Ram Kand Mool – La mystérieuse collation végétale qui intrigue les scientifiques depuis des décennies


Le ram kand mool, un tubercule en forme de tambour qui est vendu comme une collation copieuse au coin des rues indiennes depuis au moins plusieurs décennies, reste un mystère pour les scientifiques, car personne n’arrive à déterminer quelle plante le produit.

Les botanistes indiens ont commencé à s’intéresser au ram kand mool dans les années 1980, après avoir tenté en vain de découvrir l’origine de ces amuse-gueule presque fins comme du papier découpés dans des tubercules rougeâtres géants par les vendeurs de rue.

Aucun d’entre eux n’était prêt à révéler la plante qui le produisait, et ceux qui l’ont fait ont donné des réponses contradictoires. Certains affirment qu’il s’agit d’une racine, d’autres qu’il s’agit de la tige d’une plante, mais la plupart refusent de répondre ou affirment qu’ils achètent les tubercules à des tiers et qu’ils ne connaissent vraiment pas la source. Ce qui est encore plus étrange, c’est que même la science n’a pas pu fournir de réponse claire aux questions des botanistes.

Le Ram kand mool est souvent présenté comme la seule source de nourriture du Seigneur Ram lorsqu’il était exilé dans les forêts avec sa femme Sita et son frère Lakshman, et les vendeurs affirment qu’il peut vous rafraîchir pendant l’été, apaiser la faim et la soif, et fournir toutes sortes de soulagements médicinaux. Il est servi avec toutes sortes d’assaisonnements, du piment au sel, en passant par le citron vert et le sucre. Il est coupé et servi en tranches très fines à partir de tubercules qui peuvent peser jusqu’à 300 kilogrammes.

Dans un article d’Atlas Obscura, Bartha Kumari, journaliste et blogueur culinaire indien, s’est attaqué au mystère du ram kand mool, depuis les premières tentatives des botanistes pour en révéler la provenance jusqu’à aujourd’hui. Apparemment, ils n’ont commencé à faire des progrès qu’en 1994, lorsque le Dr Koppula Hemadri, ethnobotaniste intrigué, a commencé à parcourir l’Inde pour déterrer des racines afin de tenter de résoudre l’énigme du ram kand mool. Sa recherche a abouti à l’agave, mais il a lui-même admis qu’il n’avait pas trouvé de preuve irréfutable que c’était la bonne réponse.

À peu près au même moment où le Dr Hemadri menait ses recherches, le botaniste Dr Ali Moulali a essayé de payer un vendeur de ram kand mool de 1 000 à 2 000 roupies pour qu’il lui révèle la source du snack. Après avoir hésité, l’homme a dit que c’était la base du Kitta Nara, le nom utilisé pour décrire la fibre d’agave. Fait intéressant, il a ajouté que ce n’était pas la racine, mais quelque chose qui poussait au-dessus du sol.

Une véritable percée dans la quête des botanistes pour résoudre le mystère du ram kand mool a eu lieu en 2010, lorsqu’une équipe de scientifiques a effectué des tests ADN sur une tranche de tubercule, qui ont révélé qu’elle correspondait à 89 % à l’ADN de l’agave. Toutes les preuves recueillies jusqu’alors pointaient vers l’agave, et plus les scientifiques y réfléchissaient, plus cela devenait logique. L’agave contient beaucoup d’alcaloïdes, il est donc toxique en grande quantité, et c’est peut-être pour cela que les vendeurs ne le vendent qu’en fines tranches.

En 2011, les chercheurs ont découvert que le ram kand mool provenait de l’Agave Sisalana, l’une des nombreuses espèces d’agave, en coupant les feuilles pour révéler une grande tige blanche ressemblant à un tubercule, semblable à celle vendue par les vendeurs de rue. Un article sur cette découverte importante a été publié dans la revue Current Science la même année. Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

Étant donné qu’il existe plusieurs espèces d’agaves, dont certaines sont très similaires, les scientifiques ne parviennent pas à déterminer l’origine exacte de ce snack populaire. Il pourrait s’agir de Sislana ou d’Americana, ou d’une autre espèce étrangère.

“Nous ne pouvons pas conclure tant que les vendeurs ne nous montrent pas la plante. Ils gardent cela comme un secret commercial pour susciter la curiosité autour d’eux”, admet le Dr Vinod B. Shimpale, co-auteur de l’étude de 2011 susmentionnée.

Certains scientifiques ne sont même pas convaincus que les tubercules proviennent de la plante agave. Le Dr Chenna Kesava Reddy Sangati, professeur adjoint de nutrition et de technologie à Bengaluru, qui a beaucoup étudié l’agave, est certain que le ram kand mool n’est pas fait d’agave. Il affirme que la source présumée de l’en-cas est très sucrée, astringente, fibreuse et dure à mordre, alors que l’en-cas lui-même “a une sensation en bouche plus douce, est plus tendre à mordre et n’est pas très sucré”. Il y a quelque chose qui ne colle pas.

Wikipedia décrit la racine de l’arbuste Maerua oblongifolia comme étant la source du ram kand mool, mais reconnaît que “la racine est apportée dans les magasins de manière très secrète, en ce sens que l’endroit où elle est collectée ou obtenue est tenu secret” et que “les botanistes doutent que la plante décrite soit Maerua oblongifolia”. En bref, personne ne sait vraiment.

Garder secrète la source du ram kand mool est une caractéristique essentielle de ce commerce. Les agents forestiers du Maharashtra ont essayé d’espionner les vendeurs, en vain, l’achat du produit en vrac n’est jamais accepté, et révéler toute sorte d’informations réelles ou de coordonnées concernant la source des tubercules est considéré comme un tabou.

“Demandez tout sauf cela, s’il vous plaît. Personne ne vous dira rien. C’est ainsi que fonctionne ce commerce”, a déclaré un vendeur à Bartha Kumari lorsqu’elle lui a demandé de révéler sa source de ram kand mool.

Lire aussi : La présence sur Terre de ce minéral, habituellement trouvé dans des météorites, est un mystère

Source : Oddity Central – Traduit par Anguille sous roche


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1 réponse

  1. Hygiène dit :

    Hygiène

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