La Russie prévoit de lancer sa propre station spatiale en 2025


Le programme de l’ISS arrive à son terme, marquant la fin d’une ère ambitieuse de collaboration scientifique.

L’agence spatiale russe (Roscosmos) a annoncé mardi 20 avril qu’elle espérait lancer sa propre station spatiale orbitale dès 2025, explique un article de l’AFP, alors que des informations indiquent que Moscou envisage de se retirer du programme de la Station spatiale internationale (ISS).

Lancé en 1998 par les agences spatiales américaine et russe, ce programme est un bastion de la coopération scientifique mondiale et a constitué un domaine de coopération fructueux entre Moscou et Washington.

Cette décision intervient alors que la NASA et l’agence spatiale russe planifient la vie après l’ISS. Les accords internationaux sur l’exploitation de l’ISS expirent en 2024 et la station spatiale devrait retomber sur Terre entre 2030 et 2050.

Comme le rapporte le Moscow Times, lors des célébrations du 60e anniversaire de l’arrivée de Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace, la semaine dernière, le 12 avril, le président russe Vladimir Poutine a appelé à une nouvelle stratégie de développement spatial à mettre en œuvre au cours de la prochaine décennie.

Le même rapport cite le vice-premier ministre russe Yury Borisov, qui a déclaré que Moscou envisageait d’abandonner le programme de l’ISS à partir de 2025 en raison de l’âge de la station.

Depuis, le chef de Roscosmos, Dmitri Rogozine, a déclaré que les travaux sur le premier module d’une nouvelle station ont commencé. « Le premier module central de la nouvelle station orbitale russe est en cours de réalisation », a déclaré M. Rogozin dans une déclaration sur l’application de messagerie Telegram.

Selon M. Rogozin, la société spatiale russe Energia a pour objectif que le module soit « prêt à être lancé » en 2025.

2024 marque la fin d’une ère de collaboration scientifique mondiale sans précédent

Bien que le programme de l’ISS doive prendre fin prochainement et que des plans d’urgence soient inévitables, les médias mondiaux font état de tensions croissantes entre la Russie et les États-Unis, sur fond de plaintes pour espionnage et de tensions commerciales.

Malheureusement, avec la fin de l’ère de collaboration de l’ISS, nous pourrions assister à une nouvelle ère d’espace militarisé, caractérisée par la doctrine militaire américaine “Spacepower”, qui voit le pays tourner le dos à un effort mondial de plusieurs décennies pour maintenir l’espace comme un domaine non militarisé.

Depuis son lancement en 1998, l’ISS est le fruit d’une collaboration entre des scientifiques de la Russie, des États-Unis, du Canada, du Japon et de l’Agence spatiale européenne (ESA), ce qui en fait l’une des collaborations scientifiques les plus ambitieuses de l’histoire.

La station spatiale a été le théâtre d’innombrables recherches révolutionnaires, notamment de récentes expériences sur l’état quantique de Bose-Einstein, ou « cinquième état de la matière ».

Bien que la Russie n’ait pas encore formalisé de plans pour quitter l’ISS, Roscosmos a déclaré à l’AFP que « lorsque nous prendrons une décision, nous entamerons des négociations avec nos partenaires sur les formes et les conditions de coopération au-delà de 2024 ».

La Russie a récemment décliné l’invitation à participer à la station américaine Gateway en orbite lunaire, choisissant plutôt de planifier sa propre station spatiale lunaire avec la Chine. Le pays a perdu son monopole sur les vols habités vers l’ISS l’année dernière après la première mission en équipage réussie de l’entreprise spatiale privée américaine SpaceX. Il semble que la Russie élabore des plans post-ISS sans invitation américaine en vue.

Lire aussi : La Chine et la Russie vont signer un accord pour une station lunaire internationale

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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