorer la démocratie


L’état embarrassant du journalisme.

Dans un style très post-2016, le Washington Post a publié la semaine dernière un article laissant entendre que la démocratie pourrait nécessiter des restrictions à la liberté d’expression. Cette approche troublante suggère que les préoccupations liées à la « désinformation » sur les réseaux sociaux l’emportent sur la liberté d’expression, ce qui a suscité un débat intense et, à juste titre, des critiques.

Dans ce qui semble être une évolution du discours public vers une plus grande censure, l’article du Washington Post, largement lu, a critiqué la réintégration par Elon Musk de l’ancien président Donald Trump sur la plateforme de médias sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter.

L’article suggère que la prolifération de ce qu’il appelle la « désinformation politique » perturbe la démocratie, suscitant l’inquiétude des partisans de la liberté d’expression.

Ce point de vue est reflété dans le reportage des journalistes du Washington Post Naomi Nix et Sarah Ellison. Toutefois, leur article manque d’analyse critique de l’ambiguïté entourant le terme « désinformation » et n’aborde pas la question conséquente de la modération du contenu dans les situations où les déclarations des hommes politiques sont considérées comme fausses ou trompeuses.

L’omission flagrante dans l’article de toute mention du premier amendement – un pilier essentiel de la démocratie américaine qui favorise la liberté des médias – a également fait sourciller les cercles médiatiques et juridiques.

Les journalistes du Washington Post suggèrent avec inquiétude que le retrait des entreprises de médias sociaux de la lutte contre les fausses informations en ligne pourrait avoir un impact sur l’élection présidentielle de 2024. Ils reprochent à Musk, ainsi qu’à Facebook et YouTube, d’avoir pris du recul par rapport à ce qu’ils appellent les affirmations trompeuses et les théories du complot.

Nix et Ellison critiquent également X pour avoir autorisé l’interview du président Trump par Tucker Carlson, qu’ils considèrent comme une plateforme permettant à Trump de réitérer ses allégations au sujet de l’élection de 2020. Ils soutiennent que les médias sociaux ne devraient accueillir des contenus politiques que si leur exactitude peut être prouvée, ce qui constitue une attente irréaliste qui dissimule des problèmes de censure sous-jacents sous le prétexte de freiner les discours « trompeurs » ou « haineux ».

Lire aussi : L’ONU affirme que la censure de la « désinformation » et des « discours de haine » protégera la « liberté d’expression »

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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1 réponse

  1. john dit :

    Ah bin voilà, ça c’est bien : un article engagé. Bravo et merci !

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