Facebook, Google, Apple : merci, mais la solidarité, c’est payer ses impôts en France


Prompts à afficher leur soutien au peuple français après les attentats, les géants américains du web se montrent beaucoup plus discrets lorsqu’il s’agit de remplir leur devoir civique.

Connus pour leur réactivité, les géants américains du web n’ont pas tardé à exprimer leur compassion après . Le soir des attaques, Facebook est le premier à se faire le champion de cet élan de solidarité. Les membres du réseau social résidant en région parisienne à se signaler « en sécurité » d’un simple clic. Un moyen efficace de rassurer ses proches, utilisé par . Le lendemain, nouvelle initiative : Facebook propose de recouvrir sa photo de profil d’un filtre bleu-blanc-rouge. Là encore, de très nombreux internautes adoptent rapidement ce signe de fierté nationale répondant à une tragédie tout aussi nationale. Le fondateur du réseau social lui-même, Mark Zuckerberg, cette « photo de profil temporaire », comme la désigne Facebook, en solidarité avec la France.

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D’autres multinationales . Lundi, Apple modifie son mythique logo : une pomme tricolore suivie de la devise « liberté, égalité, fraternité » s’étale désormais sur la page d’accueil de son site français. « Nous sommes tous Parisiens », en français Tim Cook, le PDG d’Apple. Google affiche un ruban noir en-dessous de son moteur de recherche, tandis que sa filiale YouTube a fait elle aussi apparaître un drapeau tricolore dans son logo. Amazon et Microsoft bouleversent également leurs pages d’accueil en hommage aux victimes des attaques. La chaîne de cafés Starbucks poste sur ses comptes et Twitter une photo d’un drapeau français avec le mot « solidarité », en adressant ses « pensées » et ses « prières » à ses « amis parisiens, et à tout le peuple français ».

 

Tout cela est louable, disons-le. Certains ont bien tenté ou , sans grand succès, de lancer sur le thème « drapeau tricolore = affreux symbole impérialiste et colonialiste ». Passons sur ces désœuvrés. Plus problématique, en revanche, est le fait que ces multinationales fassent preuve de beaucoup moins de patriotisme lorsqu’il s’agit de payer leurs impôts en France.

Petit rappel : Facebook n’a payé que 319.167 euros au fisc en 2014. Une paille par rapport à ses revenus. En réalité, le réseau social au moyen d’un montage fiscal passant par l’Irlande et les îles Caïmans. Une pratique archi-répandue chez ses petits camarades de la Silicon Valley. Les Apple, Google et autres Amazon ont tous recours à de complexes techniques pour échapper à l’imposition en France. Starbucks, quant à lui,  depuis son arrivée en France en 2004. Il y a quelques jours, en 2012 le manque à gagner fiscal lié à l’imagination déployée par les entreprises américaines pour échapper à l’impôt en France.

Impôt qui, ne l’oublions pas, finance notamment… la lutte antiterroriste. Le gouvernement compte d’ailleurs faire voter en urgence consacrés à la sécurité et à la justice dans le projet de loi de finances pour 2016, actuellement en discussion au Parlement. Un effort auquel ces sociétés américaines si compassionnelles ne participeront donc pas, contrairement aux PME françaises. Il est vrai qu’entre mettre en ligne un logo bleu-blanc-rouge et s’acquitter comme tout un chacun de ce devoir civique qu’est l’impôt, on sait ce qui coûte le moins cher.

Source : Marianne


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