L’UE se prépare à piloter une monnaie numérique de banque centrale d’ici à 2028


Quels enjeux pour l’euro et la zone euro ?

De nombreux pays dans le monde, y compris ceux de la zone euro, s’intéressent aux monnaies numériques. La Commission européenne a fait deux propositions pour assurer l’accès et l’usage de l’argent liquide en euros, et pour anticiper une possible création d’un euro numérique par la Banque centrale européenne. L’euro est la seule devise légale dans les pays de la zone euro, dont la France fait partie, depuis février 2002. Il existe sous deux formes : la monnaie fiduciaire (les pièces et les billets) et la monnaie scripturale (l’argent est inscrit sur les comptes bancaires, ce qui permet les paiements, les virements par carte ou par chèque). L’euro numérique serait une nouvelle forme de monnaie, la monnaie électronique, qui englobe aussi des cryptomonnaies comme le bitcoin ou des stablecoins.

L’euro reste un symbole de l’unité et de la force de l’Europe. Dans l’ensemble de la zone euro et au-delà, depuis plus de vingt ans, les particuliers et les entreprises sont habitués à payer avec des pièces et des billets en euros. Si 60 % des personnes interrogées souhaitent continuer à pouvoir utiliser des espèces, un nombre croissant de personnes choisissent de payer numériquement, en utilisant des cartes et des applications émises par des banques et d’autres sociétés numériques et financières.

Un autre facteur déterminant a été l’imposition de sanctions à des pays comme la Russie et le Venezuela ces dernières années, ce qui a incité même des alliés de longue date des États-Unis, comme l’Europe, à chercher des alternatives aux réseaux de paiement traditionnels Visa, Mastercard et Swift.

Qu’est-ce qu’une monnaie numérique de banque centrale ?

Une monnaie numérique de banque centrale est une version numérique de la monnaie d’un pays qui est émise par la banque centrale du pays et qui peut être utilisée par le grand public, les entreprises et les agences gouvernementales. Elles sont conçues pour être une forme de monnaie plus efficace et plus sûre, spécialement conçue pour les transactions numériques, et peuvent être utilisées à diverses fins, notamment pour les paiements, les envois de fonds et le règlement d’accords commerciaux internationaux.

Dans le monde du financement de la chaîne d’approvisionnement, leur libération peut faciliter des transactions plus rapides et plus sûres, ce qui permet aux contreparties d’effectuer plus facilement des transactions tout au long de la chaîne de valeur. Par exemple, l’utilisation des CBDC pourrait permettre à un acheteur et à un vendeur d’effectuer une transaction commerciale instantanément, la monnaie de l’acheteur étant automatiquement convertie dans la monnaie du vendeur au taux de change en vigueur.

« Avec une CBDC, vous perdez le contrôle total de votre richesse », a déclaré Ben Habib, homme politique britannique

James Lee, partenaire de conseil numérique chez PwC Chine, a déclaré : « Une plus grande collaboration entre les organismes du secteur et les régulateurs dans les différentes juridictions sera essentielle pour valider les cas d’utilisation des CBDC et créer un écosystème bancaire programmable qui réalise le potentiel des CBDC ». Les banques centrales sont motivées pour développer les CBDC parce qu’elles offrent la possibilité d’une plus grande inclusion financière, de paiements plus rapides et d’une précision et d’une sécurité accrues.

L’euro numérique

Pour s’adapter à la numérisation croissante de l’économie, la Banque centrale européenne (BCE) – comme de nombreuses autres banques centrales dans le monde – étudie la possibilité d’introduire un euro numérique, en complément des espèces. L’euro numérique offrirait aux consommateurs une solution de paiement alternative à l’échelle européenne, en plus des options existantes aujourd’hui. Cela signifie plus de choix pour les consommateurs et un rôle international plus fort pour l’euro.

Comme l’argent liquide aujourd’hui, l’euro numérique serait disponible parallèlement aux moyens de paiement privés nationaux et internationaux existants, tels que les cartes ou les applications. Il fonctionnerait comme un portefeuille numérique. Les particuliers et les entreprises pourraient payer avec l’euro numérique à tout moment et partout dans la zone euro.

En d’autres termes, les paiements pourraient être effectués d’un appareil à l’autre sans connexion internet, à partir d’une zone isolée ou d’un parking souterrain. Alors que les transactions en ligne offriraient le même niveau de confidentialité des données que les moyens de paiement numériques existants, les paiements hors ligne garantiraient un niveau élevé de confidentialité et de protection des données pour les utilisateurs : ils permettraient aux utilisateurs d’effectuer des paiements numériques tout en divulguant moins de données personnelles qu’ils ne le font aujourd’hui lorsqu’ils effectuent des paiements par carte, tout comme lorsqu’ils paient en espèces, et la même chose que ce qu’ils divulguent lorsqu’ils retirent de l’argent d’un distributeur automatique de billets. Personne ne pourra voir ce que les gens paient lorsqu’ils utilisent l’euro numérique hors ligne.

Les banques et les autres prestataires de services de paiement de l’UE distribueraient l’euro numérique aux particuliers et aux entreprises. Les services de base en euros numériques seraient fournis gratuitement aux particuliers. Pour favoriser l’inclusion financière, les personnes qui n’ont pas de compte bancaire pourraient ouvrir et détenir un compte auprès d’un bureau de poste ou d’une autre entité publique, telle qu’une collectivité locale. Ce compte serait également facile à utiliser, y compris pour les personnes handicapées.

Les commerçants de la zone euro seraient tenus d’accepter l’euro numérique, à l’exception des très petits commerçants qui choisiraient de ne pas accepter les paiements numériques (car le coût de la mise en place d’une nouvelle infrastructure pour accepter les paiements en euros numériques serait disproportionné). L’euro numérique pourrait aussi constituer une base solide pour de nouvelles innovations, en permettant aux banques de proposer des solutions innovantes à leurs clients, par exemple.

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