Novak Djokovic s’en prend aux deux pays qui l’ont exclu


Oliver Brown, dans le Telegraph, a écrit un vibrant hommage au défi et à la détermination de Novak Djokovic, qui « a tenu tête aux deux pays qui l’avaient exclu » en s’imposant à la fois aux États-Unis et en Australie cette année. En voici un extrait.

Alors que Novak Djokovic reprenait sa robe de roi de New York, il était choquant de se rappeler qu’à peine douze mois plus tôt, on lui avait même interdit d’entrer dans le pays. Tout comme en Australie, où il a surmonté les horreurs du feuilleton de l’expulsion de l’année dernière pour remporter son 10e titre à Melbourne Park, il a prouvé qu’il n’est jamais plus dangereux que lorsqu’il est diabolisé. S’il est exclu, comme l’ont découvert deux pays hôtes du Grand Chelem, il rebondit tout simplement avec deux fois plus de force.

Un 24e titre majeur représente un exploit historique, réalisé par l’athlète le plus provocateur de cette génération ou de n’importe quelle autre. Il est d’autant plus étonnant de constater que Djokovic pourrait en avoir 26 ou 27 aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu la politisation de son statut vaccinal ou le fait qu’il ait accidentellement envoyé une balle perdue dans la gorge d’une joueuse de ligne. Cette fameuse défaillance à l’US Open 2020 n’a été qu’un prélude à sa mise au ban de la planète, le Serbe étant tombé sous le coup de la politique frontalière draconienne COVID-19 de l’Australie et de l’extension continue par l’administration Biden de l’interdiction faite aux ressortissants étrangers non munis d’un poignard de jouer.

« Pourquoi, Novak, pourquoi ? » a demandé Amol Rajan lors d’une interview à la BBC, peinant à comprendre comment l’homme en face de lui pouvait placer sa décision de ne pas être vacciné au-dessus d’une tentative d’immortalité dans le monde du tennis. Pour Djokovic, il ne s’agit pas d’une équation du type « l’un ou l’autre ». Il était déjà un grand joueur au moment où il est devenu à la mode de le clouer au pilori en tant qu’ignoble anti-vax. Il pouvait se permettre d’attendre la panique morale de la pandémie et de voir comment les choses allaient se passer. À en juger par la clarté renouvelée de ses objectifs, il s’agissait d’un calcul astucieux.

Car Djokovic tire sa force du fait qu’il n’a pas cédé un pouce à ses détracteurs. Quoi que l’on puisse penser de son choix de refuser le vaccin, on peut difficilement nier qu’il va jusqu’au bout de ses convictions, même si cela lui coûte cher sur le plan personnel. Il est tout à fait absurde qu’il ait été exclu de l’U.S. Open de 2022, étant donné qu’il avait été autorisé à concourir en 2021, à une époque où les protocoles étaient beaucoup plus stricts. Il n’est donc pas étonnant qu’en 2023, il se soit réveillé sur le sol américain, remportant la gloire à Cincinnati et à Flushing Meadows.

La même histoire s’est déroulée en Australie, où la réponse de Djokovic à son humiliante épreuve dans un centre de détention pour réfugiés l’année précédente a été de remporter tous les matchs à Adélaïde et à Melbourne. Alors qu’on aurait pu pardonner à des joueurs moins déterminés de nourrir un profond traumatisme mental au souvenir de leur incarcération et de leur expulsion, Djokovic a transformé son cauchemar en carburant. Depuis l’interdiction de voyager aux États-Unis, il a répété l’exploit comme s’il n’avait jamais été absent. « Je ne dirais pas que cela a été facile », sourit-il. « Mais les gens adorent les histoires de retour. Elles me motivent. »

Bravo à Djokovic. C’est amplement mérité.

Lire aussi : Zlatan Ibrahimovic soutient Novak Djokovic dans l’affaire des vaccins

Source : The Daily Sceptic – Traduit par Anguille sous roche


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