De mystérieux nuages blancs apparaissent près des Bahamas, et personne ne sait pourquoi


La tranche d’océan coincée entre la Floride et les Bahamas est l’un des environnements marins les mieux étudiés au monde, mais c’est aussi l’épicentre d’un mystère géologique durable.

Un événement de merlan aux Bahamas. (Observatoire de la Terre de la NASA/USGS)

Depuis au moins les années 1930, les scientifiques de la région ont remarqué que d’étranges nuages blancs gonflés apparaissaient dans la tranquillité turquoise de la surface de l’eau.

Ce curieux phénomène est appelé “phénomène du merlan”, et les scientifiques ne comprennent toujours pas pourquoi il se produit aux Bahamas.

Il est devenu une sorte de “baleine blanche” pour les chercheurs de l’université voisine de Floride du Sud (USF).

Image satellite de 2015 des événements liés au merlan aux Bahamas. (NASA Earth Observatory/Joshua Stevens, à partir de données de l’US Geological Survey)

Ces plaques d’eau claire qui laissent perplexe sont parfois observées dans d’autres océans et lacs du monde entier, mais aux Bahamas, elles apparaissent plus souvent que d’habitude.

L’échantillonnage direct des eaux troubles suggère qu’elles contiennent de fortes concentrations de particules riches en carbonate.

Une grande partie de l’archipel des Bahamas se trouve sur une plate-forme carbonatée submergée connue sous le nom de Bahama Banks. Cela signifie-t-il que les sédiments remontent à la surface ? Ou se pourrait-il que les efflorescences de phytoplancton produisent en fait les matières en suspension ?

Personne ne connaît la réponse à ces questions, mais les scientifiques de l’USF sont déterminés à le découvrir. Ils ont utilisé des images satellites de la NASA pour montrer les flux et reflux du merlan aux Bahamas.

L’équipe ne sait pas si les tendances qu’elle a identifiées sont naturelles ou d’origine humaine, mais ce qu’elle sait, c’est que de 2003 à 2020, la taille de ces événements semble être en corrélation avec les saisons.

Les plus grandes taches se sont produites de mars à mai et d’octobre à décembre. En moyenne, les taches blanches mesuraient environ 2,4 kilomètres carrés par pièce. Lors d’une journée de ciel dégagé, les images satellites en capturaient généralement 24, couvrant une superficie totale de 32 kilomètres carrés.

Entre 2011 et 2015, cependant, les taches ont soudainement augmenté de taille, couvrant plus de 200 kilomètres carrés de l’océan à leur apogée. En 2019, cependant, les plaques ont à nouveau rétréci, sans jamais être aussi petites qu’elles l’étaient auparavant.

Les résultats suggèrent qu’un cycle décennal pourrait être en jeu. Mais un cycle de quoi exactement ?

“J’aimerais pouvoir vous dire pourquoi nous avons observé ce pic d’activité, mais nous n’en sommes pas encore là”, déclare Chuanmin Hu, océanographe à l’USF.

“Nous voyons bien des relations intéressantes entre les conditions environnementales, comme le pH, la salinité de l’eau, et le comportement des vents et des courants, mais nous ne pouvons pas encore dire quels processus mécaniques, biologiques ou chimiques exacts étaient responsables de ce pic d’activité.”

Des expériences de terrain plus directes sont nécessaires, et pas seulement aux Bahamas. La comparaison des événements liés au merlan dans d’autres régions pourrait aider les scientifiques à déterminer les caractéristiques qu’ils ont en commun.

Les chercheurs de l’USF ont testé leur modèle sur les événements liés au merlan dans les Grands Lacs avec un succès préliminaire, mais ils doivent maintenant confirmer ces modèles sur le terrain, ou plutôt, dans l’eau.

Certaines études, par exemple, ont montré que les événements liés au merlan se produisent davantage dans les endroits où les sédiments sont boueux.

En outre, il se pourrait que certaines conditions océaniques favorisent la mise en suspension de sédiments et de carbonate de calcium dans la colonne d’eau. Comme nous l’avons déjà mentionné, des données satellitaires récentes suggèrent que les taches blanches aux Bahamas sont plus fréquentes au printemps et en hiver, et c’est à ce moment-là que les courants de Floride qui vont du nord au sud s’inversent.

Sans plus de preuves, toutes ces théories resteront lettre morte.

L’étude a été publiée dans Remote Sensing of Environment.

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Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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