Bank of America affirme que l’IA est à l’aube d’une révolution semblable à celle induite par l’Internet et le smartphone


Et stimulera l’économie mondiale de 15 700 milliards de dollars d’ici 7 ans.

L’IA a fait couler beaucoup d’encre au cours de ces dernières années en raison des avancées majeures dans le domaine. Au regard de tout cela, Bank of America affirme que l’IA est à l’aube d’une révolution qui pourrait avoir les mêmes effets que le lancement d’Internet. Dans une note adressée mardi aux clients, elle a énuméré quatre raisons justifiant sa prévision : la démocratisation des données, une adoption massive sans précédent, un développement technologique “à la vitesse de l’éclair” et des utilisations commerciales abondantes. Elle a également ajouté que l’IA pourrait stimuler l’économie mondiale de 15 700 milliards de dollars d’ici à sept ans.

Le domaine de l’IA a fortement progressé au cours de la dernière décennie, en témoignent l’amélioration des techniques d’apprentissage automatique – l’apprentissage profond et l’apprentissage par renforcement – et l’introduction des grands modèles de langage (LLM). Désormais, de plus en plus de personnes et d’organisations sont convaincues que l’IA est assez mature pour entraîner une révolution capable de modifier radicalement le monde dans lequel nous vivons. À ce propos, Bank of America a quelques conseils pour les investisseurs, en particulier ses clients, qui cherchent à jouer cette tendance naissante qui révolutionne l’industrie technologique.

Bank of America affirme que l’IA est la prochaine grande révolution technologique

« Si les données sont le nouveau pétrole, alors l’IA est la nouvelle électricité. Nous sommes à un moment décisif – comme l’Internet dans les années 90 – où l’IA se dirige vers une adoption de masse, avec de grands modèles de langage comme ChatGPT nous permettant enfin de capitaliser pleinement sur la révolution des données », a écrit le stratège en actions Haim Israel dans un message aux clients. Selon lui, jusqu’à récemment, l’IA pouvait lire et écrire, mais ne pouvait pas comprendre le contenu. Mais des outils comme ChatGPT ont cependant changé cela, et sa capacité à comprendre le langage naturel a ouvert la porte à d’énormes possibilités.

En fin de compte, Bank of America estime que la capacité de l’IA à exploiter les données pourrait stimuler l’économie mondiale à hauteur de 15 700 milliards de dollars d’ici 2030. Elle a ajouté que le marché mondial de l’IA – logiciels, matériels et services – pourrait atteindre 900 milliards de dollars d’ici 2026. La banque voit également plusieurs cas d’utilisation commerciale de cette technologie. « Il n’a fallu que 5 jours à ChatGPT pour atteindre 1 million d’utilisateurs, 1 milliard de visites cumulées en 3 mois et un taux d’adoption qui est 3 fois celui de TikTok et 10 fois celui d’Instagram. La technologie se développe de manière exponentielle », note la banque.

Une chose est claire concernant la course à l’IA, comme ce fut le cas pour toute une série de technologies avant elle : il y aura des gagnants et des perdants. Bank of America précise que certains de ces gagnants seront de taille. Elle a dressé une liste substantielle de gagnants dans le passage à l’IA et a même proposé des raisons pour lesquelles ces gagnants s’en sortiront. La liste est très variée, mais les valeurs technologiques en général y occupent une place prépondérante, car elles sont les plus susceptibles de travailler sur l’IA ou de soutenir l’IA. Microsoft figure parmi ces entreprises grâce à ses récents investissements massifs dans le développement de l’IA.

De même, Alphabet s’est également distinguée grâce à son chatbot Bard et ses potentiels liens avec le modèle de langage Sparrow de DeepMind. Et le reste de la liste est composé d’entreprises telles qu’Apple, Baidu, Nvidia, ASML, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), Arista Networks et Adobe. Toutes ces sociétés figurent sur la liste de Bank of America, car elles travailleraient actuellement sur des projets jugés “à fort potentiel” dans le domaine de l’IA. Cependant, la banque a fait une précision importante : Nvidia et TSMC ont été incluses beaucoup plus pour leur rôle dans l’infrastructure de l’IA que pour leurs applications.

La plupart des entreprises listées par Bank of America sont considérées comme des titres à acheter. Néanmoins, le potentiel de hausse varie énormément d’une action à l’autre. Le leader actuel est Alphabet, qui offre un potentiel de hausse de 36,94 % grâce à un objectif de cours moyen de 124,60 $. Le retardataire, quant à lui, est Nvidia, dont l’objectif de cours moyen de 256,39 $ lui confère un potentiel de hausse comparativement faible de 8,04 %. Meta Platforms, la société mère de Facebook, Palantir Technologies, le géant allemand du logiciel SAP et le géant britannique de l’analyse RELX figurent également sur la liste Bank of America.

Les potentielles inégalités sociales liées à l’IA et ses impacts sur l’environnement

Bank of America s’attend à ce que l’IA booste l’économie mondiale de près de 16*000*milliards de dollars sur les 7 prochaines années, mais d’autres analystes préviennent que l’IA pourrait considérablement augmenter les inégalités sociales. Selon une étude publiée en 2021 par le National Bureau of Economic Research des États-Unis, l’IA creuse les inégalités en matière de revenus dans le pays depuis des décennies. Le rapport d’étude affirme que 50 à 70 % des variations des salaires américains, depuis 1980, peuvent être attribuées à la baisse des salaires des travailleurs cols bleus qui ont été remplacés ou déclassés par l’automatisation.

Une autre étude publiée au début de l’année par des chercheurs du MIT et de l’université de Boston affirme que l’automatisation est à l’origine de plus de la moitié de l’augmentation de l’écart de revenus entre les travailleurs les plus instruits et les moins instruits aux États-Unis. L’introduction de technologies telles que les caisses automatiques dans les supermarchés ou les chaînes de montage aurait contribué à creuser l’écart entre les salaires. En outre, l’étude rapporte que l’automatisation a réduit les salaires des hommes sans diplôme d’études secondaires de 8,8 % et des femmes sans diplôme d’études secondaires de 2,3 %.

L’IA est beaucoup plus performante aujourd’hui qu’il y a tout juste cinq et le nombre d’emplois qu’elle menace ne cesse d’augmenter. Les grands modèles de langage ont introduit l’IA dans des domaines qui semblaient autrefois à l’abri de l’automatisation, notamment : la programmation (l’IA de génération de code), le droit (l’IA en tant que juge ou avocat), la télévision (l’IA comme présentatrice d’émissions télévisées), la recherche en ligne (les chatbots d’IA tels que ChatGPT qui menace pour la première fois l’hégémonie de Google sur le marché de la recherche en ligne), l’art (où l’IA remporte désormais des concours devant des artistes humains), etc.

Par conséquent, la question qui se pose est celle de savoir si les richesses que l’IA créera seront distribuées équitablement. Selon les analystes, il y a des risques qu’une poignée de personnes accaparent toute la richesse créée par l’IA, ce qui contribuerait à aggraver les inégalités sociales. Ils estiment que les entreprises devraient évoluer profondément la question avant un déploiement massif de l’IA. « Que signifie ‘booster l’économie mondiale’. L’opportunité pour des entreprises déjà riches et truquées de licencier des gens et de vendre le même service encore plus cher ? Qui va réellement en bénéficier ? », peut-on lire dans les commentaires.

Par ailleurs, en dehors des inégalités sociales que l’IA pourrait induire, les analystes mettent également en garde en ce qui concerne son impact environnemental. Les grands modèles de langage ont considérablement augmenté les besoins en équipements et en énergie des systèmes d’IA. Récemment, des experts ont déclaré que le coût d’exploitation des systèmes IA comme ChatGPT et Bard est “exorbitant”, se chiffre en plusieurs milliards de dollars et a un impact sur l’environnement. Cela a été confirmé par des cadres de Microsoft, Google et OpenAI. Elles sont toutes engagées dans la course à l’IA et ont déployé de grands modèles de langage.

Dans une récente interview, le président d’Alphabet, John Hennessy, a déclaré qu’une conversation avec un chatbot d’IA coûtait probablement 10 fois plus cher qu’une recherche standard par mots clés, même si un réglage fin permettra de réduire rapidement cette dépense. Richard Socher, PDG du moteur de recherche You.com, un autre concurrent de Google, a déclaré que l’ajout d’une expérience de recherche par chat basée sur l’IA – ainsi que d’applications pour les graphiques, les vidéos et autres technologies génératives – a augmenté les dépenses de 30 à 50 %. « La technologie devient moins chère à l’échelle et au fil du temps », a-t-il déclaré.

Mais aucun des acteurs engagés dans la course à l’IA ne semble pour le moment intéressé par la question environnementale. Ces entreprises semblent toutes être préoccupées principalement par la réduction des coûts d’exploitation des nouveaux systèmes d’IA. Ce qui leur permettrait d’en tirer une grande marge bénéficiaire. D’un autre côté, Amy Hood, directrice financière de Microsoft, a déclaré aux analystes que l’augmentation du nombre d’utilisateurs et des revenus publicitaires l’emportait sur les dépenses liées au déploiement du nouveau Bing auprès de millions de consommateurs.

Lire aussi : ChatGPT va bientôt devenir 570 fois plus puissant, personne n’est prêt

Sources : Developpez – Bank of America


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1 réponse

  1. Guillaume P. dit :

    Ces fausses IA vont être le paravent pratique pour toutes les saloperies des dirigeants.
    “L’IA l’a dit” va devenir la nouvelle justification, la nouvelle “preuve” qu’une chose est “juste”, il n’y aura même plus besoin d’étude, de vraie science et de débats entre spécialistes.
    Il n’y a absolument rien “d’intelligent” en eux, ce sont de simples systèmes expert qui recrachent ce qu’on leur a programmé. Il est très facile avec quelques lignes de code de les transformer en Greta Thunberg ultra radicale ou ce qu’ils voudront, ils appelleront ça des “garde fous”.
    .
    Programmeur passionné depuis 1986 et de métier depuis 2004, je vois le monde rationnel sombrer. Malraux avait raison.

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