La NASA pourrait avoir détecté la vie sur Vénus il y a 43 ans


La phosphine et d’autres substances associées à la vie ont été détectées il y a 43 ans, mais personne n’a vérifié les données jusqu’à présent.

En septembre 2020, une équipe internationale de scientifiques a annoncé que l’atmosphère de Vénus contenait la substance phosphine, qui est considérée comme un indicateur sérieux de l’existence de la vie. Cette découverte a été contestée par plusieurs autres chercheurs.

Le 10 mars dernier, cependant, une nouvelle analyse des spectres de la mission Pioneer Venus de la NASA, qui a étudié Vénus dans les années 1970, a été publiée dans la revue scientifique Geophysical Research Letters.

Les chercheurs américains y ont confirmé la présence de phosphine, mais ont également trouvé d’autres traces de l’hypothétique métabolisme d’organismes vivants.

La surface de Vénus est un véritable enfer, où les températures peuvent dépasser 470°C. Elle est absolument inhospitalière, même pour les organismes les plus extrêmophiles de la Terre. Mais dans les hauteurs de l’atmosphère vénusienne, la pression est similaire à celle de notre planète, et la température est comparable à la température ambiante.

C’est dans cette zone tempérée que certains scientifiques pensent que des micro-organismes peuvent se développer. Lorsque la phosphine a été annoncée dans la zone tempérée en 2020, il s’agissait de la première preuve sérieuse pour soutenir cette hypothèse.

Impression d’artiste de la sonde multiple Pioneer de la NASA s’approchant de Vénus il y a près de 43 ans. Crédit : NASA

Cependant, l’équipe de recherche internationale a ensuite fourni des données provenant d’équipements télescopiques au sol. Il est beaucoup plus facile de remettre en question et de contester ces informations que si les données étaient obtenues directement sur place depuis une mission spatiale. À cette fin, Rakesh Mogul, biochimiste à l’université polytechnique de Pomona en Californie, a demandé à avoir accès aux données du spectromètre de la mission Pioneer Venus.

Mogul a contacté Richard Hodges, qui faisait partie de l’équipe de l’expédition robotique. En 1978, les scientifiques se sont concentrés sur les substances de base de l’atmosphère vénusienne. Ils n’ont pas pensé à étudier en détail ces gaz, qui sont en faible concentration mais qui peuvent être un indicateur de la présence de la vie.

L’équipe américaine dirigée par Mogul a pu confirmer l’existence d’une substance dans l’atmosphère de Vénus qui contient du phosphore, très probablement de la phosphine.

En outre, sur la base des données de Pioneer Venus, les chercheurs ont conclu que les substances biologiquement significatives présentes dans l’atmosphère de Vénus sont déséquilibrées. Cela signifie qu’il existe un processus chimique inconnu qui pourrait être lié au métabolisme des organismes vivants.

Outre la phosphine, Mogul et ses collègues ont également trouvé du sulfure d’hydrogène, de l’acide nitrique, du cyanure d’hydrogène, de l’éthane, de l’ammoniac et de l’acide perchlorique. Certaines de ces substances peuvent également être associées à la présence de la vie.

Bien que ces nouvelles informations basées sur d’anciennes données soient indéniablement passionnantes, Mogul reconnaît que le différend sur la présence ou non de vie sur Vénus n’a pas encore été définitivement résolu. Lorsque la nouvelle concernant la phosphine est apparue l’année dernière, de nombreuses personnes parlaient déjà comme si des extraterrestres nous faisaient signe depuis Vénus.

En réalité, la phosphine n’est pas une garantie de l’existence de la vie. Il s’agit plutôt de la raison pour laquelle la phosphine existe et de ce à quoi elle pourrait nous mener. De nouvelles missions devront être menées pour explorer l’atmosphère vénusienne.

La prochaine mission de ce type pourrait décoller en 2023. Elle sera organisée par la société privée américaine Rocket Lab.

Références :

Atkinson, N. (n.d.). NASA mission to Venus in 1978 may have Detected Phosphine, a Gas…
Drake, N. (2021, February 10). Phosphine might not exist on Venus after all.
Drake, N. (2021, February 10). Possible sign of life on VENUS stirs up heated debate.
Mogul, R., Limaye, S., Way, M., & Cordova, J. (2021, March 10). Venus’ mass Spectra show signs OF DISEQUILIBRIA in the Middle Clouds.
Schulze-Makuch, D. (2021, March 26). The fuss over phosphorus.
Signs of habitability in venus’ CLOUDS found USING 1978 probe data.

Lire aussi : Deux sondes de l’ESA visiteront Vénus à quelques heures d’intervalle la semaine prochaine

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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