Le gouvernement britannique surveille les médias sociaux des assistants d’enseignement et des bibliothécaires


Surveillance de la dissidence.

Une révélation surprenante indique que le gouvernement britannique a considérablement amplifié sa surveillance de l’activité en ligne des éducateurs.

La loupe de surveillance surveille de près les messages critiquant les politiques éducatives, qu’il s’agisse d’éminents spécialistes de l’éducation, d’auxiliaires d’enseignement ou de bibliothécaires percevant des salaires modestes. La découverte a été faite par The Observer, qui a révélé que le ministère de l’éducation conservait des dossiers détaillés sur ces messages, un sujet que nous avons déjà abordé.

Cette révélation met en lumière les questions brûlantes de la liberté d’expression et de la censure, suscitant une grande inquiétude au sein de la communauté éducative. La surveillance de l’activité en ligne des éducateurs dépeint un scénario dans lequel la dissidence ou la critique de la politique gouvernementale est non seulement surveillée, mais aussi cataloguée, ce qui pourrait affecter la carrière professionnelle des éducateurs.

Les éducateurs du Royaume-Uni ont réagi à cette découverte par une vague de choc et de colère. Nombre d’entre eux ont soumis des demandes d’accès au sujet (Subject Access Requests – SAR), une disposition du règlement général sur la protection des données relative au droit d’accès, demandant au ministère de l’éducation de divulguer les informations qu’il détient à leur sujet. Ces éducateurs ont trouvé des dossiers allant jusqu’à 60 pages, documentant leurs tweets et commentaires s’opposant aux politiques du gouvernement et critiquant l’inspection des écoles, l’Ofsted.

Nikki Cleveland, assistante pédagogique de niveau supérieur et bibliothécaire dans une école primaire, a été stupéfaite de constater que même ses tweets concernant des questions telles que le financement inadéquat des bibliothèques scolaires et les critiques à l’égard de l’Ofsted avaient été signalés et stockés par le ministère. Cette découverte n’a fait qu’accroître son cynisme à l’égard du gouvernement et du ministère de l’éducation, mettant en doute leur apathie face aux défis auxquels les écoles sont confrontées quotidiennement.

Cette opération de surveillance inquiétante ne concerne pas seulement les éducateurs. Jon Biddle, enseignant dans une école primaire et responsable de l’enseignement de l’anglais, a déclaré que des « dizaines d’autres enseignants » qu’il connaissait avaient également découvert que leurs comptes étaient surveillés. L’étendue et la profondeur de cette surveillance ont suscité un scepticisme croissant quant aux priorités et à l’affectation des ressources du ministère.

Des cas ont également été signalés où le ministère a tenté de faire taire les voix critiques à l’égard de la politique gouvernementale. Les spécialistes de la petite enfance Ruth Swailes et Aaron Bradbury ont déjà été confrontés à des tentatives du ministère d’annuler leur conférence en raison de leurs critiques antérieures. De même, le Dr Mine Conkbayir, auteur renommé dans le domaine de la petite enfance, aurait été menacée de se voir retirer le financement d’une conférence qu’elle devait animer, en raison de ses critiques. Comme elle le raconte, le ministère a également tenté de réduire la durée de son intervention et de vérifier le contenu de son discours, tirant ainsi les ficelles du dialogue académique.

En réponse à ces révélations, le ministère a choisi de rester largement opaque, déclarant qu’il ne serait pas approprié de commenter des cas individuels.

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Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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