Les scandales de la cour de Louis XIV qui prouvent que sa cour était l’une des plus sauvages d’Europe
Louis XIV, également connu sous le nom de Roi Soleil et de Louis le Grand, a régné sur la France pendant plus de 70 ans aux 17e et 18e siècles.
De la façon dont le roi a perdu sa virginité aux courses de calèches entre sa femme et sa maîtresse, en passant par un scandale d’empoisonnement, la cour de Louis XIV a certainement été un lieu très mouvementé. Voici six des scandales qui ont assailli le règne du roi Louis (même si beaucoup d’entre eux étaient de son fait).
Le roi perd sa virginité avec une demoiselle borgne
Bien sûr, la chose la plus importante qu’un roi puisse faire pendant son règne est de s’assurer “un héritier et une épouse” afin que la ligne de succession ne soit jamais remise en question. Dans cette optique, lorsque Louis a 15 ans, sa mère décide qu’il est temps qu’il apprenne ce qu’il faut pour faire des bébés.
Sur son site web Party Like 1660, un site consacré au règne du Roi Soleil, la chercheuse historique Aurora van Goeth détaille ce que la mère de Louis avait en tête. Outre le fait qu’elle devait avoir “un accès facile au roi, la femme choisie ne devait pas avoir l’ambition de s’élever au-dessus de son rang actuel, elle devait être discrète, elle devait avoir de l’expérience, mais pas trop, elle devait être propre et sans maladie, elle devait être charmante, mais pas au point d’être trop enchanteresse”.
Finalement, elle choisit l’une de ses propres demoiselles de compagnie : Catherine Henriette Bellier, surnommée “Kate n’a qu’un œil”. Bien que Catherine ait près de quarante ans et qu’elle soit décrite comme “aussi laide qu’on puisse l’être”, elle devait être exactement ce dont le roi avait besoin.
Un jour, Louis la trouve en train de l’attendre dans son lit, très peu vêtue. Il est clair qu’elle devait être à son goût, car en plus d’apprécier sa compagnie ce jour-là, Louis la rechercha également les années suivantes.
La mère du roi est si satisfaite des services de Catherine qu’elle accorde à la dame d’honneur 2 000 livres, deux maisons de ville, le titre de baronne et l’Hôtel de Beauvais. Bien qu’il ne reste aucun portrait de cette femme intrigante, son portrait est gravé dans la pierre sur la façade de l’Hôtel de Beauvais.
L’une de ses maîtresses a fait scandale en faisant la course contre la Reine
Louis n’était pas particulièrement fidèle à sa première épouse, Marie Thérèse d’Espagne, et a eu des liaisons avec diverses femmes. L’une d’entre elles était Louise de La Vallière, avec laquelle il eut cinq enfants. Lorsqu’elle a quitté la cour, Louise est devenue une carmélite, mais pendant qu’elle était la maîtresse de Louis, il y a eu un incident qui lui a valu une place dans les livres d’histoire.
Alors que Louis avait plusieurs maîtresses, souvent en même temps, pour Louise, le Roi Soleil était son seul véritable amour. Enceinte de son quatrième enfant, Louise est priée de rester sur place pendant que d’autres membres de la cour (dont la reine) rejoignent le roi sur le champ de bataille pour partager sa gloire militaire. On lui a dit qu’un champ de bataille n’était pas un endroit pour une femme enceinte, mais Louise n’a rien voulu savoir.
Non seulement elle est montée dans son carrosse et s’est lancée à la poursuite de la colonne de personnes se rendant à la rencontre du roi, mais elle a également eu l’audace de dépasser le carrosse de la reine. En tant que première dame de France, la Reine est censée passer, eh bien, en premier. Selon Aurora van Goeth, Marie Thérèse fut si choquée par cet acte que son estomac se retourna et qu’elle vomit sur les jupes d’une de ses dames.
Il y eut une pause pendant que la malheureuse se changeait et que Marie Thérèse prenait une messe pour se calmer. Lorsque le cortège se remet en marche, la Reine est en tête. Mais lorsque le roi Louis arrive en vue, Louise donne l’ordre à son chauffeur de dépasser la Reine – encore une fois. Elle pense que le roi sera impressionné si elle est la première à le saluer.
Mais Marie Thérèse n’en démord pas et incite son propre conducteur à aller plus vite. Les deux carrosses gravissent la colline à toute allure en direction du roi. Bien que Louise soit la première à arriver, son triomphe est écourté par le salut froid de Louis : “Quoi, Madame ? Avant la Reine ?”
Le roi l’ignore et passe le reste du voyage avec sa femme (enfin, sa femme et l’autre maîtresse qu’il a à côté).
L’enquête sur le poison qui a conduit à la mort et à l’exil
Si l’entêtée Louise s’est déshonorée avec son coup de course, une autre maîtresse de Louis s’est attirée un scandale encore plus grand : celui d’avoir tenté d’empoisonner le roi.
Après l’exécution de Madame de Brinvilliers pour avoir tenté d’empoisonner son père et ses frères afin d’hériter de leurs biens, les membres de la cour de Louis XIV commencent à se demander s’ils ne sont pas eux aussi empoisonnés, y compris le roi lui-même. La suite est connue sous le nom d’affaire des poisons.
En février 1677, une enquête est ouverte et le roi charge le chef de la police de Paris de débusquer les empoisonneurs. Tout un monde souterrain de magiciens, de diseurs de bonne aventure et d’alchimistes est mis au jour.
Sous la torture, ces praticiens révèlent des noms très importants dans leurs listes de clients. L’un des noms prononcés est celui de Madame de Montespan, la maîtresse du roi à l’époque. Mme de Montespan se serait rendue chez Catherine Deshayes, également connue sous le nom de “La Voisin”, pour obtenir des philtres d’amour et des messes noires afin de s’assurer que l’affection de Louis pour elle ne diminue jamais. On a même vu Madame de Montespan saupoudrer des poudres inconnues sur la nourriture du roi. Bien que rien ne laisse penser qu’elle essayait de le tuer, elle tentait sans aucun doute de l’influencer et d’empoisonner son esprit contre les autres.
Bien que Madame de Montespan n’ait jamais été jugée, l’affaire des poisons a donné lieu à 442 suspects, dont 218 ont été arrêtés. Sur ce nombre, 36 sont exécutés, cinq condamnés aux galères et 23 envoyés en exil. Certains sont morts de la main du tortionnaire ou de la leur, d’autres ont été emprisonnés à vie.
L’homme qui a volé le roi et l’a exhibé
Si vous vouliez détourner l’un des hommes les plus puissants d’Europe, vous deviez penser à être subtil. Mais la subtilité était loin d’être dans l’esprit de Nicolas Fouquet.
À l’époque où il est jeune homme, Nicolas possède déjà une bonne dose de richesse. Son mariage avec Louise Fourché lui apporte 160.000 livres ainsi qu’une pension de 4.000 livres et une terre à Quéhillac. Après la mort de son père en avril 1640, Nicolas a également une part de l’héritage.
Ayant obtenu divers postes de haut rang qui lui donnaient accès à l’argent du roi, Nicolas en détourna une grande partie pour son propre usage. Par exemple, la moitié des impôts collectés ne parvenaient pas au trésor.
Alors que le roi se bat pour son argent, Nicolas offre à sa fille une dot de 600 000 livres et construit un palais à Vaux. Il collectionne les livres rares et les antiquités, et possède plusieurs hôtels. Nicolas invite d’ailleurs le roi à un événement somptueux dans son nouveau palais en août 1661, et lorsque Louis voit que la richesse de l’un de ses principaux ministres dépasse la sienne, il réalise qu’il avait eu raison de décider en mai que quelque chose devait être fait au sujet de Nicolas.
Après avoir piégé Nicolas pour qu’il abandonne ses titres (et la protection qui allait avec), Louis le fait arrêter en septembre devant la chambre du conseil. Son procès dure trois ans, et bien qu’il soit reconnu coupable de détournement de fonds, seuls neuf juges sur vingt-deux votent pour la peine de mort, il est donc banni à la place.
Dégoûté à l’idée que Nicolas parte à l’étranger, peut-être pour garder rancune et accroître son pouvoir avant d’agir contre la France, Louis renvoie deux des juges et ordonne que la peine de bannissement soit remplacée par la prison à vie.
Louis aurait eu un mariage secret avec une nourrice sans le sou
La reine meurt en 1683. Comme le roi a déjà l’héritier voulu, il ne se soucie guère d’un autre mariage, d’autant qu’il a beaucoup d’amants. Cependant, il y avait une femme qui attirait son attention.
Françoise d’Aubigné avait grandi dans la pauvreté et épousé un poète. Après avoir été veuve à un jeune âge, elle est allée s’occuper des enfants illégitimes du roi à Versailles. Certaines sources affirment que Louis était attiré par elle en raison de l’attention qu’elle portait à ses enfants. Alors que sa classe sociale incroyablement basse rendait le mariage impossible, Françoise a refusé de coucher avec le roi parce que ses croyances religieuses considéraient une telle chose comme un péché capital, à moins qu’ils ne soient mariés.
En fin de compte, on pense que Louis et Françoise se sont mariés en secret en octobre 1683 ou en janvier 1684. Il n’existe aucune preuve directe ou écrite que le mariage a eu lieu, mais il semble avoir été un secret de polichinelle à la cour et des historiens comme Aurora van Goeth pensent qu’il a eu lieu.
Malgré ce mariage grandiose, la vie de Françoise ne change guère ; ni elle ni les enfants qu’elle pourrait avoir avec Louis ne pourraient prétendre au trône. Ce type de mariage est connu sous le nom de mariage morganatique et était nécessaire car les nobles français se seraient rebellés si Louis avait essayé de faire de la modeste Françoise la reine de France. Mais on lui a donné de meilleures chambres dans le palais, des chambres plus proches du roi, et Louis a passé au moins une partie de chaque jour avec elle.
Le choix controversé du marié de la Grande Mademoiselle
Anne Marie Louise d’Orléans, également connue sous le nom de “Grande Mademoiselle”, est la cousine de Louis. Femme de tête, elle rejette toutes les propositions de mariage qui lui sont faites jusqu’à la quarantaine. C’est alors qu’elle tombe amoureuse d’Antoine Nompar de Caumont.
On pourrait penser qu’Antoine aurait sauté sur l’occasion d’épouser la cousine du roi, mais il n’était pas intéressé au début. Cependant, Anne le poursuit et il finit par accepter.
Bien que Louis approuve dans un premier temps le mariage, d’autres personnes à la cour sont tellement scandalisées par le choix d’un époux aussi modeste pour une dame aussi bien née que Louis annule sa permission de les marier la veille du mariage. Selon Aurora van Goeth, Louis était sincèrement désolé de la peine qu’il avait causée à son cousin par ce changement d’avis.
Peu de temps après, Antoine est emprisonné pour des disputes avec d’autres personnes à la cour. Il reste incarcéré pendant une dizaine d’années, tandis que son épouse déterminée supplie le roi de le libérer.
Finalement, Antoine est libre et peut épouser Anne. Malheureusement, le mariage ne dure pas, à cause de l’œil vagabond d’Antoine et de son manque total de gratitude envers la femme qui a assuré sa liberté. Elle finit par le mettre à la porte de la maison.
Lire aussi : La vie énigmatique d’Edward Thatch, le pirate légendaire connu sous le nom de Barbe Noire
Source : The Vintage News – Traduit par Anguille sous roche