Ce nuage spatial épique résume bien nos adieux à 2020


Parfois, l’Univers nous offre une méthode parfaite pour exprimer nos sentiments.

Un nuage spatial à 7 500 années-lumière de nous a donné l’adieu le plus approprié que l’on puisse imaginer pour tout cet incendie de benne à ordures de l’année 2020.

Ce petit amas de matière fait partie d’un complexe nuageux beaucoup plus vaste appelé la nébuleuse de la Carène et, dans des circonstances normales, on ne lui donnerait pas de surnom propre. Mais sa forme particulière a conduit les scientifiques à la surnommer le Doigt du défi.

Et c’est exactement ce à quoi il ressemble – le geste obscène séculaire de « va te faire des choses horribles », et « va-t’en, mais avec des mots beaucoup plus grossiers ».

(NASA, ESA, N. Smith/UC Berkeley, and The Hubble Heritage Team/STScI/AURA)

En fait, le Doigt du défi est ce qu’on appelle un globule de Bok. Ce sont de petits nœuds sombres et denses de poussière et de gaz qui sont souvent le lieu de naissance des étoiles. À mesure que les régions plus denses du nuage se condensent, elles peuvent s’effondrer sous l’effet de leur propre gravité et commencer à tourner en étoile.

Le Doigt du défi, qui comprend 6 masses solaires de matière, peut contenir des étoiles en formation ; parce qu’il est si dense, il est difficile de voir à l’intérieur. La lueur qu’il semble avoir provient de sources externes – la lumière des étoiles brillantes à proximité.

(NASA, ESA, N. Smith/UC Berkeley, and The Hubble Heritage Team/STScI/AURA)

Comme les jeunes étoiles sont généralement brillantes et chaudes, elles font exploser leur environnement de radiations. L’extérieur de la globule du doigt de défi est probablement éclairé et ionisé par l’étoile Wolf-Rayet WR 25, une étoile massive de très courte durée de vie en fin de vie, par Tr16-244, une jeune supergéante chaude, ou par une combinaison des deux.

Mais pendant qu’elles s’illuminent, ces étoiles détruisent aussi : lentement mais sûrement, elles font s’évaporer le Doigt du défi. Au rythme actuel de perte de masse estimé, le nuage de poussière a une durée de vie prévue de seulement 200 000 à 1 million d’années.

Ce n’est pas très long en termes cosmiques, pas très long du tout. Mais c’est assez long pour faire une déclaration poétique : un cri dans le vide, un geste de défi face à l’inévitable. Et une façon vraiment appropriée de fermer la porte à 2020.

Merci, l’espace. Et voici 2021.

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Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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