Des ingénieurs de Google plaisantent sur le fait que le mode incognito du navigateur Google Chrome ne l’est pas


Et déclenchent un débat autour du contrat d’utilisateur y relatif.

Depuis 2021, un tribunal a ordonné un recours collectif contre l’entreprise pour avoir suivi les activités des utilisateurs dans le mode incognito ou de navigation dite privée. L’affaire prend un coup de neuf avec une plaisanterie d’une équipe d’ingénieurs de l’entreprise selon laquelle « le mode incognito n’est pas incognito ». Le contenu qui a filtré du lot mis à disposition du tribunal divise l’opinion. Les observateurs qui estiment que le terme incognito est trompeur font face à ceux qui sont d’avis que le contrat d’utilisateur est clair sur les attentes que l’on doit en avoir en tant qu’utilisateur.

« Vous êtes passé en mode navigation privée. Vous pouvez désormais naviguer de façon privée. Les autres utilisateurs de cet ordinateur ne verront pas votre activité. Toutefois, les téléchargements, les favoris et les éléments de la liste de lecture seront enregistrés. Les informations suivantes ne seront pas enregistrées par Chrome : votre historique de navigation, les cookies et les données de sites, les informations saisies dans les formulaires », indique Google lors du lancement d’une session de navigation privée. L’entreprise précise en sus que : « votre activité peut rester visible : les sites Web que vous consultez, votre employeur ou votre établissement scolaire, votre fournisseur d’accès Internet. »

« En utilisant Chrome ou ChromeOS, vous acceptez les conditions d’utilisation de Google, disponibles à l’adresse https://policies.google.com/terms, ainsi que les présentes conditions d’utilisation supplémentaires de Google Chrome et ChromeOS. Les présentes conditions d’utilisation supplémentaires de Google Chrome et ChromeOS s’appliquent à la version du code exécutable de Chrome et ChromeOS », ajoute Google. La somme de ces éléments mis ensemble permet à des observateurs d’affirmer que Google est clair sur les attentes que l’on doit avoir en tant qu’utilisateur du mode incognito.

Certains campent néanmoins sur la position selon laquelle le terme incognito est trompeur. Ceux-ci citent certains pans du recours collectif qui soulignent que : « le fait que Google soit un tiers qui vous espionne sur 70 % des sites Web qui utilisent Google Analytics n’est pas divulgué de manière adéquate par le message d’avertissement en mode Incognito. Il n’y a pas d’avertissement du type ‘nous vous désanonymisons et vous géolocalisons et nous avons tout votre historique de navigation dans nos serveurs’. La grande majorité des internautes s’attendent à ce que leur adresse IP soit naturellement divulguée au site pornographique qu’ils visitent et c’est ce que semble indiquer l’avertissement. Il ne suggère pas du tout à l’utilisateur moyen que Google surveille toute son activité sur tous les sites qu’il visite. »

Google pour sa défense entend faire valoir qu’il indique clairement aux utilisateurs que le mode Incognito n’est pas totalement privé et que les utilisateurs ont déjà consenti à ce que leurs données soient traquées par l’entreprise. Le débat intervient dans un contexte où Statista indique qu’environ 97 % des personnes de 18 à 34 ans ne lisent pas les conditions d’utilisation des plateformes en ligne. Motif : la longueur des documents et la complexité du jargon utilisé.

L’une des conditions générales les plus courtes appartient à Instagram, et elle contient 2451 mots au total. À une vitesse de lecture moyenne d’environ 240 mots par minute, il vous faudrait environ dix minutes pour parcourir l’ensemble du document. Ce n’est pas beaucoup, mais cela peut le paraître lorsque vous essayez simplement de créer un compte Instagram.

De plus, Instagram est un peu une exception à cet égard. Facebook, par exemple, a une page de conditions générales d’environ 4100 mots, ce qui prendrait au moins dix-sept minutes à lire à une vitesse de lecture moyenne. C’est beaucoup de temps à passer sur un tel document, mais une fois encore, il s’agit d’une valeur basse, car de nombreuses autres entreprises exigent des temps de lecture beaucoup plus longs.

Le pire exemple en la matière est sans doute Microsoft. L’entreprise possède une page de conditions générales absolument gigantesque qui contient plus de 15 000 mots, soit la taille d’un petit roman. Il faudrait bien plus d’une heure pour lire ces conditions générales, et il est inutile de préciser que personne n’a l’intention de passer une heure à faire quelque chose de ce genre.

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Sources : Developpez – recours


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