La découverte de phosphine pourrait indiquer des signes de vie sur Vénus


Cette nouvelle découverte renforce la possibilité de vie sur notre planète voisine.

Il y a trois ans, des astronomes ont annoncé qu’ils avaient détecté dans les nuages de Vénus de la phosphine, une molécule associée à l’activité biologique sur Terre. Cette découverte inattendue a suscité une vague d’enthousiasme et de débats au sein de la communauté scientifique.

Aujourd’hui, l’équipe à l’origine de cette découverte a dévoilé de nouvelles preuves, révélant que la phosphine a été détectée encore plus profondément dans l’atmosphère de Vénus, jusque dans les nuages.

Dirigée par le professeur Jane Greaves, de l’université de Cardiff, l’équipe attendait cette collecte de données depuis un an, soulignant sa robustesse accrue grâce à l’utilisation d’un instrument différent. En outre, ils ont pu suivre l’évolution de la phosphine au fil du temps. Le professeur Greaves a présenté ses conclusions lors du très attendu National Astronomy Meeting 2023.

« Nous avons fait des progrès significatifs depuis que nous avons obtenu les données initiales en 2017 », a partagé le professeur Greaves avec IFLScience. « Nous avons maintenant découvert la phosphine à cinq occasions distinctes, ce qui nous permet d’analyser son comportement. Il ne s’agit plus seulement de la trouver, mais de comprendre comment elle évolue dans le temps et quelles implications cela peut avoir. »

Dans un premier temps, l’équipe a fait part de sa découverte en 2020 sur la base de deux observations indépendantes. Toutefois, une étude ultérieure, à laquelle participaient des membres de l’équipe initiale, n’a pas réussi à reproduire les résultats, tout en reconnaissant que leur recherche était limitée aux régions supérieures des nuages de Vénus, ce qui laissait la possibilité de trouver de la phosphine dans des couches plus profondes.

Les données récemment recueillies, obtenues à l’aide du télescope James Clark Maxwell (TJCM) à Hawaï, sont considérées comme exhaustives. Elles révèlent la présence de phosphine dans la haute atmosphère de Vénus et apportent la preuve de son existence au sommet des nuages de la planète. Cela suggère à l’équipe que la source de la phosphine se trouve soit à l’intérieur des nuages, soit en dessous.

« Trouver de la phosphine dans ces régions prouve qu’il y a bien une source, qu’elle soit à l’intérieur ou en dessous des nuages », a expliqué le professeur Greaves. « C’est d’autant plus intriguant que les nuages sont la partie la plus intéressante… il y a une faible possibilité qu’une forme de vie y existe. »

La notion de vie sur Vénus

L’idée d’une vie sur Vénus a suscité un immense engouement en 2020, avec de nombreux titres proclamant la découverte. Cependant, il est important de noter qu’il n’y a actuellement aucune preuve directe à l’appui de cette affirmation.

Néanmoins, l’équipe estime que certains aspects des données donnent du crédit à ce scénario improbable. Par exemple, la quantité de phosphine détectée ne présente pas de fluctuations significatives entre les différentes observations. En revanche, le dioxyde de soufre, associé à l’activité volcanique sur Vénus, peut varier considérablement – plus de dix fois sur différentes périodes.

« La quantité de phosphine semble varier au maximum d’un facteur deux, soit en augmentant, soit en diminuant. Elle est relativement stable, ce qui est important pour l’interprétation des données », souligne le professeur Greaves.

L’équipe reste déterminée à élucider les mystères entourant cette molécule énigmatique sur Vénus et attend avec impatience les prochaines missions vers « l’étoile du matin ». La NASA a prévu plusieurs missions vers Vénus (bien que l’une d’entre elles ait été retardée), tandis que l’Agence spatiale européenne prépare une mission pour étudier l’atmosphère de la planète.

Toutefois, le professeur Greaves et son équipe sont particulièrement enthousiastes à l’égard d’une mission plus modeste lancée par les Breakthrough Initiatives, qui vise à envoyer une sonde pour étudier les nuages de Vénus à la recherche de phosphine et de la présence potentielle de vie.

Alors que nous nous aventurons plus avant dans l’exploration de nos corps célestes voisins, les mystères de Vénus continuent de captiver notre imagination. Que la phosphine sur Vénus signale ou non la présence de vie, sa détection a sans aucun doute suscité un regain d’intérêt pour cette planète énigmatique, nous propulsant plus loin dans la découverte des secrets de nos voisins cosmiques.

Lire aussi : Voici les seules photos jamais prises de la surface de Vénus

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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