Journalistes convoqués à la DGSI : Macron assure n’y être pour rien


SI Emmanuel Macron a affirmé le 24 mai que le gouvernement n’était «pour rien» dans la convocation de journalistes par la DGSI enquêtant sur l’affaire Benalla, le doute plane sur les journalistes convoqués pour l’affaire des armes au Yémen.

Emmanuel Macron a proclamé son attachement à la liberté de la presse lors d’une interview sur YouTube le 24 mai. Le président a notamment répondu sur la collusion possible entre l’Etat et les récentes convocations par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) de journalistes ayant enquêté sur les armes vendues à l’Arabie saoudite et sur l’affaire Benalla.

En tout, ce sont huit journalistes ainsi que le président du directoire du Monde qui ont été ou vont être convoqués par la DGSI, dont le patron, nommé en octobre 2018 par le ministère de l’Intérieur, Nicolas Lerner, est issu de la même promotion de l’ENA qu’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron aime la liberté de la presse mais…

«Liberté de la presse et liberté des sources totales mais elles doivent être composées avec la liberté des autres», argumente Emmanuel Macron. «Il y a une affaire des armes au Yémen où des journalistes ont révélé le contenu d’une note confidentielle des services. […] Le média Disclose fait son métier de journaliste, on ne lui demande pas d’où ça vient, il y a une protection des sources, c’est très bien», ajoute le président.

«[La protection des sources], on la protège et j’y veille mais, à côté de cela, il y a une sécurité nationale qui crée des obligations de réserve», avertit-il toutefois en précisant qu’il comprenait les auditions des journalistes dans ce but : «Il est donc légitime qu’il y ait une enquête sur ce sujet parce que c’est grave. Sinon n’importe quel journaliste peut se procurer par une indélicatesse des documents qui relèvent de la sécurité nationale et les mettre sur la place publique».

Emmanuel Macron est en revanche plus clair concernant les convocations après des révélations faites par Le Monde, en citant le nom d’un sous-officier de l’armée de l’air, Chokri Wakrim, possiblement impliqué dans l’affaire Benalla. Emmanuel Macron est catégorique, lui-même et le gouvernement n’y seraient pour rien dans la convocation d’une journaliste du Monde et du président du directoire du quotidien Louis Dreyfus : «Ce n’est pas l’Etat qui a porté plainte. La convocation des journalistes du Monde, ce n’est pas l’Etat qui a porté plainte, c’est cette personne qui appartient aux forces spéciales, qui mène une activité confidentielle et dangereuse, dont le nom a été révélé par les journalistes.»

«Ce n’est pas une décision que j’ai prise, le gouvernement n’y est pour rien mais il faut protéger toutes les libertés. La liberté de la presse et la liberté des individus aussi», explique Emmanuel Macron. Pour le président, il est cependant normal que la justice «auditionne ces journalistes» sur demande du procureur. Or, Emmanuel Macron avait été soupçonné en septembre 2018 d’avoir poussé la nomination du procureur de Paris, rejetant les noms retenus par le ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Ces convocations ont soulevé une vague de protestations de journalistes et de personnalités politiques, qui y voient une atteinte à la liberté de la presse et au droit d’informer.

Lire aussi : Un agent de la DGSI vendait des informations top secrètes contre des Bitcoins

Source : RT France


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