Une naine blanche ultra-massive s’échappe mystérieusement de l’amas des Hyades
Visible même sans télescope, l’amas des Hyades a toujours servi de point de référence essentiel pour les astronomes.
L’amas stellaire des Hyades, situé à seulement 153 années-lumière dans la constellation du Taureau, constitue une énigme pour les astronomes.
Bien qu’il s’agisse d’un amas d’étoiles banal, la rareté des naines blanches en son cœur déconcerte les experts. Aujourd’hui, de nouvelles recherches ont apporté des preuves irréfutables de l’existence d’une naine blanche ultra-massive qui faisait autrefois partie de cet amas et qui pourrait bien apporter des réponses à ce mystère.
Visible même sans télescope, l’amas des Hyades a toujours été un point de référence essentiel pour les astronomes. Il abrite des centaines d’étoiles partageant des âges, des métallicités et des trajectoires dans l’espace similaires. Malgré cela, l’absence frappante de naines blanches est une énigme de longue date. Alors que seuls huit de ces vestiges stellaires existent dans le noyau de l’amas, la question demeure : Où sont les autres ?
Décoder l’énigme stellaire
David Miller, chercheur principal de l’université de Colombie-Britannique, et son équipe ont percé ce mystère. Leur recherche, intitulée « An Extremely Massive White Dwarf Escaped From the Hyades Star Cluster » (Une naine blanche extrêmement massive s’est échappée de l’amas d’étoiles des Hyades), est en attente de publication dans The Astrophysical Journal et est accessible sur le serveur de prépublication arXiv.
Les amas d’étoiles ouverts comme celui des Hyades ont tendance à perdre des étoiles au fil du temps en raison de diverses interactions. En étudiant le déficit en naines blanches dans les Hyades, l’équipe de Miller a cherché à reconstruire l’histoire de l’amas. Ils ont passé au crible le colossal ensemble de données fourni par le vaisseau spatial Gaia de l’ESA, qui suit plus d’un milliard d’étoiles dans la Voie lactée. Leur analyse a permis d’identifier trois naines blanches ultra-massives qui pourraient provenir de l’amas des Hyades. Parmi celles-ci, une naine blanche en particulier s’est révélée être une “échappée très probable” de l’amas des Hyades.
Importance de la naine blanche ultra-massive
Les naines blanches, aussi denses que notre soleil mais de la taille de la Terre, marquent la dernière étape de l’évolution d’environ 97 % des étoiles de la Voie lactée. Elles fonctionnent selon la limite de Chandrasekhar, qui garantit qu’elles ne dépassent pas environ 1,44 masse solaire. Le dépassement de cette limite déclenche une supernova.
L’évasion des Hyades qui a été détectée est unique. Qualifiée de naine blanche ultramassive, elle possède 1,317 masse solaire, un chiffre étonnant puisqu’elle semble provenir d’une seule étoile progénitrice. Cette découverte remet en question l’idée habituelle selon laquelle des naines blanches aussi massives proviennent de systèmes binaires où il y a transfert de masse.
Cette naine blanche ultra-massive sert de « repère observationnel critique », illustrant le fait que des étoiles progénitrices individuelles sont capables de produire des naines blanches proches de la limite de Chandrasekhar.
Implications et observations
Malgré la banalité générale de l’amas des Hyades, sa proximité permet aux astronomes d’examiner de près les naines blanches les plus anciennes et les plus froides. Les résultats récents suggèrent que les amas comme celui des Hyades pourraient jouer un rôle plus important dans la production de naines blanches ultra-massives que ce que l’on pensait jusqu’à présent.
Pour les observateurs d’étoiles, l’amas des Hyades est facile à repérer, en particulier pendant les mois d’hiver depuis les latitudes septentrionales. Même sans équipement, on peut discerner sa formation en forme de “V”. Une paire de jumelles améliore encore l’expérience visuelle, révélant une centaine d’étoiles.
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Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche
