Une start-up japonaise spécialisée dans la fusion nucléaire construit une « société neutre en carbone »


Et elle vient de recevoir 10 millions d’euros de financement.

De nombreuses entreprises promettent d’atteindre le noble objectif de l’énergie de fusion nette dans les années à venir, et elles ont été soutenues par des milliards de dollars d’investissements.

Le dernier exemple en date est celui de la start-up japonaise Kyoto Fusioneering (KF), qui a levé 1,33 milliard de yens (10,2 millions d’euros) lors de son dernier tour de table, ce qui la rapproche de son objectif de rendre l’énergie de fusion commercialement viable.

La promesse d’une énergie durable sans limites

La KF soutiendra le développement de plusieurs programmes de fusion mondiaux, notamment le prototype de réacteur de fusion nucléaire STEP du Royaume-Uni. Le programme STEP vise à exploiter le potentiel de la fusion nucléaire, le processus tant vanté qui produit de l’énergie de la même manière que les étoiles et le soleil et qui pourrait fournir une électricité durable pratiquement illimitée.

Les nouveaux fonds de la KF serviront principalement à l’aider à accélérer ses recherches, qui sont axées sur deux objectifs principaux : La technologie du “noyau de fusion” et la technologie de “l’ingénierie des centrales”. La technologie du cœur de l’énergie de fusion fait référence aux composants spécifiques construits pour aider les réacteurs à résister à l’immense chaleur nécessaire pour que la fusion ait lieu, tandis que l’ingénierie des installations fait référence au développement de matériaux et de processus de fusion de pointe visant à aider les partenaires de KF à réaliser leurs ambitions de fournir une énergie de fusion commercialement viable. Sur son site web, KF explique que ces deux domaines de recherche et de développement constituent sa “contribution à une société neutre en carbone”.

La technologie de base de l’énergie de fusion de KF comprend des gyrotrons à micro-ondes haute puissance et haute fréquence pour le chauffage du plasma, des couvertures pour l’extraction à haute température utilisant du carbure de silicium, et des pompes d’échappement qui permettent la récupération et le recyclage du combustible non brûlé. Les solutions d’ingénierie des installations, quant à elles, vont du développement de nouveaux composites en carbure de silicium hautement résistants à la chaleur aux systèmes de production d’énergie par fusion utilisant des métaux liquides et des sels fondus.

L’énergie de fusion pourrait être une “solution miracle”

Alors que de nombreuses entreprises ont promis de fournir une énergie de fusion nette, et qu’il ne se passe guère de mois sans que l’on apprenne une nouvelle avancée, la vérité est que nous en sommes probablement encore loin. Le programme ITER de l’Union européenne, par exemple, ne devrait pas démarrer avant 2025, et ce ne sera que le début d’une expérience d’un an. Pourtant, dans le communiqué de presse de KF, James Riney, associé fondateur et PDG de Coral Capital, l’un des investisseurs du récent tour de table, a déclaré que “le changement climatique est une menace existentielle pour l’humanité et qu’un avenir énergétique fondé sur la fusion, s’il est réalisé, pourrait être la solution miracle qui sauverait littéralement le monde. Alors que de nombreuses startups parlent de la manière dont elles veulent changer le monde, cette entreprise le fait réellement”.

Kyoto Fusioneering n’est bien sûr pas la seule organisation à viser l’énergie de fusion nette. La start-up du MIT soutenue par Bill Gates, Commonwealth Fusion Systems, a récemment révélé les résultats de tests réussis sur son aimant incroyablement économe en énergie pour son expérience de fusion, appelée SPARC. L’autorité atomique du Royaume-Uni a quant à elle mis au point le premier système d’échappement de fusion nucléaire (tokamak) au monde, conçu pour réduire considérablement les températures lorsque les réacteurs sont sous tension, ce qui leur permet de fonctionner plus longtemps. La fusion nucléaire étant évaluée à 40 000 milliards de dollars, il n’est pas étonnant que les investisseurs se précipitent comme des papillons vers une lumière brûlante.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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