Et si on réduisait de 50 % le réchauffement climatique à l’aide de la géo-ingénierie solaire ?


Les techniques de géo-ingénierie sont plutôt controversées et les mises en garde sont fréquentes. Des chercheurs américains se préparent à répandre des produits chimiques dans le ciel dans le cadre d’une nouvelle expérience.

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Entre risques et effets positifs

Le but de la géo-ingénierie solaire n’est pas une nouveauté. En effet, il s’agit de répandre des particules chimiques afin d’augmenter l’albédo de notre planète. Autrement dit, il est question de faire en sorte qu’une partie de la lumière du soleil soit renvoyée vers l’espace. L’effet recherché ? Refroidir temporairement la surface de notre planète.

Dans leur étude publiée dans la revue Nature Climate Change le 11 mars 2019, les chercheurs des universités d’Harvard, de Princeton et du MIT ont présenté leur modèle informatique. Celui-ci a été baptisé HiFLOR, pour Modélisation climatique haute résolution. Or, les scientifiques ont ensemble tenté d’évaluer les effets de cette technique. Précisons que le projet HiFLOR a pour objectif de faire baisser de moitié la hausse des températures induite par le réchauffement climatique.

Pas moins de 27 risques ont été pris en compte dans cette évaluation. Citons à titre d’exemple une possible hausse des sécheresses, l’affaiblissement de la couche d’ozone ou encore la baisse de la production en matière d’énergie solaire. En revanche, cette technique promet une réduction importante des effets actuels du réchauffement climatique, à savoir l’élévation du niveau de la mer, la fonte des glaces, les inondations ainsi que la puissance et la fréquence accrue des tempêtes (ouragans, etc.).

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Un choix plus judicieux : le carbonate de calcium

Les scientifiques désirent minimiser les risques, et le choix de la nature des particules rejetées dans le ciel apparaît important. Celui-ci se porterait alors sur le carbonate de calcium plutôt que le dioxyde de soufre. En effet, ce dernier est connu pour accélérer la destruction de la couche d’ozone. Le carbonate de calcium est quant à lui un produit plutôt inoffensif – composant notamment le dentifrice – et pourrait donc limiter les effets pervers.

Une première expérience est à l’étude, à savoir envoyer un ballon dans la stratosphère. Ce dispositif devrait libérer une faible quantité de carbonate de calcium. Il s’agit d’étudier à la fois la dispersion de la lumière ainsi que les modifications de la chimie atmosphérique. Les scientifiques désirent lancer cette expérience en 2019, mais la décision sera prise seulement après consultation d’un comité consultatif externe et indépendant.

Selon les chercheurs, HiFLOR devrait avoir un effet positif pour une écrasante majorité de la population mondiale. Par contre, une augmentation des impacts du changement climatique pourrait tout de même concerner une partie de l’Humanité, à savoir 0,5 % selon les estimations.

Pas une solution d’avenir

Les chercheurs américains n’ont pas caché le fait que la géo-ingénierie solaire pouvait seulement jouer le rôle de solution temporaire. En toute logique, cette discipline – dont les inconnues sont encore nombreuses – ne serait pas en mesure de remplacer des décisions concrètes relatives à la réduction des émissions carbone.

La géo-ingénierie ne s’attaque donc pas à la cause première du changement climatique. En revanche, il s’agirait ici de limiter les dégâts en attendant de trouver le moyen de s’adapter durablement. Les chercheurs rappellent la nécessité de stopper complètement les émissions et d’éliminer le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère en le captant puis en le stockant, par exemple sous terre.

Lire aussi : Les scientifiques de Harvard lanceront une expérience de géo-ingénierie l’an prochain

Sources : SciencePostElectrekTechniques de l’Ingénieur


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