La Chine se tourne vers la modification des conditions météorologiques par ensemencement des nuages pour remédier à la sécheresse


Si elle persiste, cette sécheresse pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’économie mondiale.

L’ensemencement des nuages, illustré ici, consiste à déposer dans les nuages de l’iodure d’argent ou d’autres particules cristallines dont la structure est similaire à celle de la glace.

Confrontée à la sécheresse la plus importante de mémoire d’homme, la Chine se tourne vers l’ensemencement des nuages pour apporter de la pluie aux réservoirs desséchés du fleuve Yangtze, le plus long fleuve d’Asie qui fournit de l’eau à des centaines de millions de personnes.

L’été a été marqué par des vagues de chaleur record aux États-Unis et dans certaines régions d’Europe, et la situation n’est pas différente en Chine.

La semaine dernière, le Centre national de métrologie a émis une alerte météo “rouge”, les températures devant dépasser 40 °C dans quelques régions, selon le journal d’État China Daily. Les températures en Chine sont restées élevées pendant plus de 63 jours et elles ne devraient pas baisser de sitôt.

Ces températures élevées s’accompagnent d’une sécheresse. Les précipitations auraient baissé de 45 % par rapport à la moyenne en Chine et l’eau dans le corps principal du Yangtze – ainsi que dans deux grands lacs de son bassin, le Dongting et le Poyang – a atteint son niveau le plus bas.

Il a été conseillé aux autorités locales de pulvériser un “agent de rétention d’eau” dans les champs pour empêcher l’eau de s’évaporer ou de s’infiltrer. Dans le même temps, les usines de certaines régions du pays ont été contraintes de fermer leurs portes la semaine dernière en raison d’une forte demande de climatisation et de pénuries d’eau pour produire de l’énergie hydroélectrique.

Selon le China Daily, de nombreuses provinces cherchent également à lutter contre la sécheresse à l’aide d’opérations d’ensemencement des nuages. Certaines provinces ont opté pour l’utilisation d’avions d’ensemencement des nuages, tandis que d’autres ont utilisé des missiles d’ensemencement des nuages sol-air.

Les techniques d’ensemencement des nuages peuvent varier, mais le processus consiste généralement à “ensemencer” le ciel d’iodure d’argent ou d’autres particules cristallines dont la structure est similaire à celle de la glace dans les nuages. Les gouttelettes d’eau se rassemblent autour du cristal de glace dans l’atmosphère, comme des graines pour les gouttelettes de pluie, augmentant ainsi les chances de précipitations.

C’est loin d’être la seule fois où la Chine s’est essayée à ce genre de modification du temps. L’année dernière, il a été démontré que Pékin a utilisé la technologie d’ensemencement des nuages pour s’assurer que les célébrations du centenaire du Parti communiste chinois seraient marquées par un ciel bleu et du soleil. La ville a réalisé un exploit similaire pour s’assurer que les Jeux olympiques d’été de 2008 ne seraient pas entravés par la pluie.

Tous les scientifiques ne sont pas convaincus que l’ensemencement des nuages est un moyen efficace de simuler la pluie. Certaines études ont montré que l’ensemencement des nuages n’avait que peu ou pas d’impact sur la quantité de précipitations au cours d’une saison donnée, tandis que d’autres ont constaté qu’il pouvait avoir un impact significatif sur les précipitations.

Néanmoins, la nécessité de lutter contre la sécheresse est évidente. Les semaines à venir constituent une période clé pour la récolte d’automne du riz, des céréales et d’autres cultures dans le bassin du Yangtze. Comme le rapporte Reuters, les températures élevées et les sols désespérément secs ont affecté 457 500 hectares de terres et ont déjà coûté à la Chine 400 millions de dollars de dommages économiques.

Si elle persiste, cette sécheresse pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’économie mondiale.

Lire aussi : « Il ne devrait y avoir aucun risque » : Le Forum économique mondial encourage la création de « bulles spatiales » pour bloquer le Soleil et arrêter le changement climatique.

Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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