Se préparer à la diplomatie extraterrestre : La nécessité d’un traité interstellaire
Lorsqu’un objet extraterrestre comme Oumuamua ou la comète Borisov pénètre dans notre univers, la possibilité qu’il soit plus qu’un simple corps céleste devient tangible.
Imaginez que nous soyons soudainement confrontés à une sonde qui semble avoir une intention ou un but précis. Cela soulève une question intrigante et potentiellement alarmante : Sommes-nous vraiment préparés à la diplomatie avec des civilisations extraterrestres ?
De la science-fiction à la réalité potentielle
Et si ces visiteurs manifestaient effectivement une intention délibérée de communiquer ? De tels scénarios, qui pourraient ressembler à des intrigues de films de science-fiction, soulignent la possibilité incertaine mais réelle d’un premier contact. John Gertz, éminent auteur dans le domaine du SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), offre des informations précieuses sur ce sujet, même s’il n’est pas lui-même un scientifique en exercice.
Gertz a récemment publié un article intitulé « Interstellar Diplomacy » (Diplomatie interstellaire). Il y souligne la possibilité imminente d’un contact avec des extraterrestres et l’absence surprenante de préparation à l’échelle mondiale. « Le contact avec les extraterrestres est peut-être à nos portes », prévient Gertz. Il insiste sur le besoin urgent d’une stratégie unie et diplomatique, en soulignant les perturbations potentielles du statu quo de l’humanité lors d’une première détection.
SETI et au-delà : Sonder les étoiles
Si le SETI reste à la pointe de la recherche de la vie extraterrestre, M. Gertz laisse entendre que nous sommes peut-être actuellement dans son âge d’or. En témoignent les investissements importants, comme l’engagement de 100 millions de dollars de Yuri Milner, et les avancées technologiques des radiotélescopes dans le monde entier. Mais Gertz critique l’orientation plutôt étroite de SETI. Il propose une approche plus directe : l’envoi de sondes physiques pour établir le contact.
Selon M. Gertz, une sonde extraterrestre, éventuellement soutenue par une IA avancée, pourrait contourner les délais associés à la communication interstellaire. Cela permettrait un dialogue plus immédiat, offrant potentiellement des informations plus claires qu’un simple signal relayé par une civilisation lointaine.
Premier contact : Un défi mondial
Cependant, il n’existe pas de réponse universellement acceptée pour un événement aussi monumental. Les préoccupations de M. Gertz sont liées à la possibilité que des nations individuelles agissent de manière irréfléchie ou impulsive face à une telle révélation, mettant ainsi en péril la sécurité et le bien-être de l’ensemble de l’humanité. Il envisage toute une série de réactions, allant d’actions destructrices à la déification pure et simple de la sonde extraterrestre.
Pour Gertz, la réponse réside dans un traité international qui encourage la prise de décision collective. Il imagine un organe, peut-être inspiré du Comité des Nations unies sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), qui comprendrait des experts de divers domaines tels que l’astronomie, le droit, l’économie et la religion. La mission première de ce groupe serait d’assurer la transparence et le partage des données entre les nations, même en cas de tensions politiques.
Un traité pour les étoiles
Dans son document, Gertz présente une proposition de traité : « Traité sur les principes régissant les activités des États dans les relations de l’humanité avec l’intelligence extraterrestre robotique ou biologique ». Cette proposition met l’accent sur l’établissement de relations pacifiques et de collaboration avec les extraterrestres. Elle reconnaît l’intérêt commun que l’ensemble de l’humanité porte à toute interaction extraterrestre.
L’essence de l’argument de Gertz est claire : face à la perspective de rencontres avec des extraterrestres, une approche collective et unifiée est primordiale. L’accent qu’il met sur l’élaboration d’un traité proactif témoigne des responsabilités et des choix que l’humanité doit envisager pour l’avenir.
Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche
