Pour sauver la Terre, la NASA prévoit de faire s’écraser un vaisseau spatial sur un astéroïde


Certaines des missions prévues par la NASA semblent tirées d’un film ou d’un roman de science-fiction.

La NASA a réellement l’intention d’envoyer une sonde qui entrera en collision avec la lune de l’astéroïde Didymos, Dimorphos. Crédit : ESA – Science Office

L’année dernière, l’Agence spatiale européenne (ESA) a signé un contrat pour la conception, la construction et les essais de trois engins spatiaux destinés à la mission Hera, qui étudiera le système binaire d’astéroïdes géocroiseurs Didymos. La mission devra confirmer le changement d’orbite de l’un des deux corps – l’astéroïde Dimorf, à la suite de la collision de la sonde d’impact DART, qui aura lieu en 2022. Oui, la NASA prévoit de faire s’écraser un petit vaisseau spatial sur un astéroïde.

Le système d’astéroïdes Didymos est devenu l’objectif de la première expérience visant à protéger la Terre des corps dangereux. Cela peut se faire en changeant la direction de leur mouvement.

Elle se déroulera en deux étapes : d’abord, en septembre 2022, la sonde d’impact DART (Double Asteroid Redirection Test) de la NASA arrivera sur le système, qui effectuera une collision contrôlée avec l’un des corps du système – un astéroïde de 160 mètres.

Puis, en 2027, la station interplanétaire européenne Hera, équipée de deux satellites-CubeSats, s’envolera vers les astéroïdes. Elle mènera une étude complète des corps et tentera de confirmer que la collision de la sonde avec l’astéroïde a réellement modifié sa trajectoire.

Les plans de la NASA pour défendre notre planète

La mission DART sera le premier test de la NASA en matière de défense planétaire. La sonde doit entrer en collision avec la petite lune de l’astéroïde Didymos, Dimorphos.

Le but est de modifier la trajectoire de l’astéroïde. La mission comprendra également un petit satellite qui sera déployé quelques minutes avant la collision. Ce petit engin spatial enregistrera l’impact et fournira aux scientifiques des données sur la mesure dans laquelle la trajectoire de Dimorphos a été modifiée.

Les changements attendus seront minimes mais suffisants pour rediriger un astéroïde dangereux loin de la Terre dans les cas où les scientifiques ont déjà découvert le corps céleste 10 à 20 ans plus tôt. Cette méthode ne sera pas suffisante si les scientifiques découvrent l’astéroïde dangereux quelques mois avant l’impact.

En savoir plus sur la mission Hera

Hera devrait être lancé dans l’espace en octobre 2024 et arriver à Didymos en 2027, avec à son bord les satellites 6U APEX (Asteroid Prospection Explorer) et Juventas CubeSat, qui tenteront de se poser sur Dimorphos à la fin de leur mission.

Les véhicules ont notamment pour mission d’étudier le relief et la composition de la surface des astéroïdes, y compris un cratère d’impact artificiel, de déterminer leur forme et leur masse, ainsi que d’étudier la structure interne sur la base d’observations radar à basse fréquence et d’établir le fait d’un changement d’orbite de Dimorphos.

Le 15 septembre 2020, le directeur de la technologie de l’ESA, Franco Ongaro, et le directeur général de OHB, l’entrepreneur général du consortium Hera, Marco Fuchs, ont signé un contrat pour la conception, la création et les essais des trois véhicules de mission, pour un montant total de 129,4 millions d’euros.

Le projet impliquera 17 pays, chacun d’entre eux fournissant certains composants des systèmes embarqués et des instruments scientifiques. En particulier, l’Allemagne assemblera le Hera, la Belgique créera un ordinateur de bord et un logiciel pour celui-ci, et le Danemark, la France et la Finlande développeront un certain nombre de composants pour les satellites Cubsat.

Nouvelles données sur les astéroïdes Didymos et Dimorphos

L’astéroïde Dimorphos, sur lequel la sonde DART est censée s’écraser en 2022, pourrait être un fragment de son compagnon, l’astéroïde Didymos. Jusqu’à présent, Dimorphos n’était considéré que comme la petite lune d’un astéroïde plus grand.

Un groupe de planétologues dirigé par Yun Zhang, de l’université de la Côte d’Azur, a publié les résultats de simulations informatiques de la stabilité structurelle et de la force de cohésion de Didymos (en excluant l’influence de son satellite Dimorphos), à l’aide d’observations au sol de celui-ci.

Les simulations informatiques de la stabilité structurelle et de la force cohésive de Didymos. Crédit : Brian May, Claudia Manzoni

Les chercheurs ont créé un modèle d’un corps en rotation de type « tas de gravats », composé de 40 à 100 000 particules. Il est à noter que l’astrophysicien et guitariste du groupe de rock Queen Brian May a participé aux travaux. Les scientifiques ont poursuivi deux objectifs dans leurs travaux : mieux comprendre la formation et l’évolution des systèmes binaires d’astéroïdes, et aussi préparer l’analyse future des données d’observation de DART et Hera.

Les chercheurs ont conclu qu’avec une densité apparente moyenne de Didymos de 2 170 kilogrammes par mètre cube, la force critique de cohésion entre les particules pour maintenir une forme stable de l’astéroïde est de l’ordre de 3 à 6 Pascals (dans le cas de la surface de l’astéroïde) et de 11 à 17 Pascals (dans le cas du volume interne de l’astéroïde).

Ces valeurs sont très faibles, ce qui signifie que l’astéroïde est sur le point de conserver une forme stable, et qu’une petite diminution rapide (de 0,0001 heure) de sa période de rotation pourrait entraîner un changement de forme du corps ou une perte de masse.

Ainsi, l’astéroïde Dimorphos pourrait faire partie de Didyma qui s’est séparé dans le passé. Les scientifiques estiment que les données de simulation obtenues devront être prises en compte lors de l’interprétation des données de la station Hera, ainsi que dans les futures tentatives de simulation de la collision de la sonde DART avec Dimorphos.

Lire aussi : La NASA est prête à lancer un vaisseau spatial vers un astéroïde massif d’une valeur d’environ 10 000 quadrillion de dollars

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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