Découverte d’une tombe égyptienne décorée de serpents magiques


Lors de fouilles à Abusir, entre Gizeh et Saqqara, des archéologues de l’Institut tchèque d’égyptologie (CIE) ont découvert une ancienne tombe contenant des formules magiques qui protègent l’occupant de la tombe contre les morsures de serpent.

La tombe est datée du 1er millénaire avant Jésus-Christ.

La tombe a été découverte lors de fouilles menées en avril et en mai, a annoncé vendredi l’Institut tchèque d’égyptologie (CIE) de l’Université Charles de Prague, qui a dirigé les recherches.

Le site archéologique d’Abusir est connu pour ses vastes nécropoles et ses complexes pyramidaux qui remontent à la période de l’Ancien Empire (2686-2181 av. J.-C.).

La tombe récemment découverte est située dans une section occidentale d’Abusir qui servait de cimetière pour les hauts fonctionnaires et les commandants militaires des 26e et 27e dynasties de l’Égypte ancienne.

“Il s’agit d’une tombe à puits de taille moyenne, richement décorée, dont le propriétaire, un certain Džehutiemhat, occupait la fonction de scribe royal”, explique Ladislav Bareš, qui coordonne depuis longtemps les recherches sur les tombes à puits d’Abusir.

L’analyse des ossements retrouvés dans la tombe a permis de déterminer que Djehutyemhat est mort à un âge relativement précoce, vers 25 ans, présentant des signes d’une sorte de “maladie professionnelle” (usure de la colonne vertébrale), peut-être due à un travail sédentaire. Il souffrait d’ostéoporose aiguë.

Une tombe vieille d’environ 3000 ans. Photo : FF.Cuni.cz.

Il s’agit d’une tombe à puits de taille moyenne, ornée d’un ensemble d’inscriptions, d’œuvres d’art et de textes. Le mur nord présente notamment une série de formules magiques destinées à protéger contre les morsures de serpents. À cette époque, les serpents venimeux constituaient une menace constante et ces sorts étaient indispensables pour se protéger. Il est intéressant de noter que les sorts décrivent également les serpents comme de puissants gardiens des défunts et de leur momie.

“Les serpents mentionnés dans ces textes magiques représentaient un danger potentiel et pouvaient servir de puissants protecteurs du défunt et de sa momie”, notent les scientifiques.

Renata Landgrafova, directrice de l’Institut tchèque d’égyptologie et experte de la langue et des textes égyptiens anciens, a noté que les murs sud et ouest de la tombe étaient peints de dessins de rituels sacrificiels et d’une longue liste de victimes.

Image de divinités sur les murs de la tombe. Photo : FF.Cuni.cz.

Les murs sud et ouest de la chambre funéraire, cachés à près de 50 mètres sous le niveau du sol, sont décorés d’offrandes rituelles, et le plafond présente des représentations complexes du voyage du soleil dans le ciel, accompagnées d’hymnes au corps céleste.

Un grand sarcophage de pierre, orné d’inscriptions hiéroglyphiques et de représentations de dieux, trône au centre de la chambre funéraire. Certaines de ces inscriptions sont des extraits du Livre des morts, un recueil de textes funéraires de l’Égypte ancienne connus pour leurs formules magiques.

La face supérieure du couvercle du sarcophage est décorée de trois colonnes de texte hiéroglyphique avec la liturgie du 178e chapitre du Livre des Morts, qui consiste en des extraits de textes beaucoup plus anciens des pyramides. Ces textes étaient censés guider et protéger le défunt dans l’au-delà.

Image de divinités sur les murs de la tombe. Photo : FF.Cuni.cz.

Le sarcophage présente également des images des déesses Isis et Nephtys, accompagnées de textes assurant la protection du défunt. La présence d’Imentet, la déesse de l’Ouest, ajoute une couche de signification symbolique à la tombe.

Les textes et inscriptions magiques de la tombe avaient une fonction profonde. Ils devaient assurer au dignitaire Djehutyemhat un voyage sans encombre dans l’au-delà. Cette découverte ne fait pas seulement la lumière sur l’individu et son rôle dans cette période turbulente, mais aussi sur les croyances et les rituels fascinants des anciens Égyptiens du VIe au Ve siècle avant J.-C.

Lire aussi : Des archéologues découvrent du vin vieux de 5 000 ans dans une tombe de l’Égypte ancienne

Source : Arkeonews – Traduit par Anguille sous roche


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