Le vaisseau ELSA-d capture un premier « débris spatial » en orbite


Spécialisée dans l’élimination des débris orbitaux, la société Astroscale vient de valider le système de capture magnétique de son satellite de démonstration ELSA-d en rattrapant un débris simulé directement en orbite.

Crédits : Astroscale

D’autres étapes doivent cependant encore être validées avant la mise en service de ce nouveau système visant à « nettoyer l’espace ».

Le problème des débris spatiaux

Imaginez à quel point le fait de naviguer en mer serait dangereux si toutes les embarcations jamais perdues dans l’histoire dérivaient encore en surface. Dans l’espace proche, c’est un peu la même chose. L’ESA estime en effet que plus de 34 000 débris de plus de dix centimètres de diamètre voguent actuellement au-dessus de nos têtes. Des dizaines de milliers d’autres sont encore plus petits.

Ces objets qui filent dans l’espace à plusieurs dizaines de milliers de km/h représentent alors une menace pour les satellites actifs et autres occupants de la Station Spatiale internationale. Récemment, un satellite chinois s’est notamment brisé après avoir percuté un morceau de la fusée Zenit-2, à l’origine du lancement d’un satellite russe en 1996. Ces risques de collisions devraient par ailleurs s’accentuer à l’avenir en raison du déploiement de nombreuses constellations de satellites visant à proposer des accès Internet à large bande.

Au cours de ces dernières années, un certain nombre de propositions ont été avancées pour tenter de nettoyer cet espace. Nous savons que la Chine envisage notamment d’utiliser des lasers. Le projet RemoveDebris, fruit du travail de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL) et d’Airbus, propose quant à lui la capture de satellites grâce à des filets. Ce même projet a également testé la technique du harponnage. Plus récemment, l’Agence spatiale européenne (ESA) a signé un accord avec la start-up suisse ClearSpace pour désorbiter un déchet spatial.

Nouveau test réussi pour Astroscale

Astroscale, une société privée spécialisée dans l’élimination des débris orbitaux, propose quant à elle un système de capture magnétique grâce à son satellite ELSA-d. Lancé le 22 mars dernier, le satellite est entré en orbite à une altitude d’environ 550 km avant de passer par une phase de mise en service. Le vaisseau vient de clôturer avec succès la phase 3a de la phase de démonstration.

ELSA-d est conçu pour désorbiter les satellites en fin de vie. Crédits : Astroscale

Lors de ce test, effectué le 25 août dernier, le vaisseau a étendu son mécanisme de capture sur lequel était “verrouillé” le module client (le faux débris spatial). Ce module s’est ensuite éloigné du vaisseau, qui a retiré son mécanisme de capture avant de le rallonger à nouveau sans le but de récupérer le module client.

“Cela a été une première étape fantastique dans la validation de toutes les technologies clés pour les opérations de rendez-vous et de proximité et la capture dans l’espace”, a déclaré Nobu Okada, fondateur et PDG d’Astroscale. “Nous sommes fiers d’avoir prouvé nos capacités de capture magnétique et ravis de faire avancer le service en orbite avec ELSA-d.”

Crédits : capture d’écran Astrosclae

Le vaisseau se prépare désormais pour la phase 4a, au cours de laquelle il s’exercera à manœuvrer de manière autonome à proximité du module client avant sa capture. La phase 4 impliquera ensuite la capture du module en chute libre. Le vaisseau survolera le module et l’inspectera sous toutes les coutures au cours de la phase 5. Pour la phase 6, ELSA-d se désorbitera avec le module, puis passera à la phase 7, au cours de laquelle il videra tous les propergols et fluides de batterie avant de frapper l’atmosphère.

Lire aussi : La première mission visant à retirer les débris spatiaux de l’orbite vient d’être commandée

Source : SciencePost


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